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Zabor

Sous-titre
ou Les psaumes


Orphelin de mère, indésirable chez son père remarié, élevé par une tante célibataire et un grand-père mutique, Zabor n’avait rien d’un enfant comme les autres. Il a grandi à l’écart de son village aux portes du désert, dormant le jour, errant la nuit, solitaire trouvant refuge dans la compagnie des quelques romans d’une bibliothèque poussiéreuse qui ont offert un sens à son existence. Très tôt en effet, il s’est découvert un don : s’il écrit, il repousse la mort ; celui ou celle qu’il enferme dans des phrases de ses cahiers gagne du temps de vie.

Ce soir, c’est un demi-frère haï qui vient frapper à sa porte : leur père est mourant et seul Zabor est en mesure, peut-être, de retarder la fatale échéance. Mais a-t-il des raisons de prolonger les jours d’un homme qui n’a pas su l’aimer ?

Fable, parabole, confession vertigineuse, le deuxième roman de Kamel Daoud célèbre l’insolente nécessité de la ficion en confrontant les livres sacrés à la liberté de créer. Telle une Shéhérazade ultime et parfaite, Zabor échappe au vide en sauvant ses semblables par la puissance suprême de l’écriture, par l’iconoclaste vérité de l’imaginaire.


"Pourquoi raconte-on des histoires depuis toujours ? Pour contrer le temps ? La peur ? Peupler la nuit par un feu et un récit ? Pour s’amuser ? Il y a dans ce rite immémorial une nécessité, un besoin et pas seulement un désir. Car lorsqu’on raconte ou lorsqu’on écrit, l’histoire a un début et une fin, contrairement au monde et à ses étoiles qui parsèment nos interrogations. L’histoire en est l’alternative, la possible cohérence, notre part : il y a la pierre tombale et la première pierre, la quête et le triomphe. Cette nécessité de la parole, qui plus tard deviendrait livres, m’est apparue très tôt comme une évidence. Les Mille et Une Nuits en résument la formule : une femme raconte pour sauver sa vie. La sienne, seulement. Alors que toute la littérature est là pour sauver la vie des autres, autant que possible, la part humaine.

Sauf que, pour écrire ou raconter, il faut un feu pour fixer le voyageur et une langue qui maîtrise la peur nocturne. L’aventure de la langue n’est pas dans l’extension de sa synonymie vertigineuse mais dans celle de notre puissance, celle du narrateur et de l’auditeur. La langue est une aventure en soi. Possibilité de libération, preuve de liberté : prendre la parole, c’est amoindrir un dieu qui l’accapare. Dans mon pays, elle est dissidence, elle est le lieu des imaginaires désobéissants. Comment raconter le monde entre le récit de la guerre de libération, qui fait passer la mort avant la vie, et le récit des religieux, qui fait passer l’au-delà avant l’ici-bas ? C’est une question qui obsède mon écriture : prouver que le monde existe !

J’ai écrit Zabor pour raconter mes croyances : toute langue est autobiographique. Écrire, c’est se libérer ; lire, c’est rejoindre ou embrasser ; imaginer, c’est assurer sa propre résurrection. Le dictionnaire est une escalade du sens. Mais aussi une impasse : les livres sacrés racontent la chute mais ne disent rien du goût du fruit défendu. La langue est dans l’antécédent du mot : le goût. C’est aussi le but de cette fable, rappeler cette hiérarchie.

L’idée était de sauver la Shéhérazade des Mille et Une Nuits et de reposer la plus ancienne des questions : peut-on sauver le monde par un livre ? Vieille vanité à laquelle le dieu des monothéismes a cédé quatre ou cinq fois."

 

K. D.

août, 2017
11.50 x 21.70 cm
336 pages


ISBN : 978-2-330-08173-7
Prix indicatif : 21.00€



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Ce livre existe également en version numérique
Prix Méditerranée -

Le livre de la langue de la libération par la langue et l’écriture. Retenons cette remarque de Kamel Daoud « Peut-on sauver le monde par un livre ? Vieille vanité à laquelle le dieu des monothéismes a cédé quatre ou cinq fois » A cette vanité, il veut croire, nous aussi.

Maurice Szafran, Challenges

Un roman à la beauté envoûtante.

Michel Abescat, Télérama

Une fable sompteuse.

Le roman vous prend au moment où vous ne vous y attendez pas, comme par envoûtement, et puis ne vous lâche plus. Jusqu’à son épilogue magistral et sa dernière phrase, prononcée par la faucheuse, qui reste longtemps gravée en vous.

Nicolas Crousse, Le Soir

Zabor ou les psaumes confirme le talent de ce jeune écrivain qui déchaine les passions chaque fois qu’il prend la plume.

Farid Alilat, Jeune Afrique

Scrupuleux, radical, le texte pose les fondations d’une écriture neuve, dont on observera éventuellement les suites. Il démontre la cohérence d’une démarche personnelle, saturée de violence, à la fois blessée et attaquante, intransigeante, douce et chaleureuse également.

Un grand roman d’initiation à la langue.

Pierre Benetti, En attendant nadeau

Le nouveau roman de Kamel Daoud, Zabor ou les psaumes, est une perle du désert, une fable, un conte de magie et de poésie.

Un roman mystérieux et magnifique dans la langue.

Anne Sinclair, Le Journal du dimanche

Un livre puissant, majeur de la rentrée, aux allures de conte oriental.

Une formidable déclaration d'amour au pouvoir de l'écriture et des livres.

Bernard Lehut, RTL Les livres ont la parole

Zabor ou les psaumes c’est un acte poétique d’une très grande force.

Augustin Trapenard, FRANCE INTER Boomerang

Un livre puissant, assez fort, extrêmement dérangeant, qui écrit là où ça fait mal, qui porte le fer dans la plaie. Moi, j’adore !

Lisez Zabor ou les psaumes, remarquable roman signé Kamel Daoud.

François Busnel, FRANCE 5 La Grande Librairie

Dans ce roman-fable, le héros prolonge les vie en les racontant. Un splendide fantasme d’écrivain auquel le lecteur, au fil des pages, se prend à croire.

Eric Conan, Marianne

À travers ce roman exigeant, au parfum presque persan, I’écrivain affirme sa singularité au sein d'une société algérienne minée par des croyances obscurcissant l'horizon imaginaire.

Kerenn Elkaïm, Livres Hebdo

L'histoire se passe dans un bled paumé de I’Ouest algérien bizarrement nomme Aboukir. Elle parle de langue et de littérature, de femmes recluses, de haines familiales et du sort fait à ceux qui s'approchent des livres, sacrés ou profanes.

Ces réflexions sur l’écriture comme arme contre la mort, avec celles sur la langue comme « entreprise de libération et de désir du monde », forment certainement les passages les plus forts du livre, les plus poignants parfois

Natalie Levisalles, Le Magazine Littérraire

Une fable et fiévreuse et sensuelle sur la force des textes face à la mort.

Un roman très autobiographique dans lequel on retrouve tout ce qui obsède l'écrivain algérien et participe à son génie créatif : l'amour de la terre d'Algérie et la détestation de la religion qui abêtit ; les femmes enfermées par les hommes ; les corps niés, cloîtrés, cachés ; le sexe qui génère frustration et violence quand il est empêché mais libération et extase quand il se vit sans contraintes ; l'exclusion, voire le bannissement, l'exil dans son propre pays.

Alexandra Schwartzbrod, Libération

Dans ce roman étonnant, comme saturé de sens et qui tente, d’une certaine manière, de contenir tous les livres en multipliant les références, les citations et les allusions directes ou indirectes, Kamel Daoud raconte l’histoire transfigurée, magnifiée, poétisée, d’un homme qui lui ressemble.

Le Temps

Hymne au pouvoir du récit autant qu’à la parole qui délivre, le zaborisme pourrait bien venir compléter le donquichottisme, l’oblovisme ou le bovarisme, en tant que figure littéraire.

Sophie Creuz, L'Echo

Kamel Daoud signe un très grand roman

L’un des livres les plus passionnants sur la construction d’un jeune homme dans une société raide et patriarcale, mais aussi un tribut passionné à la littérature.

Oriane Jeancourt, Transfuge

Texte puissant, poétique et osé, Zabor ou les psaumes de Kamel Daoud déboule en trombe dans la rentrée littéraire.

Ce livre qui se substitue au Livre et transforme « la prière en interrogation », avec un inaltérable bonheur d’écriture… Kamel Daoud qui semble se perfectionner à chaque page qu’il convertit de l’oral à l’écrit. L’écrivain algérien résout la contradiction entre l’urgence de sa voix intérieure et la précision millimétrée des mots qu’il couche sur le papier.

Antoine Perraud, Médiapart

Avec Zabor ou les psaumes, d’une ambition et d’une beauté salutaires, l’écrivain livre une parabole étincelante et poétique autant qu’une preuve de sa foi en la littérature contre la bêtise des hommes

Christophe Ono-dit-Biot, Le Point

Goncourt du Premier roman 2015, Meursault, contre-enquête I’a imposé parmi les auteurs qui comptent. Zabor ou Les psaumes en est la confirmation, tant ce texte lyrique possède une force magique.

En quoi la littérature est-elle salvatrice, se demande Kamel Daoud dans un second roman étincelant.

A travers ce roman exigeant, au parfum presque persan, I’écrivain affirme sa singularité au sein d'une société algérienne minée par des croyances obscurcissant l'horizon imaginaire.

Kerenn Elkaïm, Livres Hebdo

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