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Du despotisme et autres textes

Salam KAWAKIBIPréfacier

Né à Alep, Syrie, en 1849, ‘Abd al-Rahmân al-Kawâkibî est l’une des grandes figures du réformisme musulman à la fin du xixe siècle et un précurseur de l’arabisme. Ce livre fondateur, dont la traduction française est depuis longtemps attendue, est une puissante charge contre le despotisme, soulignant ses conséquences désastreuses sur la religion, le savoir, l’économie, la morale, l’éducation et le progrès.

S’inspirant de la pensée libérale européenne, qu’il a probablement connue à travers des traductions en turc, et établissant des équivalences entre ses principaux concepts et les prescriptions de l’islam, il préconise l’instauration d’un régime fondé sur la liberté de conscience, l’égalité entre tous les citoyens et la séparation des pouvoirs législatif et exécutif – mais aussi des pouvoirs religieux et politique.

Souvent cité par les démocrates arabes et les défenseurs des droits de l’homme, notamment ces dernières années à la faveur des soulèvements populaires, l’essai est augmenté d’autres textes de l’auteur et d’une postface de son petit-fils soulignant sa brûlante actualité.

janvier, 2016
12.50 x 19.00 cm
240 pages

Hala KODMANI

ISBN : 978-2-330-02228-0
Prix indicatif : 20.00€



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Abd al-Rahmân al-Kawâkibî s’interroge sur l'origine du mal : vient-il de la volonté de Dieu, alors qu'il est "juste et miséricordieux" ? De l’ignorance ? Des divergences entre les opinions? De la "négligence des obligations religieuses" ? Non, tout le mal vient du despotisme, parce que celui-ci a ses effets sur la politique ("le mal est l'asservissement des autres et le remède, le recouvrement de la liberté"), sur la sagesse ("le mal est le pouvoir de coercition et le remède, le pouvoir de réclamer l'équité"), la science ("l’intellectuel diffuse la science et le
despote s'efforce d'éteindre sa lumière"), la religion, la morale, le progrès, l’éducation, la civilisation elle-même… 



Robert Maggiori, Libération

C’est une pierre lancée dans le jardin de qui pense que l’islam ne pense pas. Et une autre dans celui de qui pense que l’islam ne doit pas penser, mais faire la guerre aux  infidèles, « croisés » et autres « koufar », qu’il doit non seulement s’occuper de politique, mais être la politique.


Christophe Ono-dit-Biot, Le Point

 

Mais pourquoi n’était-il pas traduit en français ? Merci aux éditions Sindbad (Actes Sud) et à l'éditeur Farouk Mardam-Bey d'avoir remédié à cette absence Abdal-Rahmânan al Kawâkibi (1849 1902) est en effet comme nombre d’intellectuels musulmans victime du dédain des Occidentaux pour la pensée proche orientale. Dès la fin du XIXe siecle, pourtant, ce notable d origine syrienne, que le despotisme du sultan Abdulhamid II avait contraint à s’exiler au Caire, s’emploie à théoriser la lutte pour la liberté de l’individu en islam. Les ressorts du pouvoir absolu, la séparation entre la religion et l'État l’assujettissement des peuples, autant de thèmes toujours d’actualité…

Catherine Golliau, Le Point Référence

 Traduits en français pour la première fois, ces courts chapitres examinent l’effet du despotisme sur la religion, le savoir, la morale ou l'éducation Ils dévoilent un Emmanuel Kant du monde arabe. ‘Abd al-Rahman al Kawâkibî analyse ces régimes qui, s'appuyant sur « l’ignorance du peuple et [une] force militaire organisée » gouvernent « sans avoir à rendre de comptes.»

Michel Eltchaninoff, Philosophie Magazine

Parmi les premiers se distingue tout particulièrement le Syrien 'Abd Al-Rahman Al-Kawakibi (1849-1902). Or, son livre fondateur, édité au Caire en 1902 et intitulé Du despotisme, vient de paraître pour la première fois en français (Actes Sud, « Sindbad ».) Une initiative qui relève de la « santé publique », tant il s’avère nécessaire de développer une « contre-offensive » idéologique face à toutes les tendances totalitaires qui se sont emparées de l’essentiel du monde musulman.

Rachid Benzine, Le Monde des livres

Chaque phrase de ce petit livre dense, complété par quelques autres courts essais, est pensée comme si à chaque fois elle appelait un commentaire. Aujourd’hui que risque de triompher en France une vision binaire et caricaturale de la relation entre Occident et monde musulman, lire ce texte majeur qu’est l’essai Du despotisme, c’est s’ouvrir à la compréhension des courants les plus novateurs portés par des intellectuels musulmans, et se rendre attentif à l’une de ces grandes voix grâce auxquelles peut s’édifier une commune humanité.

Sonia Dayan-Herzbrun , En attendant Nadeau

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