Masaccio (1401-1428) a accompli en à peine dix ans une œuvre d’exception. Quand il meurt à 27 ans, il laisse un nombre restreint de travaux, mais dont l’originalité et la puissance font autorité sur les artistes qui le suivront de peu : Fra Angelico, Piero della Francesca et Mantegna.
Par ses fresques, ses tableaux et ses retables, c’est une véritable révolution qu’il opère, à mi-chemin entre Giotto, dont il hérite la maîtrise de la gestuelle, des drapés et des volumes pleins, et Raphaël, dont il annonce le savant équilibre entre le dessin et la couleur.
Libéré de l’influence des représentations antiques, il accompagne le sculpteur Donatello dans la recherche des justes proportions et l’architecte Brunelleschi dans celle de la perspective (en ce début de XVe siècle, Florence est animée par le vaste chantier de Brunelleschi : l’édification du dôme de Santa Maria del Fiore).
Son œuvre majeure reste les fresques de la chapelle Brancacci (Santa Maria del Carmine, Florence), commencées par Masolino, puis achevés par Filippino Lippi à la fin du Quattrocento. Les scènes de la «Vie de saint Pierre» ou celles avec «Adam et Ève» réalisent tout ce à quoi s’étaient essayés les artistes du siècle précédent : représenter un idéal, tout en l’ancrant dans le réel ; faire résonner poétiquement, mais souvent dramatiquement, les récits bibliques avec les vérités du monde terrestre.
Nourrie des acquis des recherches les plus récentes, cette monographie replace Masaccio dans son contexte historique, politique, social et économique, et propose un nouveau regard sur la chronologie et la lecture stylistique de ses œuvres.
Historien de l’art etspécialiste des peintures, dessins et arts appliqués florentins des XVe et XVIe siècles, Alessandro Cecchi a dirigé le département de peintures du Moyen Âge et des débuts de la Renaissance au musée de Offices, puis la Galleria Palatina et le Jardin de Boboli (Palazzo Pitti). Commissaire de nombreuses expositions internationales, il est l’auteur de «Botticelli» (Actes Sud, 2008).
octobre, 2016
28.00 x 33.00 cm
368 pages
ISBN : 978-2-330-06874-5
Prix indicatif : 39.00€
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Tous les grands peintres de la Renaissance doivent à [ Masaccio ] d'avoir ouvert une voie nouvelle à l'art. Celle du réalisme optique, de l'humanisme et de la liberté d'expression artistique - celle qui, un siècle après les innovations picturales de Giotto, mènerait tout droit à la Renaissance. (…)
Une exposition Masaccio ? La nature même de la partie la plus importante de son œuvre (à fresque) et son extrême fragilité rendent la chose impossible. Aussi faut-il se réjouir de cette nouvelle monographie dont I’iconographie exigeante permet de s approcher au plus près du génie de I’art toscan. L’auteur Alessandro Cecchi fait la synthèse des recherches menées ces dernières années sur le peintre particulièrement lors de la célébration du 600e anniversaire de sa naissance. ll précise notamment le corpus de son œuvre et s'attaque aux épineuses questions d’attribution. Et ce dans une démarche plutôt restrictive n’hésitant pas à radier du catalogue raisonné les œuvres douteuses (…) ou en trop mauvais état de conservation pour affirmer qu’elles soient bien de lui.
Servie par une iconographie superbe, cette étude approfondie, due à l’historien de l’art Alessandro Cecchi, développe entre autres, le contexte socio-economique florentin et la question des commanditaires.
Déroulant un corpus qui n’excède pas huit œuvres ou ensembles d’œuvres considérés comme autographes, l'ouvrage n'en est pas moins extrêmement volumineux. Il est à la mesure du rôle de Masaccio dans l’histoire de l'art européen pourra-t-on dire car l'artiste fut aussi précurseur qu’un Giotto ou qu'un Michel Ange. C'est que ce beau livre réserve une très large place aux photographies. Des gros plans d'œuvres succédant aux vues d'ensemble, permettent d’appréhender la peinture de Masaccio dans ses moindres détails. Ces zooms se révèlent très appréciables en particulier lorsqu'il s’agit de comparer l'œuvre de Masaccio à celle de son collaborateur de dix-huit ans son aîné, Masolino.
Après avoir mis en lumière de manière sublime Mantegna, Piero della Francesca et Fra Angelico, les Editions Imprimerie Nationale Actes Sud se devaient d’honorer par une monographie celui qui fut leur source d'inspiration à tous, Masaccio. Dans cette Florence du XVe siècle débutant, le rayonnement du jeune peintre guide aussi bien Brunelleschi l'architecte, à la recherche de la perspective idéale, que Donatello le sculpteur en quête des justes proportions.