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La Route de nuit


Indiana, 1930. Ottie Lee, petite ?lle à l’enfance tourmentée, est devenue cette grande rousse plantureuse d’une beauté provocante, coincée entre un patron lubrique aux manières brutales et un mari jadis séduisant qui n’a d’yeux que pour la truie qu’il élève. Un soir d’été, elle embarque avec les deux hommes pour une odyssée à travers la campagne, direction Marvel, où ils entendent grossir les rangs de la foule chaotique qui se presse, pleine de ferveur, pour assister au lynchage de trois jeunes Noirs.

À l’autre bout de la route, dans le camp opposé, Calla Destry, une jeune métisse de seize ans qui aspire désespérément à échapper à la violence et à retrouver l’amant qui lui a promis une vie nouvelle, se dirige également vers Marvel, un vieux pistolet de l’armée dissimulé dans son panier, bien résolue à tenter l’impossible pour arrêter les lyncheurs.

Oppressant huis clos à ciel ouvert, voyage initiatique, «La Route de nuit» multiplie visions et rêveries pour éclairer deux femmes remarquables, impatientes de fuir les secrets qu’elles ont laissés derrière elles, qui traversent une Amérique déchirée par la peur et la haine. Deux femmes qui convergent l’une vers l’autre sans le savoir.

avril, 2019
11.50 x 21.70 cm
288 pages

Anne-Laure TISSUT

ISBN : 978-2-330-12110-5
Prix indicatif : 22.00€



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Entre trivialité et poésie, présent et fantômes du passé, Laird Hunt convoque des images puissantes, […] Si la violence reste hors-champs, elle est omniprésente, pénètre le paysage, les corps et les têtes, s’y installe durablement. Sobrement dédiée « aux milliers », cette traversée de la nuit fait douloureusement écho aux blessures à vif d’une Amérique sous tension.

Sophie Joubert, L'Humanité

Avec ce triptyque sur la route d’un Sud fantasmagorique et duel, Laird Hunt s’inscrit dans un territoire littéraire qui va du Faulkner de Tandis que j’agonise au Chant des revenants de Jesmyn Ward (Belfond). Depuis Indiana, ­Indiana, qui évoque le génocide amérindien, jusqu’à Nerverhome, sur la guerre de Sécession, en passant par New York n°2, situé dans l’après-11-Septembre, et Les Bonnes Gens, sur l’esclavage (2007, 2015, 2010, 2014, tous parus chez Actes Sud), l’auteur travaille à saisir l’histoire violente de son pays dans des romans bousculant les genres. Comme s’il avait l’intuition que le réalisme ne pouvait que s’avouer vaincu. [...] Ses héroïnes énigmatiques, extralucides parce que fêlées, sont la plus grande réussite de Laird Hunt.

Gladys Marivat, Le Mondes des livres

Un livre monumental et incandescent.

Thierry Guichard, Le Matricule des anges

Un roman américain historique et mystérieux. La manière de circuler autour d'une image, cette structure de road-trip ou de road-book travaillant sur la perte est assez impressionnante.

Romain de Becdelievre, France Culture, La Dispute

La Route de nuit est passionnante, sa première partie particulièrement réussie. L’écriture est magnifique. Une mécanique très efficace.

Lucile Commeaux, France Culture, La Dispute

Sur fond de lynchage, un huis clos impressionniste à ciel ouvert qui épouse les pensées et les rêves de deux femmes qui ont rendez-vous avec leur destin.

Laurent Raphaël, Focus-Vif

En la teintant d’étrangeté, La Route de nuit, brûlante, habille la réalité d’une mystérieuse beauté, où la cruauté des faits évoqués brille d’un insoutenable éclat.

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