Dans une île où, enfant, elle passait d’inoubliables vacances, une femme décide d’acheter ou de faire construire une maison. Après de patientes recherches, elle acquiert une bicoque isolée sur la falaise, obtient permis de démolition et d’agrandissement, dessine elle-même les plans, engage un artisan local – un touche-à-tout qui aime travailler à son rythme. Commence alors – elle l’ignore encore – un projet au très long cours, empli d’attente, d’obstacles, de déceptions et de surprises, tel un parcours initiatique aux méandres imprévisibles.
De l’aspiration de cette femme à se choisir un lieu de vie, s’y consacrer, lui appartenir, y planter ses racines, Robert Colonna d’Istria a déduit un roman aussi fluide qu’envoûtant dont le charme opère par un subtil pouvoir d’identification. Mais la dimension universelle de ce texte réside aussi dans la confrontation de l’élan et de la défaite, de l’échec et de l’obstination, jusqu’à une forme de complétude dans laquelle, sereinement, "La Maison" atteint la transparence d’un conte philosophique.
« QUAND J. VEUT BÂTIR UNE MAISON, elle se heurte à toutes les difficultés possibles et imaginables, jusqu’à défaillir et avoir le sentiment de mourir. Ses embêtements sans fin ont-ils un sens ? Peut-être expriment-ils le mystère de l’amour pour la nature, ici manifesté par la volonté, contre vents et marées, de s’enraciner sur l’île où, enfant, elle passait ses vacances.
Suivre cette femme dans ses péripéties invite à méditer sur ses désagréments – symboliquement pareils aux nôtres –, sur le sens profond de notre vie, sur le courage et la persévérance, sur l’espérance, et sur notre fin. Comme si, anéantie sous les coups des contrariétés engendrées par son projet, J. se faisait le symbole de nous-même, et, à travers ses déconvenues, prenait en charge toutes les situations de souffrance, de détresse, d’échec, de frustration, de mort que nous rencontrons autour de nous dans la vie quotidienne. Et comme si son salut nous aidait à trouver le nôtre.
Le cadre de l’île, monde clos, rassurant jusqu’à la caricature, donne aux aventures et aux mésaventures de J., la puissance et l’ambiguïté d’un conte philosophique.”
R. C. I.
janvier, 2023
11.50 x 21.70 cm
160 pages
ISBN : 978-2-330-17356-2
Prix indicatif : 19.00€
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Avec élégance et délicatesse, Robert Colonna d’Istria raconte le parcours du combattant de J., femme en quête d'un toit et d’un bonheur impossible.
Il n’est pas étonnant de savoir que Robert Colonna d’Istria a précédemment écrit sur ces deux maîtres que sont Georges Bernanos et Henri Bosco. Comme eux, il tire le meilleur parti de l’ombre et de la lumière, des cahots de l’existence et des combats que l’on peut être amené à y livrer. Son court et prenant roman a des allures de conte. La Maison est de ces textes dont on sait en les refermant qu’ils vous accompagneront longtemps.
Pour écrire ce livre, avec toute la poésie et l’empathie qu’il suppose, il fallait être soi-même insulaire et connaître cette ivresse, cette singularité de vivre dans une île.
C’est alors, que divers indices prennent forme, que le lexique dévoile ses intentions et que le récit bascule en revêtant une dimension christique. L’ascension du Golgotha, la crucifixion puis enfin la résurrection racontent en miroir l’histoire de cette femme dont le rêve s’écroule et qui finira par trouver sa voie.