Dans un aéroport, une femme attend : son époux s’est absenté un instant. En escale à Paris, ils partent pour Sydney, Ismaïl est chirurgien, Médée est sculpteur. Mais l’attente se prolonge. L’embarquement de leur vol vient d’être clôturé, il ne reviendra pas. Médée se fige.
Mariée depuis vingt-cinq ans, elle n’a cessé de célébrer leur coup le, comblée par la naissance de ses enfants, assumant sa vie de mère et trouvant néanmoins l’espace et le temps nécessaires à l’édification d’une œuvre considérable, elle ne pouvait imaginer une telle chute.
Médée est immobile, elle ne veut pas sortir du sas où l’a placée la violence de l’abandon, et pour cela décide de s’installer dans une chambre de l’hôtel attenant à l’aéroport.
Sur un fil, funambule, Médée s’apprête à traverser le miroir. Car plus fortes que son corps dévasté, que ses sombres pensées, ses mains vont se saisir encore une fois de la dramaturgie humaine et d’une boule de terre extraire le geste, la trahison, et dès lors les comprendre.
Serré, tendu telle une corde entre deux tours, ce livre célèbre la puissance d’une femme, sa résilience et sa capacité à déloger de son corps affaibli la matrice de l’art : émergence salvatrice, échappée absolue pour tout être entravé.
janvier, 2019
11.50 x 21.70 cm
144 pages
ISBN : 978-2-330-11773-3
Prix indicatif : 15.80€
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A lire pour sa plume poétique, et ce magnifique portrait de femme artiste.
Yasmine Chami met en scène une Médée enfantant La chair aussi bien que La pierre, inlassable bâtisseuse, comme le sont souvent les femmes sans lesquelles pas grand-chose ne tiendrait debout. C’est l’histoire d’une inextinguible soif de créer qui sauve de L’abandon.
La phrase à la fois ample et dense de l’auteure accompagne la quête initiatique d’une femme dans le gouffre de la perte. L’archéologie sinueuse de sa mémoire va lui rappeler sa double posture créatrice, celle de la maternité et de la sculpture, et elle va retrouver son élan artistique, (…).
Le précédent roman de Yasmine Chami s’appelait Mourir est un enchantement, ici, c’est de renaissance qu’il s’agit. Et elle nous la conte dans une langue foisonnante et belle.
Plus qu’une histoire, ce roman est une poésie, une ode à la vie. Les mots, les phrases et le rythme sont d’une beauté à couper le souffle.
Plus qu’une histoire de rupture, ce roman est une poésie, une ode à la vie. Les mots, les phrases et le rythme sont d’une beauté à couper le souffle.
Ce court récit dissèque avec talent le chagrin capable d'abîmer une vie entière.
La romancière Yasmine Chami, (…), raconte la chute de Médée, pétrifiée, dévastée, puis femme trahie à la rencontre du vide, du silence et de la souffrance. Il lui faut alors réinventer une langue « pour dire ce qui n'est plus et que nous sommes cependant .
L’écrivain anthropologue Yasmine Chami (…) célèbre la femme (et l’art) dans un roman tendu comme un fil.
Échappant à la malédiction de son nom, la Médée de Yasmine Chami crée pour ne pas tuer. (…). La langue est à l'image de cette Médée : belle, charnelle, déployant avec patience ses finesses et ses enchantements, sans esbroufe inutile. De là sa force vitale.
Dans ce troisième roman, c'est tout l'art du récit de Yasmine Chami qui se condense et se déploie, avec la précision du scalpel, la densité de la glaise. L'écriture capte les moindres vibrations de l'âme. La description du malaise de la femme abandonnée qui s'échappe par la lucarne de la mémoire est vertigineuse : (...).
Ce livre, porté par une écriture sublime, raconte le sentiment d'abandon total puis la possibilité d'une renaissance, encore plus forte.
La langue de Yasmine Chami est magique, à nous donner envie de corner chaque page et souligner une phrase sur dix pour la relire cent fois.
Cette histoire d'amour et de deuil est aussi le portrait d'une artiste qui transfigure la pierre. Magnifique.
Et c'est toute la force d'une femme que Yasmine Chami érige de ses mots. D'une langue sublime, dont on savoure la beauté à chaque page, l'écrivaine anthropologue, donne à l'art la place qui est la sienne, au panthéon de la résilience.
Un texte absolument somptueux, écrit dans l’urgence de dire et lu d’un souffle.
Ce troisième roman célèbre la résilience et la capacité à s'extraire de l'accablement par l'art. Lumineux.
Avec une plume superbe et une poésie renversante, l’écrivaine Yasmine Chami, auteure de Mourir est un enchantement, sonde le chagrin d’une femme abandonnée dont la survie ne tient qu’à un fil.
Dans une langue onirique et lyrique, elle nous plonge donc dans son récit : la rencontre avec cet homme, (…). Elle ausculte son existence avec le détachement de celle qui a tout perdu. Choix proustien de relater un monde du point de vue de sa destruction.
Dans ce voyage introspectif que lui impose la douleur, elle tente de définir ce qu'elle est, et qu'elle a toujours été, au-delà de l'amante et
de la mère ; une artiste, (…). Son autoportrait d'artiste se dessine par vagues, au gré de la douleur qui la terrasse dans cette chambre où Médée s'affirme en Médée, non pas criminelle mais irréductible magicienne.
L'histoire du couple qui se brise est en soi banale, même si elle est toujours unique pour celui ou celle qui la vit. L'écrivaine Yasmine Chami l'évoque dans Médée chérie avec une intensité particulière et une lucidité pointue vis-à-vis d'une femme qu'elle semble connaître de l'intérieur, la sondant dans ses pensées et son corps soudain récalcitrant.