“Qu’espères-tu de l’existence, Lucy ?
— Ne pas mourir.
— Au-delà de ça. Si tu restes en vie, que souhaiterais-tu qu’il advienne ?
— Que quelque chose m’arrive.”
Mal-aimé, méprisé, mais bien décidé à forcer son destin, le jeune et délicat Lucien Minor, dit Lucy, quitte sans regret sa bourgade natale pour aller prendre l’improbable poste de sous-majordome au château von Aux, lugubre forteresse sise au coeur d’un massif alpin. Avec pour tout bagage son costume râpé et une pipe nouvellement acquise dont il ne sait se servir sans provoquer l’hilarité générale, le voilà qui fait son entrée au château sous la houlette de l’énigmatique M. Olderglough.
Très peu sollicité, Lucy a tout le loisir de découvrir que ces lieux inquiétants, en apparence inhabités, recèlent les plus noirs secrets, et de faire la connaissance d’une population locale haute en couleur : voleurs invétérés, fous à lier, aristocrates dépravés, mais surtout Klara, dont il tombe éperdument amoureux, se plaçant ainsi en périlleuse concurrence avec le bel Adolphus.
Commence alors un conte grinçant dont les protagonistes incarnent une étrange humanité toute pétrie de mensonges, de désirs malins et d’une perversité parfois érotique qui sidèrent Lucy quand il n’en est pas lui-même l’agent. Après le succès des Frères Sisters, le talentueux Patrick deWitt nous offre une comédie de moeurs des plus noires, une aventure électrisante entre dérision, fantaisie et cruauté.
mars, 2017
11.50 x 21.70 cm
400 pages
ISBN : 978-2-330-07595-8
Prix indicatif : 23.00€
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Un roman picaresque foisonnant, où le très déjanté Patrick deWitt joue avec tous les genres : fantastique, aventure, gore, satire, fable sans morale.
Pour peu qu’il se laisse emporter, le lecteur amateur de farfelu, de nonsense, se trouvera enchanté.
Après une relecture du western — Les Frères Sisters, bientôt porté à l’écran par Jacques Audiard —, Patrick deWitt joue avec les codes du roman gothique et contes d’Europe centrale dans Heurs et malheurs du sous-majordome Minor. Ce mélange d’aventures et de suspense — d’érotisme aussi — vaut notamment pour la manière qu’a l’auteur canadien de faire rebondir son histoire, dans un crescendo.
Entrez sans hésiter dans cette demeure…
Maître dans l’art du contrepied, Patrick deWitt prend ainsi un malin plaisir à changer complètement d’univers à chaque nouveau roman. Quand Les vestiges du jour de Kazuo Ishiguro rencontre The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, on obtient un page-turner aussi génial qu’inhabituel. Une fantaisie et une fraîcheur qui font un bien fou.
L’un des romanciers les plus prometteurs de la nouvelle littérature ango-saxonne. Sa nouvelle merveille (…) le voit dynamiter un genre nouveau : le roman gothique. Une fois de plus, deWitt laisse pantois : véritable page turner impeccablement écrit et souvent désopilant, Heurs et malheurs du sous-majordome Minor n’est pas pastiche potache mais un authentique ravalement du roman gothique. Grande magie !
On s’habitue très vite au fait que Lucy, héros de ce roman, porte un prénom de fille, inédit diminutif de Lucien : ce n’est après tout que la première fantaisie d’une longue et jouissive série de trouvailles loufoques.
Depuis quand n’avait-on pas ri en lisant ? Sans doute depuis Les frères Sisters, conte noir, pétulant western et précédent roman de Patrick deWitt, décidément unique en son genre. Et quel genre ! »
Chez Patrick deWitt, la morale n’est pas là où on l’attend, les mauvais bougres ne sont jamais si mauvais, tandis que les bonnes pâtes peuvent s’avérer retorses. Imposer au récit un léger e génial décalage, voilà l’art de deWitt.
Porté par de formidables dialogues, à la fois détaillés et lapidaires, philosophiques et terre-à-terre, Heurs et malheurs du sous-majordome Minor est un roman majeur.
Dans ce roman aventureux et irrévérencieux, frissons, rires et plaisirs pimentent la quête improbable, cruelle et drôle d’un jeune niais au pays des adultes.
Ponctué de courts chapitres énergiques, ce roman aux allures de conte traditionnel « façon frères Grimm », revu et visité par la plume piquante et l’intelligence fantaisiste de Patrick deWitt, est aussi un peu gothique et noir, excentrique à souhait, humaniste pourtant.
Les rebondissements sont nombreux et surprenants, les dialogues savoureux et piquants, la comédie est farfelue et servie brillamment.
Dans ce récit au décor inquiétant, Patrick deWitt a choisi une narration pleine d’espièglerie où les personnages se révèlent à nous à mesure que se détricote l’intrigue, en bien ou en mal, mais toujours de façon jouissive.
Il y a du Kafka, du Cervantes, du Dumas ; il y a le château des Carpates, du tsigane ou encore des ambiances lorgnant avec une certaine littérature anglaise du siècle précédent. Un joli clin d’œil pour un superbe roman picaresque d’aventures, mais avant tout un roman initiatique débordant d’humanité.
Un deWitt acrobate du style.
Ce conte acide, qui ne contient aucun élément temporel ni géographique, est juste un petit bonbon qui pique et qui mord grâce à un regard cruel, lucide et singulier sur la nature humaine et ses travers. Un récit classique, au sens noble du terme.
L’auteur revisite ici la fable gothique peuplée de personnages atypiques et grinçants. Original et inattendu, ce livre est une très belle découverte.
Avec deWitt, c’est comme si Dracula séjournait dans Grand Budapest Hotel : des figures fantasques peuplent l’établissement tandis qu’aux portes la guerre menace.
Délirant et baroque.