Dans la gare d’Orsay et son hôtel désertés, Sophie Calle s’est choisi comme abri une chambre à l’abandon, la 501. Nous sommes en 1978. Elle y passe des journées entières, pendant des mois, éprouvant la désolation d’un lieu, comme un espace archéologique où tout a été délaissé. « Les fantômes d’Orsay » est l’œuvre totale de son retour.
En 1978, la gare d’Orsay et son hôtel ont été désertés. Les travaux de construction du futur musée n’ont pas encore commencé. C’est à ce moment que Sophie Calle pousse une porte qui cède et se choisit comme abri une chambre à l’abandon, la 501. Elle y passe des journées entières, pendant plusieurs mois, avant son départ pour Venise qui marquera le début de son œuvre à venir. Pendant ce séjour, elle ressent la désolation d’un lieu, comme un espace archéologique où tout a été délaissé. Elle prend des photos, y invite ses amis, rassemble des documents, des objets, les fiches des clients qui sont autant de vies ouvertes, les notes adressées à un employé de l’hôtel, nommé Oddo, dont elle imagine l’identité.
« Les fantômes d’Orsay » est une œuvre totale de Sophie Calle, tissant un aller-retour permanent entre ses débuts et l’ensemble de sa création : on y retrouve la multiplicité des formes qu’elle adopte, de la photographie à la poésie, du ready-made à la composition, à la collaboration, et son unique capacité à tisser des récits, à faire tenir ensemble en permanence le cheminement personnel et la multiplicité d’un lieu, d’une histoire, et de chacune et chacun d’entre nous.
Informations et billetterie : https://www.musee-orsay.fr/
Bibliographie de sophie Calle