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Vidures


Cette journée-là contient toute une vie, face au mont Ararat, sous le bleu du ciel et le rire des mouettes, les pieds dans la boue, entre une immense décharge et un cimetière. Poète contrarié, journaliste-pamphlétaire clandestin, perdant magnifique, fils en fugue, orphelin inconsolable, chiffonnier de fortune dans cette Arménie en ruine qui ressemble diablement à sa décharge, un nommé Gam’ conduit cette danse folle, dangereuse et salvatrice, épique et dérisoire : la traversée d’un jour parmi les sans-rien qui fouillent les entrailles de la ville pour en faire leur festin. Et Gam’ nous prête ses yeux, ses oreilles et ses sens pour appréhender une réalité de fable ou de mauvaise blague historique aussi invraisemblable que réaliste, aussi anachronique qu’actuelle.

«Vidures» prend tout un peuple, tout un pays au collet pour sonner le réveil des damnés de l’Histoire. Avec une rage pleine d’amour pour ses semblables si constitutivement vaincus, une lucidité acérée, l’humour des dépossédés et un sens de la fête proche de l’instinct de survie, Denis Donikian dresse un diagnostic sans appel – mais pas sans espoir. Car tant qu’on racontera leur histoire, il y aura des hommes pour se lever et, vent debout, faire advenir des lendemains libres et dignes. C’est le pari de la littérature que de vouloir le croire.

novembre, 2011
11.50 x 21.70 cm
368 pages


ISBN : 978-2-330-00158-2
Prix indicatif : 22.40€



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Ce conte noir et épique aime l’Arménie. (…) L’ouverture du roman est magistrale. (…) La noirceur du livre est à la hauteur de l’espoir à venir et de l’avenir confisqué. (…) La langue de l’écrivain embrasse la bouche des damnés, à qui il ne reste que le cri et la colère, et parle vrai. Avec Vidures, Actes Sud vient de publier un grand livre pour ceux à qui ne reste que la dignité, ceux qui n’ont plus rien d’autre à perdre, ceux qui ne peuvent se résigner.

L'Humanité Dimanche

L’écriture rapide et saisissante, les images extrêmement fortes, le vocabulaire riche et inventif prennent à la gorge. La révolte – même désespérée – vit dans la parole, rude, efficace, et non sans humour : à ceux qui ont tout perdu et qu’on dépouille encore, il reste les mots pour le dire. Une fable puissante et universelle.

Notes bibliographiques

Ouvert à plusieurs interprétations, ce mot-valise [Vidures] laisse entrevoir avec bonheur la complexité et la finesse d’un récit tout en métaphores ; des vies dures y naviguent entre vide et ordures, mais aussi entre rire et rage de vivre. Virtuose du néologisme et inventeur prodigue d’expressions drolatiques, l’auteur franco-arménien parvient à atténuer, grâce à sa langue singulière, la misère accablante qui parcourt son œuvre. La littérature serait-elle une voie de sortie pour une Arménie désolée ?

Politis

Voici donc un texte aussi important par son propos que singulier dans sa forme.

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