Inséparables depuis l’enfance, Denise et son frère aîné, Nik, ont partagé, à Los Angeles, les rêves de rébellion de toute une génération entre la fin des années 1970 et le début des années 1980.
Depuis sa première guitare, Nik a voué son existence à la musique mais n’a plus d’autre projet, à l’orée de la cinquantaine, que de réécrire sa carrière de loser en fabriquant de toutes pièces des archives à sa propre gloire dans son studio d’enregistrement délabré.
Confrontée à la folie qui est en train de gagner ce frère adoré, Denise doit également faire face à la maladie d’Alzheimer où sombre leur mère, enregistrer les premiers symptômes de l’âge chez les amis de jeunesse et s’efforcer de tenir à distance l’obsession de la catastrophe planétaire qui ne cesse de la hanter. Persuadée, cependant, qu’il lui incombe d’assurer la pérennité de son microcosme affectif et social, Denise s’acharne à dissimuler les angoisses qui font de sa vie un enfer secret jusqu’au jour où le film que sa fille, Ada, entreprend de consacrer à son oncle Nik vient dynamiter les digues patiemment érigées et lever tous les tabous.
Dans un univers qui ne cesse de célébrer la réussite, que deviennent ceux qui n’accèdent jamais à la reconnaissance ? C’est à tous les êtres qui se sont égarés sur le chemin de leurs rêves et de leurs ambitions que s’adresse ce roman d’une magnifique justesse, où se dévoile la puissance dévastatrice que peut revêtir le désir de créer au sein d’une société condamnant ceux qu’elle n’a pas élus à hanter les sombres délires d’une fiction de soi.
novembre, 2013
11.50 x 21.70 cm
288 pages
ISBN : 978-2-330-02500-7
Prix indicatif : 22.50€
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Il y a dans Stone Arabia un charme et une mélancolie incroyables. Une sensibilité à fleur de peau. La marque d'une écrivaine à suivre de près.
En s'articulant (…) autour de l'œuvre d'un musicien vivant reclus, Stone Arabia achève de dessiner un triangle littéraire dont les deux autres sommets sont le Juliet, Naked de Nick Hornby et le Great Jones Street de Don DeLillo.
A travers sa trajectoire solitaire et son effacement volontaire, programmé pour le jour de ses 50 ans, les frontières entre affabulation et génie créatif se brouillent, tandis que Spiotta élève le méticuleux mensonge au rang d'art pas si mineur que ça.