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Rue des Voleurs


C’est un jeune Marocain de Tanger, un garçon sans histoire, un musulman passable, juste trop avide de liberté et d’épanouissement, dans une société peu libertaire. Au lycée, il a appris quelques bribes d’espagnol, assez de français pour se gaver de Série Noire. Il attend l’âge adulte en lorgnant les seins de sa cousine Meryem. C’est avec elle qu’il va “fauter”, une fois et une seule. On les surprend : les coups pleuvent, le voici à la rue, sans foi ni loi.
Commence alors une dérive qui l’amènera à servir les textes – et les morts – de manières inattendues, à confronter ses cauchemars au réel, à tutoyer l’amour et les projets d’exil.
Dans «Rue des Voleurs», roman à vif et sur le vif, l’auteur de «Zone» retrouve son territoire hypersensible à l’heure du Printemps arabe et des révoltes indignées. Tandis que la Méditerranée s’embrase, l’Europe vacille. Il faut toute la jeunesse, toute la naïveté, toute l’énergie du jeune Tangérois pour traverser sans rebrousser chemin le champ de bataille. Parcours d’un combattant sans cause, Rue des Voleurs est porté par le rêve d’improbables apaisements, dans un avenir d’avance confisqué, qu’éclairent pourtant la compagnie des livres, l’amour de l’écrit et l’affirmation d’un humanisme arabe.


« LE 17 DÉCEMBRE 2010, Muhammed Bouazizi, marchand ambulant, s’immole par le feu à Sidi Bouzid et déclenche la Révolution tunisienne. La révolte naît du désespoir ; elle commence par porter la main sur soi, par un sacrifice. La perte de patience. Le suicide ou l’action. Le Printemps arabe, longtemps attendu, commence dans la mort.
L’arc se tord, le bois crie. Au sommet de la plus haute tension va jaillir l’élan d’une droite flèche, du trait le plus dur et le plus libre” : ainsi Camus terminait-il son Homme révolté. Les mois qui ont suivi ont vu la défaite de dictateurs sous les coups de la révolte, la difficulté de l’établissement de la justice et de la démocratie, les victoires des partis islamistes au Maroc, en Tunisie, en Égypte. Aujourd’hui, une guerre terrifiante se poursuit en Syrie ; la campagne présidentielle française a atteint des sommets de xénophobie et de bêtise, la crise économique jette l’Europe du Sud dans la violence et la tentation du fascisme.
Tout cela m’est apparu comme différents visages d’un même combat en cours, le combat pour la liberté, pour le droit à une existence digne, qu’il se livre en Tunisie, en Égypte, en Espagne ou en France.
J’ai entrepris de raconter ces luttes, à travers un voyage dans ce champ de bataille qu’est notre univers – Tanger, Tunis, Algésiras et Barcelone en sont les principales étapes. Un roman d’aventures, de l’aventure tragique du monde d’aujourd’hui. On y croisera des jeunes qui rêvent d’un avenir meilleur, d’autres qui n’en rêvent plus, des islamistes, des musulmans, des mendiants, des putains, des voleurs – et des livres, beaucoup de livres, qui restent, en définitive, avec le feu, la seule façon de combattre les ténèbres. »

Mathias Énard

 

Rue des voleurs est l'un des six romans préférés des libraires, selon le Nouvel Observateur :

« Il a su capter l’air du temps. On le lit et tout est juste. Rue des voleurs mérite d’être mis en avant, car il fait impeccablement comprendre la situation des migrants. Il y a quelque chose de très beau dans ce livre.»

Les libraires de Livre Sterling à Paris

août, 2012
14.50 x 24.00 cm
256 pages


ISBN : 978-2-330-01267-0
Prix indicatif : 21.50€



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Ce livre existe également en version numérique
Prix Liste Goncourt/Le Choix de l’Orient -
Prix littéraire de la Porte Dorée -
Prix du Roman-News 2013 -

Chronique d’un monde à feu et à sang, Rue des voleurs est un modèle de reportage : incarné, renseigné, engagé. Mathias Enard y invente un genre littéraire nouveau : le conte journalistique, traquant la magie noire de la réalité.

Marine Landrot, Télérama

Mathias Enard tente de percer les aspirations des jeunesses arabe et européenne confrontées à des révolutions majeures. Renversant. (…)

Un récit épique, férocement lucide, qui fait retentir les révolutions arabe et européenne d'une même voix, les agrège dans une même quête de liberté.

Isabelle Curtet-Poulner, Marianne

Mathias Enard a fait le double pari de réunir ses deux mondes de prédilection (le monde arabe et l’Espagne) et d’écrire le roman du Printemps arabe. Gagné : il unit plus encore que ces deux dimensions, et emmène son lecteur bien plus loin. (…) Une intense énergie narrative. (…) Enard construit un récit au-delà de la notion même de frontière, et où la fiction vient valider le réel.

Hubert Artus, Lire

On aime le style percutant et émouvant de ce journal d’une vie terriblement mouvementée et l’humour noir qui dynamite les situations sans espoir. Un roman d’actu qui palpite comme un cœur saignant et amoureux.

Bernard Babkine, Madame Figaro

Rue des voleurs est un roman qui coule comme un grand fleuve, charriant l’ennui et la violence de notre temps.

Christophe Ono-dit-Biot, Le Point

Entre amour, rage et désillusions un superbe roman initiatique du XXIe siècle.

Mathilde Tournier, La Vie

Mathias Enard signe un roman sensible et attachant qui éclaire avec intelligence les séismes politiques récents, comme les drames du déracinement.

Julien Bisson, Phosphore

Avec Rue des voleurs, Mathias Enard confirme son talent d’écrivain et son statut d’auteur politique. Un des meilleurs romans de la rentrée.

Vincent Jaury, Transfuge

Le roman est grand et Mathias Enard est son prophète. (…) Par delà le style naturel, direct, épique, fluide et empoignant de l’auteur, s’actionne une entreprise littéraire sans faille. (…) Mathias Enard, comme Stendhal deux siècles avant lui, affronte la question de la lucidité propre à sa créature romanesque.

Antoine Perraud, Mediapart

Rue des voleurs possède un souffle rare. Et une chute – chut ! – magnifique.

Catherine Simon, Le Monde des livres

Ce roman d’initiation échevelé rappelle parfois ceux de l’Egyptien Naguib Mahfouz.

Elisabeth Philippe, Les Inrockuptibles

L’écrivain réussit le tour de force d’embrasser toute notre époque, faisant habilement le pont entre le printemps arabe et les révoltes des Indignés espagnols.

Philippe Chevilley, Les Echos

Ce qui charme dans Rue des voleurs, c’est sa langue et sa verve, son sens du récit et ses références à la littérature et à la poésie. Enard est un fabuleux conteur.

Mohammed Aïssaoui, Le Figaro littéraire