Seul contre tous, dans une misère galopante, Andrew Whittaker tente de maintenir à flot «Mousse», exigeante et néanmoins minable revue littéraire défricheuse de talents dont il est le fondateur, le rédacteur en chef et, probablement, l’unique lecteur, tout en gérant les avanies locatives d’un petit immeuble de rapport. Nous sommes au fin fond de l’Amérique des années 1970, sous le règne de “la clique de Nixon”, et il n’est pas aisé d’accoucher l’avant-garde créative d’un pays qui patauge dans ses conservatismes tout en réglant des problèmes de plomberie, de locataires “de basse qualité” et en affrontant les médisances d’un environnement provincial petit-bourgeois.
On entre dans l’intimité d’Andrew – irrésistible odieux personnage, raté rageur à la mélancolie féroce et toxique, à l’humour proprement redoutable et à la philosophie questionnable – à travers son abondante correspondance qui, incidemment, constitue ses oeuvres complètes, car on y découvre aussi les ébauches, projets et autres acharnements romanesques de notre antihéros, écrivain contrarié, on l’aura deviné.
Baigné de l’ombre tutélaire de Fernando Pessoa, ce« mano a mano »de Whittaker avec des rêves et des aspirations mal ajustés est un autoportrait kaléidoscopique où l’on retrouve les thèmes de prédilection de l’auteur de« Firmin» : la solitude, la déchéance, ici visitée dans ses moindres recoins, et la noire ironie du sort des hommes, mais aussi son talent singulier pour faire surgir le rire des situations les plus sombres, des blessures les plus douloureuses, des obsessions les plus incongrues.
mars, 2011
11.50 x 21.70 cm
256 pages
ISBN : 978-2-7427-9639-7
Prix indicatif : 20.10€
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Sam Savage dresse le portrait tragi-comique d'un écrivain raté, odieux mais touchant, et fait surgir le rire des situations les plus noires.
Solitude, déchéance, ironie et coups du sort, les thèmes de prédilection de l'auteur se retrouvent dans ce roman sans pitié, transcendé par l'humour.
Il y a du Woody Allen dans cette psychanalyse épistolaire, cet humour geignard et désenchanté, mais la drôlerie comme le tragique, ici, sont encore plus prononcés que chez le cinéaste. Hypocrite sans talent, horriblement sincère, égocentrique forcené, le personnage creuse à la mine de son crayon de papier le gouffre dans lequel il va tomber. Et le lecteur en redemande.
Un hommage compatissant aux bras cassés de la littérature : un régal de drôlerie fenouillarde. (…) Délicieux.
Le portrait tragicomique d’un écrivain raté, odieux mais touchant, qui fait surgir le rire des situations les plus noires. (…) Solitude, déchéance, ironie et coups du sort, les thèmes de prédilection de l’auteur se retrouvent dans ce roman sans pitié.
Solitude, déchéance, ironie et coups du sort, les thèmes de prédilection de l'auteur se retrouvent dans ce roman sans pitié, transcendé par l'humour.
Sam Savage signe une complainte hilarante sur les affres de la médiocrité.
Sam Savage livre un nouveau roman à la fois sombre et hilarant (…) et s'impose comme un brillant débutant de 70 ans qui enchaîne les morceaux de bravoure avec une aisance et une énergie époustouflantes.