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Dernière lettre à Théo



Avec ce récit en forme de lettre qui sera porté à la scène en 2005, Metin Arditi propose une interprétation de la vie de Vincent Van Gogh où les éléments légendaires prennent une toute autre dimension que celle de la folie dont on l’a facilement accusé ou loué. Le sort de Vincent y apparaît alors comme la métaphore de son art avec, telle une figure de proue, celle du père méprisant, symbole de la société contemporaine qui méconnut le peintre. La lettre s’entend donc comme le cri désespéré d’un peintre affamé qui ne rencontre qu’incompréhension, et d’un fils mal-aimé dont la révolte est le dernier recours pour obtenir un simple regard du père.

Par la voix d’un personnage de fiction, Metin Arditi ouvre ainsi une perspective qui sauverait enfin le peintre d’une légende qui le condamne encore à n’être pas véritablement
vu. Et dans ce texte apparemment inoffensif mais parfaitement documenté, vérité et violence des sentiments, outre l’image convenue du peintre, viennent aussi bousculer la
place confortable du lecteur.