Garçon brillant, issu d’une famille de Boers établis depuis très longtemps dans l’Orange Free State, Paul Botha est un jeune homme sensible, artiste dans l’âme, qui pourrait devenir poète, écrivain véritable. Mais Paul est avant tout un être rebelle qui refuse toute discipline. Renvoyé de l’établissement prestigieux où il étudie, il part à l’armée, déserte et s’adonne peu à peu aux dérives de la drogue.
Dominique, la narratrice de ce livre, est la soeur de Paul. Enfant, elle partage avec lui des échappées secrètes au sommet des grands arbres de la nuit sud-africaine, des escapades au coeur d’une nature infinie de beauté. Plus tard, elle le soutient et le suit, à ses risques et périls, de la campagne à la grande ville où il va s’installer. Mais cet ange mélancolique appartient comme elle à une famille d’éleveurs qui se bat pour l’égalité entre les Noirs et les Blancs mais qui tient néanmoins aux règles ancestrales de l’éducation des enfants, et qui plus est s’agissant d’un fils aîné. Et même si Paul semble affranchi de toute reconnaissance familiale, la dérive à laquelle il se livre n’en est que plus vertigineuse.
La singularité de ce roman tient à l’élégance avec laquelle Dominique Botha entrelace le récit de son amour pour celui qui lui ouvrit les portes de l’émancipation à l’histoire de son pays, alors sur le point de basculer vers la réalisation d’un État égalitaire. Ainsi porte-t-elle un regard subtil sur l’engagement politique de ses parents tout en soulignant la dissonance de leur incapacité à accepter les chemins de traverse au sein même de leur propre famille.
avril, 2016
11.50 x 21.70 cm
304 pages
ISBN : 978-2-330-06070-1
Prix indicatif : 22.00€
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Le son de sa plume est bercé par la poésie, la tendresse et la nostalgie de l’enfance, dont nous découvrons « les derniers vestiges ». Avec ce « poème d’adieu », on assiste indéniablement à la naissance d’un écrivain.
La langue, sensible, sublime l’attachement à la terre et à la beauté sauvage du Highveld.
Roman d’apprentissage, Rivière fantôme est d’abord le portrait par une sœur aimante d’un frère trop tôt disparu, l’histoire d’une enfance rude et enchantée à la Huckleberry Finn, au cœur de la nature, au milieu des bêtes élevées par leurs parents, un couple d’Afrikaners anti-apartheid. C’est un étrange sentiment d’immobilité, subtilement décrit par Dominique Botha, qui domine le roman, un hiatus entre les idées progressistes et les traditions immuables qui rivent cette famille à sa terre, l’opposition entre la campagne et la ville vue comme un lieu de dépravation, un puritanisme ancestral qui rejette Paul comme un fruit pourri en raison de sa façon de vivre.
« J’aurais tant voulu te lier à notre terre d’origine/avec des mots » , écrit Dominique Botha à son frère dans un ultime poème. Elle est devenue l’écrivain qu’il aurait pu être.
Toujours tiraillée, Dominique Botha porte un regard subtil sur cette apparente contradiction entre un engagement politique libéral et une incapacité à admettre la différence dans sa propre famille.
La singularité de ce roman, qui a obtenu cinq prix littéraires, tient à l’élégance avec laquelle Dominique Botha entrelace le récit d’amour pour celui qui lui ouvrit les portes de l’émancipation à l’histoire de son pays alors sur le point de basculer vers la réalisation d’un Etat égalitaire.
Préparez-vous à rire et à pleurer en lisant ce roman puissant et d’une grande beauté.
Un premier roman particulièrement accompli. (...) Bouleversant. (...) Beau comme un poème en prose, ce livre est un hommage à plusieurs niveaux.
Toute l’originalité du roman de Dominique Botha réside dans la peinture de cette contradiction : la rupture politique d’un côté, le traditionalisme éducationnel de l’autre. (...) Ce roman a un autre mérite : il nous fait apprécier à nous Européens, les beautés des paysages sud-africains, du Veld après la pluie ; il nous introduit dans les us et coutumes de la communauté Afrikaner, et la dévoile ainsi, sous un jour nouveau, celui d’une objectivité historique retrouvée.
Un texte comme un hommage, dont chaque mot réactive la mémoire. (...) Dominique Botha raconte avec une grande pudeur ces années de jeunesse.(..) Le portrait qu’elle fait de ses parents est particulièrement touchant, et la description donnée de leurs engagements permet au récit de s’extraire de l’intime, du confidentiel, donne à voir les fractures d’un pays, ses faiblesses, ses blessures, offre une lecture politique, historique qui enrichit et met en perspective les souvenirs. (...) Rivière fantôme a la richesse d’un roman, son ampleur, sa musicalité. C’est un beau tribut porté au souvenir.
Grâce à elle, on découvre un pays bien plus complexe que ne le laissent deviner certaines discussions de salon.