Russell Banks n’a jamais cessé de nourrir le désir d’évasion qui lui est consubstantiel depuis l’enfance, et qui l’a notamment conduit des îles de la Caraïbe aux sommets de l’Himalaya ou des Andes.
Dans ce captivant recueil de récits, qui est aussi un véritable livre de vie, Russell Banks invite son lecteur à l’accompagner dans les plus mémorables de ses voyages. Entretien avec Fidel Castro à Cuba, retrouvailles “hippies” à Chapel Hill vingt ans après, expériences diversement radicales, fugue à Édimbourg pour épouser dans le secret sa quatrième femme, autant d’étapes formatrices au fil desquelles l’écrivain interroge sa relation au monde, revisite en toute honnêteté les rapports qui furent les siens avec ses épouses successives, ou s’embarque pour de nouvelles formes de quête de soi en mettant son corps et son mental à l’épreuve lors d’exigeantes ascensions.
Entrelaçant, de paysage en paysage, histoire personnelle, contexte politique et social, dimension historique, cette relation de ses voyages se fait examen de conscience et méditation profonde. Elle ouvre un chemin vers le coeur et l’âme d’un écrivain aussi prestigieux que respecté.
mai, 2017
14.50 x 24.00 cm
320 pages
ISBN : 978-2-330-07820-1
Prix indicatif : 22.50€
Où trouver ce livre ?
Ce livre existe également en version numérique
Roi de l’humour pince-sans-rire et de l’autodérision. Ce livre-somme, à la fois confession sans concession et collection de récits de voyage à couper le souffle : Russell Banks est à la fois un sportif et un écrivain de haut niveau.
Existe-t-il des écrivains pour temps de crise ? Admettons que ce soit le cas, et c’est le nom de Russell Banks qui nous vient en tête. Assurément en vertu de l’humanisme tout sauf béat, tout sauf serein, tout sauf édifiant dont est empreinte l’œuvre de ce romancier américain, héritier revendiqué d’un Mark Twain ou d’un Nelson Algren, peintre lucide et généreux de la déliquescence d’un rêve américain qui prend l’eau de toutes parts. (...) Du très beau Voyager qui paraît aujourd’hui, disons, pour faire court, qu’il s’agit de ses Mémoires, articulés autour d’un double motif : l’amour et le voyage. On y retrouve la qualité particulière de son regard, mélange de sagacité, de probité et d’épaisseur humaine. S’y ajoutent une mélancolie, une dimension testamentaire inédite et poignante.
C’est donc le récit d’une vie amoureuse, ses échecs, ses délires et ses lâchetés, écrit avec l’honnêteté et l’intransigeance du Michel Leiris de L’Àge d’homme. L’originalité du livre, ce qui en fait la beauté et l’intérêt, est sa façon de lier ces fragments d’un d’un discours amoureux à ces îles des Caraïbes qu’il a explorées sans cesse, le plus souvent accompagné de l’être aimé. Deux niveaux se superposent ainsi dans une forme de psycho-géographie sentimentale, les lieux devenant l’écho de ses tumultes intérieurs.
D’un récit à l’autre, Russell Banks révèle ainsi l’exaltation et les déceptions du voyage, sur cette planète gagnée par les désastres écologiques et sociaux. Il offre, surtout, une belle réflexion sur le déplacement, qui n’est jamais qu’une autre forme de la quête de soi.
Au fil des voyages, le romancier parvient, par un délicat travail d’équilibriste, à tisser sa biographie. Sa vie est un roman, truffé de rocambolesques épisodes. (...) Il aborde le sujet du vieillissement avec une lucidité qui n’a d’égal que son sens de l’autodérision.
À mi-chemin entre le récit de voyage et l’autobiographie, Russell Banks passe en mode introspection à travers des textes d’une rare finesse et d’une profonde humanité.
Un recueil de récits passionnants et très personnels.
Ce nouvel ouvrage de Russell Banks est présenté comme un recueil de quelques-uns de ses récits de voyage. Mais c’est bien davantage, une autobiographie et une radiographie de plusieurs époques.
Pour beaucoup d’entre nous voyager n’est qu’un divertissement, au sens pascalien du terme, un moyen de se détourner de soi, de ses tracas ou de l’examen intime et honnête qu’une vie insatisfaisante exigerait. Pour Russell Banks, dans les expériences du moi qu’il retrace ici, c’est bien du contraire qu’il s’agit : non pas se fuir mais tenter de se retrouver, non pas se déprendre de soi grâce à la distance mais essayer de se comprendre. (...) C’est bien la dimension autobiographique qui domine : Banks ne cesse de retrouver les traces de celui qu’il fut, et qui voyagea parfois dans ces mêmes îles. Il ne cesse alors d’essayer de comprendre cet être-là, et le juge avec un mélange de clairvoyance un peu apitoyée et de perplexité.
Une autobiographie buissionnière, un recueil de mémoires en douce, hanté par la présence des femmes. (...) On retrouve, au fil des pages, quelques-uns des grands thèmes qui traversent toute l’œuvre, notamment la préoccupation écologique et la quête, assez hemingwayienne, des paradis perdus.
Russell Banks surprend ses lecteurs avec Voyager, un livre qui tranche avec le reste de son œuvre. Une réflexion intime, personnelle comme jamais où, à 75 ans, Russell Banks aborde des sujets inhabituels pour lui, mais qui n’en semblent pas moins mûris depuis longtemps. Voyager nous donne des clés inattendues pour accéder à un autre Banks. Intime. Vulnérable. Authentique toujours. Et que l’on imagine enfin réconcilié avec lui-même.
Pétulance, exubérance, humour parcourent les pages superbes, semées de quelques pincées de gravité. Une merveille de livre, pour toutes les destinations.
Un recueil de récits surprenants.
Voyager, un livre qui a tout de la confession d’un bourlingueur impénitent. Russell Banks s’autoanalyse en mouvement perpétuel, en cartographiant certains lieux de la planète sillonnée en tout sens, de La Havane à Edimbourg, en passant par les monts de l’Himalaya…
[Russell Banks] entrecroise avec une fausse simplicité la remémoration de ses trois mariages, et le présent, cette traversée des Caraïbes avec une nouvelle femme. Dans des textes suivants, autres récits de voyage, il faut aussi l’incroyable récit de sa rencontre avec Fidel Castro il y a vingt-cinq ans, alors que le dictateur essayait de charmer les écrivains américains invités à La Havane, au cours d’un très long dîner. Surréaliste. Banks nous fait décidément voyager très loin.
Cette confession, d’une grande justesse, sans mortification ni fausse modestie, dans laquelle chaque détail observé au cours des voyages est l’occasion d’une image qui vient marquer nos esprits ou d’une réflexion qui nous éclaire sur l’humanité, a l’élégance de nous offrir à la fois la beauté brute d’une pensée authentique et la pureté d’une écriture policée d’une incroyable précision.