Père et ?lle parlaient de ce projet depuis des années : écrire ensemble un livre sur la vieillesse. Car vieillir, disait-il, c’est un labeur. Le fameux réalisateur avait des règles pour tout, en particulier pour la façon dont ils allaient passer du temps ensemble. Ils se retrouveraient exactement à la même heure tous les matins. Ce serait plani?é et contrôlé. Mais lorsqu’ils s’installent en?n avec le magnétophone, la vieillesse l’a déjà rattrapé et leurs conversations deviennent imprévisibles, saccadées. Sa mémoire est défaillante et il navigue entre plusieurs réalités. Père et ?lle sont obligés de tenter quelque chose qu’ils n’ont jamais fait : improviser. De façon tout à fait inattendue, ces dernières conversations les mènent dans des territoires inconnus, à la fois lucides, oniriques, drôles et mélancoliques.
Avec gravité, tendresse et humour, «Le Registre de l’inquiétude »dresse le portrait éclairé et sincère d’une enfant impatiente de grandir et de parents qui préfèrent rester des enfants. C’est également l’histoire d’un vieil homme qui s’e?orce de maîtriser son propre épilogue, car la vieillesse, tout comme la mort, doit se plani?er avec sérieux et ambition, à l’instar de n’importe quel travail. Un texte lumineux sur l’oubli, le temps, le besoin d’amour et le deuil – et sur les nombreuses histoires, souvent contradictoires, que constitue une vie.
octobre, 2018
11.50 x 21.70 cm
432 pages
ISBN : 978-2-330-11344-5
Prix indicatif : 23.00€
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Linn Ullmann revient sur l'enfant qu'elle a été et la femme qu'elle est devenue, ses années passées à New York. « Se souvenir, c'est regarder autour de soi, encore et encore, avec la même stupéfaction », écrit-elle joliment. Ce qu'elle fait ici en parlant de la perte et du manque, de l'absence et de la solitude.
Elle baguenaude au hasard de souvenirs chaotiques qui remontent de certains abysses douloureux, elle divague sur les chemins de traverse d'une vie "hors la loi", mise à distance par un humour sur soi permanent.
La force du récit de Linn Ullmann, sa beauté nue, stupéfiante, et son indicible émotion tiennent dans ce qu’elle a su retrouver ses impressions d’enfance…
C’est triste et enjoué. C’est presque un film. Bergmanien.
L'auteur y enchâsse ses souvenirs – des plus anciens aux plus récents dans une nudité d'intelligence, tendre et cruelle comme la vie même.
Un récit lumineux.
Ni dans la forme ni dans le fond, Le Registre de I’inquiétude n’est un récit d’enfance classique. Linn Ullmann varie justement les registres et les rythmes.
Linn Ullmann, elle, ignore la plainte et aligne son humour sur cette sobriété.
Entre souvenirs et secrets révélés, deuils et films partagés, réflexions sur la filiation et retranscriptions de conversations, le lecteur est plongé dans une parenthèse filiale exceptionnelle d'intimité.
Le résultat est un roman splendide, déstructuré en apparence, construit en vérité avec la même précision que la Suite n° 5 de Bach pour violoncelle, si chère au coeur de son géniteur.