David Van Reybrouck retrace ici l’histoire d’un infime territoire coincé entre la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne, un confetti au statut unique en Europe, car déclaré neutre par les grandes puissances après la chute de Napoléon et jusqu’en 1919, faute d’un accord sur le tracé des frontières alentour. Il s’agissait à l’origine d’un banal conflit d’intérêts puisque se trouvait là un important gisement de zinc, minerai dont l’exploitation déjà ancienne connut son apogée au xixe siècle.
Un siècle de neutralité heureuse du village de Moresnet, une sorte d’Europe en miniature : les nationalités s’y côtoient, les lois sont françaises, l’administration germano-belge, le service militaire est longtemps ignoré. Mais en 1914 l’Allemagne l’occupe, avant que le traité de Versailles ne l’attribue à la Belgique. Et ce n’est qu’un début, car les guerres du xxe siècle ne cesseront de meurtrir la population de cette enclave autrefois privilégiée.
Cette histoire, David Van Reybrouck nous la conte à travers le destin d’Emil Rixen. Né en 1903, cet homme ordinaire changera cinq fois de nationalité sans jamais traverser de frontière : “Ce sont les frontières qui l’ont traversé.”
Mais à travers ce destin singulier – et avec lui celui de la communauté méconnue des Belges germanophones –, c’est à deux sujets d’une actualité brûlante que David Van Reybrouck nous invite à réfléchir : la fin d’une utopie européenne et le retour des frontières, véritables matérialisations sur le terrain de la résurgence des nationalismes.
novembre, 2016
10.00 x 19.00 cm
80 pages
ISBN : 978-2-330-06920-9
Prix indicatif : 9.50€
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Cette miniature qu’est Zinc (…) exprime quelque chose d’intensément modeste, singulier, un peu à la manière d’un poème de Françis Ponge.
Les échanges recueillis (…) communiquent à l’histoire le plus précieux d’une vie intensément locale, intensément humaine.
Une réflexion éclairante sur le nationalisme et l’identité européenne
La vie de ce nomade immobile, européen à sa façon, se lit à l’aune de notre actualité où brame le nationalise des frontières. Mais cela n’est pas écrit avec lourdeur par Van Reybrouck, dont la plume vole au vent de l’humour
Au XX siecle, avant de devenir définitivement belge, le triangle est passé plusieurs fois des deux côtes de la frontière. David Van Reybrouck, sensible à l'ironie de la situation dans laquelle s'est trouvé ce minuscule territoire, en raconte l'histoire ubuesque à travers le destin d'un homme simple, Emil Rixen (1903-1971), aux nationalités variables.