Arek, Ivan, Todd C. Douglas : trois amis, toute une nuit, dans un appartement en forme de pagode inversée. Demain, c’est sûr, ils partent enfin en expédition. Quelque part — la destination ne semble pas encore bien arrêtée. En attendant, ils boivent du thé, de la bière, du vin et du whisky mais chaque chose en son temps. Ils tentent d’échapper au but à tout prix. Ils font beaucoup plus que ce qu’ils croient et beaucoup moins que ce qu’ils disent. Mais qu'est-ce que « faire » ? Et qu'est-ce que l'oisiveté (à ne surtout pas confondre avec la paresse) ? Comment trouver le temps et l'espace pour faire sans produire, ou pour chercher sans faire ? Comment se fait-il que l'on ne puisse pas vivre sans que le travail devienne la vie ? Une recherche sans certitude de trouver, est-ce un travail ? Tels sont les thèmes abordés au fil d’une nuit de contagieuse ivresse dans ce premier roman aussi profond que jubilatoire.
Entre ironie combinatoire et fantaisie poétique, ce premier roman réenchante le langage à mesure du désir de ses héros postadolescents, au long d’un voyage philosophique en chambre.
Belle et simple idée qu’a eu Lucie Desaubliaux pour son premier roman : comment tenter d’habiter un espace et un temps. Idée d’actualité, aussi, quand les matins ne chantent guère. (...) On a envie de porter le roman comme les amis échafaudent leur projet.
En refusant les procédés traditionnels d’écriture (intrigues, rebondissements, « message »), l’écrivain creuse un sillon personnel.
Conjuguant habilement art romanesque et techniques théâtrales (en cinq actes et un épilogue), La nuit sera belle séduit par son écriture au scalpel et ses dialogues imparables qui illuminent cette fable existentielle.
Lucie Desaubliaux porte la soirée un peu barrée entre étudiants à la hauteur d'une utopie philosophique (…) Le tour de force, si c'en est un, est d'y parvenir avec légèreté, en tenant en haleine le lecteur par de subtiles attentes ménagées dans le récit, et une fausse gravité dans chaque phrase. Une belle et souriante nuit de lecture en perspective.
Tout comme cette expédition sans cesse ajournée, ce livre cherche a rester à l'état de programme et, d'une certaine façon, il y parvient Non sans nous avoir embarqués avec talent vers des régions lointaines et rarement explorées, ou l'on parle du sens de la vie et de la valeur des mots.
Lucie Desaubliaux signe un premier roman d'une précision et d'une beauté saisissantes. C'est instinctif et a la fois extrêmement travaillé, et c'est la toute la force de ce récit.