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Continents à la dérive


À l’orée de l’an 1980, Bob Dubois, réparateur de chaudières dans une petite ville du New Hampshire, convainc sa femme de plaquer travail, maison et amis pour rejoindre avec leurs deux filles son frère, qui a fait fortune en Floride. Nourri de rêves de réussite et de prospérité, Bob espère, à l’aube de ses trente ans, s’élever comme lui au-dessus de sa condition d’ouvrier. À quelques milliers de kilomètres de là, Vanise Dorsinville fuit Haïti, avec son bébé et son neveu Claude, afin de gagner elle aussi la Floride, où le père de Claude les attend. Elle a choisi de quitter la violence institutionnalisée, la pauvreté et le chaos de son pays natal pour atteindre l’Amérique de ses rêves.

Quelles forces poussent ces êtres à s’exiler ? Crise existentielle pour l’un, exode contraint pour l’autre, Bob et Vanise aspirent à une seule et même chose : prendre un nouveau départ. Mais au cours de leur voyage, c’est une tout autre réalité qu’ils vont découvrir : celle de l’isolement affectif, de l’injustice, du déclassement social et de l’altérité. Deux égarés dont les destins finiront par se croiser.

Dans cette odyssée contemporaine et métaphysique, Russell Banks nous livre une vision désabusée du rêve américain, en même temps qu’un tableau intemporel de la tragique condition humaine. «Continents à la dérive» est un roman âpre, éminemment politique et d’une justesse imparable, qui, trente ans après sa sortie, continue à entrer en résonance avec notre temps.

octobre, 2016
14.50 x 24.00 cm
448 pages

Pierre FURLAN

ISBN : 978-2-330-07033-5
Prix indicatif : 23.00€



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Ce livre existe également en version numérique

j’ai de la compassion pour les gens qui essaient de rester droits, malgré un contexte économique et social brutal.

Mon travail est basé sur ça : reconnaître que les autres, ceux qui ne sont pas de notre « tribu », font bien partie de notre large famille humaine.

Être un écrivain c’est s’ouvrir à d’autres voix que la sienne, avoir de l’empathie pour ce qui n’est pas familier.

Russell Banks, entretien par Philippe Richard, Ouest France

C’est le seul effet bénéfique du désastre de la crise de 2008 : toute la lumière a été faite sur le décalage entre les 1% qui ont confisqué la richesse et les 99% restant sur le carreau. Tous les travers de notre société encore peu perceptibles quand j’écrivais ce roman sont désormais bien visibles. La classe politique ne peut plus les ignorer.

Russell Banks, entretien par Isabelle Lesniak, Les Echos

Aucun président depuis Kenney (…) n’aura eu un tel impact sue les écrivains.

il nous a donné une langue nouvelle, pour un nouveau pays.

Russell Banks (dossier sur Obama vu par les écivains américains, Hubert Artus), Marianne

Une nouvelle traduction vient de paraître et l’ouvrage n’a rien perdu de sa pertinence.

interview par Sabrine Kasbaoui, Entrée libre, France 5

Vanise, la migrante, et Bob, le working poor, deux personnages qui misent sur le rêve américain et qui perdent tout. Russell Banks a écrit ce grand roman plein de souffle, son cinquième, au début des années 1980. Pierre Furlan vient de retraduire ces Continents à la dérive et le résultat est assez saisissant. A quelques détails près (…) ce que dit le livre demeure d’une actualité forte. Migrants et travailleurs pauvres continuent de se croiser sans se voir, partageant la même misère dans l’Amérique de Donald Trump et d’Hillary Clinton.

Eléonore Sulser, Le Temps

Ce roman était en avance sur son temps, de façon un peu déprimante, parce que tous ces éléments-là ont empiré, depuis les années 1980.

On est en train de se réveiller du rêve américain.

Russell Banks interviewé par Joël Carassio, Le Progrès