De retour à New York après l’enterrement de leur père, dans le Minnesota, Erik Davidsen, psychiatre divorcé, et sa soeur, Inga, veuve dévastée et récente d’un écrivain célèbre, découvrent la lettre qu’une femme a jadis adressée au disparu et par laquelle ils apprennent que leur père aurait naguère été impliqué dans une mort mystérieuse. Dès lors, dans une Amérique toujours traumatisée par les événements du 11 Septembre survenus quatre ans plus tôt, tous les personnages qui gravitent autour de la famille Davidsen vont, de proche en proche, être amenés à se confronter à la part la plus opaque de leur être.
Conjuguant la mémoire de l’immigration et le thème du secret de famille, pointant les ambiguïtés de la transmission et la difficulté pour tout individu de réinventer sa vie, Siri Hustvedt écrit ici le roman compassionnel de l’inconscient d’une Amérique déchirée entre l’apparente infaillibilité de ses mythologies fondatrices et la profondeur des désarrois qui l’habitent aujourd’hui.
avril, 2010
11.00 x 17.60 cm
416 pages
ISBN : 978-2-7427-9027-2
Prix indicatif : 10.20€
Babel n° 1006
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Elégie pour un américain est un roman sur la transmission, les fantômes, l’intimité. (…) C’est un hommage à l’altérité. Ses frayeurs et ses grandeurs. L’auteur y célèbre l’étranger et l’étrangeté.
Elle lui prête ses interrogations dans un roman à la construction musicale, tout en variations frémissantes, miroir troublé d’une Amérique complexe.
Siri Husvedt n’écrit pas le énième roman sur les conséquences du Word Trade Centre mais bien une « élégie », une longue évocation de la souffrance et du traumatisme personnel et universel. (…) Comme dans Tous ce que j’aimais, son précédent roman, elle sait rendre les sentiments palpables, la douleur et l’absence tangibles. Elle parle de roman familial et de la difficulté à accepter les secrets du passé, à savoir se taire aussi. La construction de son histoire ressemble à un palimpseste, une succession de textes écrits, réécrits pour arriver au présent comme l’expriment les dernières lignes de cette œuvre magnifique.
Elégie pour un américain ne déçoit pas. C’est un très beau texte, ambitieux, fort, lourd aussi, à force de pousser les uns et les autres dans leurs retranchements, jusqu’au bout de leurs blessures et de leurs manques. (…) Non sans exceller à rendre les émotions palpables, les sentiments tangibles. Siri Hustvedt est vraiment un grand écrivain.
Siri Husvedt est l’un des auteurs américains les plus sensibles. Elle sonde toute l’ambiguïté de l’âme humaine façonnée par le secret et la douleur de l’absence, dans un roman passionnant. (… ) La force littéraire d’Elégie pour un américain, c’est d’être construit comme un feuilleton, avec une série de personnages récurrents comme autant de micro-romans qui s’entrecroisent.
Siri Hustvedt raconte sans effets spectaculaires, mais avec finesse et maestria, ces êtres en quête de leur propre histoire et de leurs vérités occultées.
C’est aussi la marque d’un superbe livre où les morts restent présents parmi les vivants. (…) Une œuvre de mémoire où les couches superposées des générations forment l’assise de notre présent.
Une très belle réflexion sur la filiation, l’importance des racines et ce qui fait l’identité d’une personne, porteuse de sa propre histoire familiale, de ses certitudes… et de ses mensonges.
Si ce livre est américain, c’est qu’il a aussi pour personnage New York, cité du brassage et de l’effervescence intellectuelle encore meurtrie par le 11 septembre. Mais les réflexions qu’il convoque touchent aux « régions souterraines de l’existence », au fossé entre celui que l’on croit être et le roman que l’on fait de sa vie.
C’est sous le signe de la quête identitaire et du mystère de l’héritage intime que débute le fascinant récit de la romancière américaine Siri Hustvedt.
Un roman nourri de drames, mais tournée vers la vie. Un livre fort et lumineux.