Ce matin-là, Yasuo, directeur syndical des pêcheurs du village, perçoit immédiatement l’inhabituelle violence des premières secousses. Tout près de lui sur la plage, les hommes penchés sur leurs filets sont inquiets. Et quand brusquement la mer semble reculer à l’extrême, quand Yasuo n’écoutant que son intuition se met à hurler, tous obéissent, le suivent, s’échinent à pousser leur navire sur le sable ; puis, comme lui, s’élancent, passent la vague encore accessible et atteignent ainsi l’au-delà du tsunami.
À près de dix kilomètres au large, Yasuo coupe le moteur, jette l’ancre et se retourne. Le paysage qui s’offre à lui est effrayant. À l’endroit où s’étendait la plage se dresse maintenant un mur noir et luisant. Cinq ans après la terrible catastrophe survenue le 11 mars 2011 au Japon, ce roman inquiétant explore le cheminement d’un homme confronté à l’incertitude de son geste. Entre découragement et culpabilité, il va devoir vivre l’instant et se reconstruire en dehors de toutes les évidences propres à nos sociétés, sûres de leur puissance et animées d’un extravagant sentiment d’éternité.
mai, 2016
10.00 x 19.00 cm
112 pages
ISBN : 978-2-330-06320-7
Prix indicatif : 13.80€
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Sensible et délicat, ce court récit, émaillé de scènes cocasses, sait aussi nous faire rire. Preuve que la vie reprend toujours ses droits.
Plutôt que de chercher à montrer ce dont bien des auteurs feraient l’objet principal de leur récit, Kasumiko Murakami choisit de parler, à chaque fois, d’autre chose : de la voix de Yasuo (…), des cheveux de sa mère (…), de la stridulation d’un insect sous un tas de cordes (…). Et ce sont ces notations apparemment secondaires qui, grossissant soudain des détails auxquels elles confèrent une mystérieuse intensité, portent en toute légèreté le poids de l’essentiel.
Un livre dense, un concentré de détresse, de doute, de peur, mais aussi de vie, d’espoir… Car telle est l’humanité, qui endure le pire, mais fait naître le meilleur.
Tout est dit sur l’après tsunami avec une telle économie de moyens, un tel manque de pathos et une attention si fine à de tous petits détails qui en disent beaucoup plus long que des théories de psychologie. (…) C’est ça qui fait la force de ce livre.
J’ai beaucoup aimé cette retenue, cette pudeur.
Et puis après de Kasumiko Murakami revisite de manière subtile le séisme de mars 2011 et ses conséquences terribles.
Kasumiko Murakami entend suivre un personnage bien particulier, Yasuo, pêcheur expérimenté. Elle décrit avec grâce et élégance sa lutte contre le déchaînement des éléments. Elle note non sans pudeur ses décisions, sa culpabilité et sa dépression. Yasuo, au fil du récit, devient un emblème, un symbole d’un Japon meurtri par le tsunami de 2011. (...)Le roman de Kasumiko Murakami est poignant. L’émotion est présente dans chaque mot et dans chaque phrase sans pour autant verser dans un pathos larmoyant. (..) L’ouvrage signe l’engagement de l’auteur.
Un texte à la fois intime et universel.
Kasumiko Murakami écrit un hommage vibrant à « ceux qui restent », ces rescapés du tsunami du 11 mars 2011 qui ont tout perdu et qui ont dû réapprendre à vivre autrement. (...) un texte court, peut-être le plus touchant écrit sur le sujet, car il touche au plus profond le cœur du lecteur.
Grâce à un style sobre et concis, l’auteur trace les diverses étapes de découragement traversées par Yasuo. (...) Halte dans le temps, prise de conscience de la fragilité humaine devant les forces indomptables de l’univers, ce livre lève avec pudeur le voile des désillusions…
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