Un mari humilié qui rôde dans la maison de son exfemme, un serveur déprimé qui invente à une inconnue une vie qui n’est pas la sienne pour la sauver d’un hypothétique désespoir, des hommes et des femmes qui, pour transcender leur existence ordinaire, mentent ou affabulent à l’envi, sous le soleil de Miami ou sous des cieux plus sombres…
Dans ces douze nouvelles d’une extraordinaire intensité et peuplées de personnages cheminant sur le fil du rasoir, Russell Banks, convoquant les angoisses et les tensions où s’abîment les fragiles relations que l’être humain tente d’entretenir avec ses semblables, transmue magistralement le réel et le quotidien en authentiques paraboles métaphysiques.
janvier, 2015
11.50 x 21.70 cm
240 pages
ISBN : 978-2-330-03890-8
Prix indicatif : 22.00€
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Oui, Banks sait décrire le désespoir sans verser dans le pathos. Il sait aussi écrire sans juger.
Un recueil de nouvelles émouvant, que tout le monde devrait lire parce qu’il parle à tout le monde.
Comme cela faisait longtemps — quinze ans — que Russell Banks n’avait plus publié de recueil de nouvelles, son lecteur fidèle avait fini par oublier qu’il est aussi un maître en la matière.
Le recueil tout entier n’a rien à envier aux plus belles réussites d’un Ray Carver ou d’un John Cheever.
Quelle puissance, quelle justesse dans l’autopsie bienveillante de ces destins fracassés ! Quelle précision aussi.
Douze récits portés par cette bouleversante et touchante simplicité dans le choix des mots et cette empathie caractéristique chez l’auteur du récent Lointain souvenir de la peau.
Une puissance romanesque qui conserve toute sa saveur après réduction dans le court-bouillon de la nouvelle.
Son quatrième recueil (…) offre ainsi un condensé de son talent à faire affleurer à la surface des mots le désarroi, les doutes, les rêves brisés ou simplement l’impuissance de ces êtres en déshérence d’eux-mêmes qui peuplent une classe moyenne usée jusqu’à la corde.
Ces instantanés mis en scène de main de maître par un romancier faisant frire dans sa poêle le rêve américain.
Un vrai régal !
Des détails d’investigateur à la Colombo ou au contraire des sentiments humains proprement, justement couchés sur le papier. Voilà la force de la littérature de Banks.
Hommage aussi à Pierre Furlan. C’est vraiment bien traduit.
Un grand livre sur la terreur d’être seul.
Banks est retors.
Tout au long du volume, Banks joue avec nos nerfs et ceux de ses personnages. Et c’est un vrai régal !
Un admirable recueil de nouvelles sur les fragilités de ses contemporains.
Blue, une nouvelle emblématique du nouveau recueil de Russell Banks, véritable condensé de l’Amérique contemporaine.
Même si les constats qu’il fait sont souvent rudes, Russell Banks ne juge jamais ses personnages et n’a pas écrit un recueil sordide, mais truffé d’humour et de tendresse pour ceux qui se débattent comme ils peuvent dans les contradictions de leur siècle.
Ses histoires palpitent d’éclats de rédemption.
Douze nouvelles qui sont toutes du même acabit : noires cinglantes, humanistes et désespérées.
Rien à voir avec des fonds de tiroir ou les textes bâclés que produisent parfois des auteurs très sollicités. L’écrivain septuagénaire apporte le même soin à bâtir ses nouvelles que ses romans.
Concises, écrites dans un style simple et limpide, elles constituent un kaleidoscope de la grande solitude américaine.
Pas de pathos, juste de l’émotion, forte, comme dans cette belle histoire d’amour ébauchée entre un homme et une femme qui se sont connus dans un congrès (Perdu, trouvé) .
Les scènes où se déploient ses personnages sur le fil du rasoir étincellent de puissance visuelle et d’empathie. Des paraboles sur le sens de la vie.
Acérées, impitoyables, subtiles, ces nouvelles donnent une époustouflante leçon d'écriture tout en explorant toutes les facettes de la solitude - familiale, conjugale, artistique - contemporaine.
Comprendre un autre être humain, ses secrets, sa vie intérieure, est impossible. La seule façon que nous avons de les comprendre, c’est la littérature.
La fiction dont on se nourrit, et la réalité qui vous explose aux yeux. Voilà ce sur quoi reposent les douze nouvelles de Russell Banks.
Russell Banks (…)retourne avec ce recueil sur la frontière trouble entre lucidité et nécessaire illusion du monde.
Voilà si longtemps — quinze ans — qu’il n’en avait pas publié, que l’on avait fini par oublier combien ce géant des lettres américaines excelle aussi dans ce registre-là.
Quelle puissance, quelle justesse, dans l’autopsie bienveillante de ces destins fracassés !.
Quelle précision aussi.
Russell Banks n’est pas considéré comme l’un des plus grands auteurs américains par hasard. Chez lui, l’émotion se mêle à l’ironie, la tristesse à la compassion.
Ici, tout est dans le détail : un geste, un soupir et c’est une vie qui est bouleversée.
On est en admiration devant tant de maîtrise.
Si on l’aime déjà, on retrouvera avec un immense plaisir son intelligence et son humanité dans ces douze textes courts, incisifs et magnifiques.
Un braqueur du dimanche, une femme noire victime de racisme ordinaire, une famille pulvérisée… autant de vies brisées que le grand écrivain met en scène avec brio.
Il est subtil et touchant, ce récit ou Sarge, l’animal trait d’union, qui symbolise la permanence de la vie, finit en « cadavre rigidifié (…).
Le tour de force de Banks, c’est que, en parlant du chien, il parle de lui, du rapport père-filles, du non-dit, de la rancune, de la douleur des séparations, de l’âge qui vient, de la solitude de l’écrivain, des désillusions. Le tout de façon faussement factuelle, comme si c’était des blancs et des silences que surgissait l’émotion.
Cette même maîtrise stylistique qui serre la gorge et force l’émotion, on la retrouve dans la plupart des onze autres nouvelles.
Dans Fête de Noël, où, avec une extraordinaire économie de moyenss, il nous fait percevoir le ressentiment d’un homme qui vient d’être plaqué par sa femme.
Ou encore dans Ancien marine, dont la chute formidable montre à quel point Banks est aussi doué pour la forme courte que pour le roman.
Un regard aigu sur les Etats-Unis d’aujourd’hui, et singulièrement sur le monde des déshérités. »
On peut ainsi trouver des surprises au coin de chaque histoire, dans laquelle l’humour est manié à fleurets mouchetés.
Quelle que soit la dureté de la situation envisagée, Russell Banks ne tombe jamais dans l’excès de noirceur car il laisse toujours percer un regard tendre sur cette humanité en état de tristesse infinie.
C’est sans doute la marque de la littérature la plus authentique, qui n’hésite pas à considérer la cruauté du réel, mais sans jamais la porter à l’excès de la caricature.