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L'ombre s'allonge


Venus en urgence de Paris au chevet d’un ami très cher qu’un accident cérébral finira par éloigner définitivement du monde, deux amis bouleversés revisitent les épisodes marquants d’une longue histoire commune, à la manière d’une enquête tout affective d’où surgit le soupçon que cette absence, désormais irrémédiable, n’est que la forme ultime du destin d’un homme dont chacun, sous couvert d’amitié, s’est si souvent employé à ignorer les tourments et à mésinterpréter les choix, les paroles et les gestes.

Car que faire, à présent, des révélations que délivre le domicile naguère occupé par Arnaud dans cette petite ville de province où il s’était, aux yeux de ces amis parisiens, “exilé” ? De telle fenêtre, par exemple, devant laquelle ce solitaire aimait, semble-t-il, à se tenir longuement, dans cette maison où il vivait sans projet explicite, tous livres refermés ? Que faire d’une vie devenue inintelligible, et comment vérifier l’angoissante intuition qu’on a pu, des années durant, “passer à côté” d’autrui avec toute l’arrogance de mortels insoucieux de se connaître véritablement les uns les autres ?

C’est avec une impressionnante intensité que Jean-Paul Goux, en archéologue de l’inquiétude, convoque ici d’une manière inédite la réflexion qu’il n’a, de livre en livre, cessé de mener sur le temps et les lieux que l’homme tente de faire siens.

avril, 2016
10.00 x 19.00 cm
144 pages


ISBN : 978-2-330-06107-4
Prix indicatif : 15.00€



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C’est toute « une vie » étouffée qui défile, comme chez Maupassant, sur un mode plus affectif, moins brutal, mais dans la même confrontation au vide qu’il en reste. (....) fidèle à lui-même, l’auteur de la Maison forte déploie sa phrase avec une maîtrise limpide, dans un plaisir renouvelé d’une langue de la plus haute tenue.

Bertrand Leclair , Le Monde des Livres

 La grande beauté des textes de jean-Paul Goux résulte de cette capacité du regard à donner sens aux choses vues (...)  Sa phrase, par son rythme et ses choix lexicaux, affiche l’allure concertante d’une partition musicale (...) impeccable maîtrise stylistique.

Jean-Claude Lebrun, L'Humanité

L’ombre s’allonge ne raconte pas véritablement une histoire. C’est plutôt une suite de moments, de perceptions, se sensations qui s’enchainent à travers des lieux qui marquent leurs occupants d’une emprise définitive en leur offrant d’y être totalement eux-mêmes. Vivants de leur vraie vie. (...)
Ecrivain exigeant, l’auteur de Les quartiers d’hiver se plait à observer les lieux, les décrire minutieusement et scruter les impressions et sentiments qu’ils cristallisent.

Monique Verdussen, La Libre Belgique

 Il faut dire l’ampleur de langue de ce roman : Jean-Paul Goux est un écrivain de la voix, qui sait tramer ensemble les rythmes de la pensée et les scansions des émotions, dans une basse continue fascinante.

Laurent Demanze , Diacritik

Jean Paul Goux tisse sa longue et magistrale réflexion sur le temps et les lieux que l’homme tente de faire sien. (...) On sait le ton si singulier de ses romans, l’ampleur de sa phrase, longue, insinuante, se développant en spirale à la manière d’un escalier à vis. Une phrase qui trouve appuis et relais dans une syntaxe qui donne au texte son mouvement et son allant, qui impose une voix qui se fait l’écho d’autres voix, un peu comme dialogueraient des instruments se saisissant l’un l’autre de leurs thèmes.

Richard Blin , Le Matricule des Anges

 En prenant pour prétexte l’accident d’un homme, Jean Paul Goux tisse un texte clair et obscur, et tout simplement juste. (...) Le roman de Jean-Paul Goux ne comporte aucun chapitre : les longues phrases créent une sorte d’unité qui fonde le texte en tombeau poétique.

Thibault Boixière , Unidivers

Il y a d’abord cette prose envoûtante, féline, qui s’étire et rebondit, passe de la nostalgie à l’acuité. Cette langue accomplie et naturelle qui fait de Jean-Paul Goux l’un de nos plus grands stylistes vivants mais largement méconnus. En lisant Jean-Paul Goux nous l’écoutons écrire. Et c’est beau.

Antoine Perraud, MEDIAPART

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