Au début des années 1970, le narrateur de ce roman découvre à Majorque une contre-culture nourrie des prémisses de la révolution sexuelle et du rock’n’roll. C’est l’avènement d’un monde où la poésie serait reine, où vivre sans entraves dans l’exaltation des sens conduirait à la liberté. Devenu étudiant à Barcelone, il prend conscience qu’elle se déploie aussi dans une révolte politique qui peut s’avérer dangereuse. De ce temps de l’insouciance et de la ferveur, de la camaraderie et de l’amour, Llop fait un chant porté par les poèmes d’Ezra Pound, scandé par les tubes des «sixties »et des «seventies», de Neil Young et de Bob Dylan en passant par les Stones, Leonard Cohen et bien d’autres, magnifié par la découverte du sexe et des paradis artificiels. Mais les rois d’Alexandrie sont des rois qui jamais ne régnèrent et, avec le désenchantement marqué par la fin d’un monde où tout semblait possible et l’apparition du sida, cet éther doré va se ternir et disparaître. Certains mourront, la plupart rentreront dans le rang, seule demeurera une nostalgie lumineuse dont se nourrira l’oeuvre naissante de Llop.
D’un lyrisme sublimé jusqu’au désespoir, cette magnifique ode à l’amour et à la liberté nous offre un témoignage bouleversant de cette période où Palma et Barcelone, jalons fondamentaux dans la vie de l’auteur, commençaient à émerger de la longue nuit franquiste.
février, 2018
12.50 x 19.50 cm
208 pages
ISBN : 978-2-330-09257-3
Prix indicatif : 20.80€
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Sur fond de littérature et de vieux titres de Pink Floyd ou de Crosby, Stills, Nash & Young, l'écrivain espagnol José Carlos Llop signe une ode lumineuse aux seventies. Nostalgie...
Ce livre, un peu construit à la manière de ces collages dont David Bowie s'inspirait pour écrire ses chansons, s'impose comme un hymne à la jeunesse, à l'innocence et à la beauté, comme une ode enflammée à ces années de révolte et d'utopie, qui nous laisse parfois aujourd'hui le cœur gros, plein de nostalgie.
Dans ce roman, l'auteur du Solstice entraîne son lecteur vers ces contrées où le souvenir est mythifié avec bonheur, et la nostalgie parée de toutes les vertus. Rois d'Alexandrie, c'est une nouvelle Éducation sentimentale, le manifeste d'une génération qui a changé le monde.
Dans Solstice (prix Laure-Bataillon 2017), Llop peignait une enfance solaire à l’ombre de la base où, fils de militaire, il a grandi. Quant aux Rois d’Alexandrie, il est l’un de ces livres dont on voudrait distribuer les pages comme des manifestes poétiques. Et l’on ne remerciera jamais assez l’éditrice et le traducteur de nous l’offrir en français.
Du soleil à l’ombre, entre allégresse et regrets, l'auteur de Solstice égrène les lieux, les amis, les amantes, disparus tels ces éphémères "rois d'Alexandrie" évoqués par Constantin Cavafy.
II exhume l'aurore de leurs existences encore innocentes, les instants de communion cosmique, de bonheur sans enjeux, où le "cœur dominait la raison"
Le dernier roman de José Carlos Llop est en un hymne magnifique à sa jeunesse, à cette période charnière où le monde s’est métamorphosé sous l’influence d’une génération en quête d’absolu et de liberté.
Que le ton nostalgique n’enlève rien à la force du texte, c’est une évidence, car chez Llop la précision et la qualité du style emportent tout. Il s’impose comme une des voix les plus importantes de l’Espagne Avec la grâce et le soin qu’on lui connaît, Llop rend hommage à une époque révolue. De ce monde enfoui, il reste le souvenir de la fête avec ses airs entêtants dont on ne saurait se lasser pour la vie.
José Carlos Llop est un merveilleux conteur, qui sait tout autant évoquer la peau d'une femme, la pulpe des doigts, les petits matins brumeux... et les grands élans pop.
Rois d’Alexandrie marque un virage dans l’œuvres de Llop.
Son livre est lumineux.
Dans un roman très intime, contrasté, lumineux, l’insulaire José Carlos Llop nous révèle ses années de jeunesse, entre Majorque et Barcelone. Libres, ferventes, bouillonnantes. Le livre d’une éducation sentimentale.
Comme dans une mémoire antique, aspirant à toute éternité, le souvenir ici est mythifié, consigné dans une écriture pleine, ample, précieuse, ciselée, citant en plusieurs langues (espagnol, catalan, anglais, français, italien…), des références musicales, littéraires, philosophiques. Le phrasé, la scansion rendant les phrases mélodieuses, ses écrits se lisent comme les partitions d'un opéra pop.
José Carlos Llop, homme des deux rives, d’un ici et ailleurs permanent, sait avec Barthes « qu’il n’est pays que de l’enfance », mais aussi que des rêves incertains et perdus. Il remonte une « memory lane » où résonnent à l’identique les textes de Pound, d’Eliot, de Rilke, de tous ces voyageurs comme dissous dans les brouillards de la mémoire et également les airs rageurs et libérateurs des Stones, de Dylan, de Cohen et des autres. A la fin, que reste-t-il ? Une vie. Et un grand et beau livre pour dire sa progressive disparition.
Disciple de Patrick Modiano, Llop raconte, dans ce récit emballant, ces années de débauche et de liberté.
C'est un voyage nostalgique dans un hier glorieux. Un numéro d'acrobate avançant sur un fil tendu. Un pur bijou brillant de mille feux.
On savoure chaque phrase, chaque page de ses Rois d'Alexandrie. Comme un album qu'on n'oubliera jamais et que l'on réécoutera chaque fois avec la même émotion, la même vibration.
Une liberté infinie émane de ce beau roman, à la nostalgie légère et gracieuse. José Carlos Llop raconte dans une langue très sensuelle le début des seventies en Espagne.
Poétique dans la forme comme dans le fond, Rois d’Alexandrie souligne encore à quel point le rock, à son apogée, accompagnait, alimentait et soutenait cet irrésistible vent de liberté et en reste aujourd'hui un des plus formidables témoins.
Les mélodies de David Bowie, Eric Clapton ou Leonard Cohen sonnent comme des appels à la liberté et à l’amour sans contraintes dans un pays dont le corset, politique et religieux, commence tout juste à se fendiller. Empreint de nostalgie, ce récit dit le bonheur de ces moments suspendus, à l’écoute de ces voix jusqu’alors inconnues.
Le dernier roman de José Carlos Llop est un magistral exercice de nostalgie. Un chant dédié à cette génération qui fut jeune durant les années 70.
Dans cet ouvrage, le lyrisme est également omniprésent, car José Carlos Llop est avant tout un poète.
Rois d’Alexandrie tient à la fois du kaléidoscope et du carrousel. Des personnages défilent, s’évadent, réapparaissent. On rend visite à des fantômes qui semblent plus vivants que bien des vivants. Les romans de José Carlos Llop ne sont pas sans rappeler ceux de Patrick Modiano, notamment par leur exploration fétichiste des lieux et de la mémoire.
Ouvrez Rois d'Alexandrie. Posez Chelsea Hotel sur la platine (un 33-tours, évidemment). Vous n'y serez plus pour personne.