Ils sont Bourgeois de père en fils parce que c’est (aussi) leur patronyme. De la Première Guerre mondiale à nos jours, Alice Ferney explore les destinées des enfants de cette famille conservatrice, leurs aspirations et leurs engagements. Ils partagent des valeurs, le sens du devoir, ont fait carrière dans l’armée ou dans la marine, se sont voués aux affaires, à la médecine, au barreau… – acteurs de l’histoire nationale et de la légende de leur lignée. Par leur entremise, Alice Ferney revisite les grandes ou déshonorantes heures de notre passé : tout un siècle français passé au tamis du roman familial.
Sans jugement, avec une précision de dentellière, elle décrit ce monde de devoirs et de privilèges qui navigue entre la marine, le barreau, les affaires. Il est question de décolonisation, de Mai 68, la famille traverse le temps dans cette fresque qui est aussi un peu notre histoire racontée avec une extrême finesse.
Ils sont ces héritiers que Bourdieu décrivait. Et qui prennent une dimension humaine sous la plume d’Alice Ferney.»
(…) Des coups au coeur que le lecteur partage. Parce que le récit d'Alice Ferney est flamboyant. Parce que la poésie et l'émotion habillent chacune de ses pages. Sublime.
Avec la clarté de sa langue, la finesse de son observation, la douceur de son analyse, Alice Ferney, peintre impressionniste des sentiments et des âmes, dresse un portrait raffiné et sans concession d'une famille hors du
temps. Parce qu'il change, ce temps, et que la transmission leur échappe, les Bourgeois s'adaptent ou se perdent.
Avec bienveillance, Alice Ferney les raconte, nous offrant ainsi une leçon d'histoire et de sociologie précieuse.
C'est l'un des romans les plus ambitieux de la rentrée, ample et dense chronique familiale et sociale qui court sur trois générations, relie la fin du XIXe au début du XXIe siècle Une épopée ou le conservatisme laisse insensiblement la place à la modernité, les valeurs traditionnelles à l'ouverture, la famille nombreuse aux foyers plus restreints, le sacrifice maternel aux métiers créatifs des femmes, le silence à la parole…
Avec un grand talent de conteuse doublé d'une plume précise et élégante, Alice Ferney observe, décrypte mais ne juge jamais, transformant la chronique familiale en une redoutable étude de moeurs.
La romancière raconte. Elle n'enjolive rien mais ne cède jamais à cette étrange « haine des pères » qui consiste à couvrir de boue ce qui nous précède. C'est tout l'inverse. Avec délicatesse et profondeur elle dévoile, d'une plume élégante, cette société ou hommes et femmes avançaient dignement, sans plainte et sans caprice, dans le fracas du siècle et le brouillard de l’existence. Avec une certitude ou tout au moins une espérance demain sera comme hier.
Les Bourgeois, on ne sait pas ce que ce vaste roman doit à son auteur. Comme le recommande Buber, elle a bien dû se
prendre comme point de départ - son intérêt pour les traditions françaises, pour les dilemmes familiaux, les contradictions, les drames collectifs, est manifeste, depuis longtemps. Mais son propos n'était pas de se raconter pas plus que l'histoire-de-sa-famille. Elle ambitionnait d'ériger une histoire dont elle ne serait pas I’alpha et I’omega. Mais qui atteindrait à l'universel.
Un ensemble de récits qui éclaire sur les évolutions d’une société : la nôtre. Eblouissant.
Une fine analyse de trois générations avec de nombreux enfants, pour dire comment, chaque époque détermine les esprits.
Le temps est omniprésent dans ce roman, où il est sans cesse question de la durée de la vie, la jeunesse pleine de promesses, la vieillesse et les souvenirs. L'incessant va-et-vient entre les époques qui fractionne la lecture est tout d'abord déroutant puis, une fois tous les personnages identifiés, on s'attache fiévreusement à l'exploration de ces destinées, dans un monde conservateur, mais plein d'énergie.
Depuis plus de trente ans, Alice Ferney malaxe la pâte humaine sans chochotterie et sonde les reins et les coeurs dans un style éblouissant qui ne souffre aucun relâchement littéraire. Avec son regard à la fois tendre et affûté, elle nous apprend aussi à regarder notre histoire, en se défiant des jugements hâtifs.
Alice Ferney, (…), dans une fresque aussi prenante qu’intelligente, s’est plongée au cœur d’une famille au nom emblématique : les Bourgeois.
Avec une grande virtuosité, le texte bouscule la chronologie et mêle les époques.
Un roman ample et magistral sur un monde englouti.
Brassant la chronologie, écrivant dans une langue superbement classique, Alice Ferney dégage les lignes de force de ces destins figés dans une rectitude morale qui les mène à la fois aux réussites officielles et aux pires erreurs. Refusant l'empathie comme la condamnation, elle scrute en entomologiste et raconte ceux que Bourdieu appelait les « héritiers » dans un roman d'une rare intelligence. Avec un grand I.
Alice Ferney redonne ses lettres de noblesse au charme discret de la bourgeoisie. Ce qui passionne dans la démarche d’Alice Ferney est qu’elle raconte leurs engagements, et parfois leurs dévastations, non pas à la lumière de l’histoire qu’on connaît aujourd’hui, mais à l‘aune de leur époque, d’un présent souvent illisible et complexe pour ceux qui le vivent. Ainsi, elle ne les disculpe ni ne les juge, elle les donne à comprendre.
La thèse de Bourdieu et des "héritiers" court en filigrane derrière la narration mais ne prend jamais le pas sur l’ampleur romanesque tant l’ambition et l’imagination d’Alice Ferney sont immenses.
Dans ce roman virtuose d’ampleur symphonique qui chemine entre passé et présent selon les logiques combinées de la chronologie et des rapprochements opérés par la mémoire, une narratrice évoque leurs douze destinées, depuis 1919 jusqu’en ce début de XXIème siècle.
Une fresque qui brasse avec élégance les petites histoires et la grande Histoire.
L'historienne et la romancière mêlées livrent une fresque d‘une intelligence et d'une beauté accomplies pour nous parler d'un pays le nôtre, l’une des prouesses de cette rentrée.
Les Bourgeois ne doit pas seulement se lire comme l'histoire sur un siècle et demi d'une famille qui porte ce patronyme, aussi amusante, enlevée, tragique qu'elle puisse être, car l'auteur excelle dans l'art de conter. Son livre, c'est aussi un discours de la méthode romanesque, une démonstration brillante que, sans l'apport du lecteur, il n'est pas de réussite littéraire.
Avec beaucoup de finesse et un réel talent de conteuse, Alice Ferney décrit un milieu pétri de devoirs et de privilèges, et revisite à travers ces personnages, les grandes ou déshonorantes heures de notre passé. C'est tout un siècle français qui se déploie ainsi sous nos yeux et l'on s'attache dès les premières pages aux membres de cette famille, avec leurs qualités et malgré leurs défauts. Dernier atout et non des moindres, ce roman vertigineux et passionnant est remarquablement construit et écrit.