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De face sur la photo


Envoyée en longues vacances chez son oncle, patron de pêcheries et self-made-man levantin installé au Cameroun, Esther, adolescente israélienne indocile, découvre la très étrangère vie des Blancs en Afrique.

À travers sa relecture de photos de famille, elle déchifffre le passé de ces juifs d’Égypte, cosmopolites et polyglottes, façonnés par le colonialisme du Levant. Sous son regard libre, féroce et amusé, s’anime un monde hétéroclite et décadent, un monde qui a tourné le dos au sionisme et fait le choix d’un néocolonialisme bricolé et bancal. Où l’on découvre une famille qui s’ébat avec aisance dans sa villa avec piscine et fréquente la communauté française locale. Mais aussi la vie parallèle, si loin si proche, des Noirs qui gravitent autour, entre intimité ignorée et distance affirmée.

À la fois chronique et coup de semonce, mêlant vitriol et nostalgie, «De face sur la photo» reconstitue une histoire qui n’a pas fini de redistribuer les rôles de maîtres et d’esclaves. Montage, collage, enquête, chanson faussement douce, c’est une lecture aussi envoûtante qu’insaisissable. Premier roman de Ronit Matalon publié en 1995, et réédité quinze ans plus tard, il a marqué la littérature israélienne contemporaine de sa modernité et de son audace.

octobre, 2015
11.50 x 21.70 cm
352 pages

Rosie PINHAS-DELPUECH

ISBN : 978-2-330-05330-7
Prix indicatif : 22.50€



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L'originalité du récit ne se situe pas tant dans sa limpidité que dans sa construction. L'auteure se sert de son album personnel pour redessiner les visages des disparus. Patiemment, elle recolle les morceaux avec des mots. Chaque visage a son histoire. (…) Un véritable apprentissage de la vie.

Livres Hebdo, Kerenn Elkaïm,

Dans un monde saturé d'images, la littérature, rétine sensible et surpuissance, conjure les assauts de l'effacement. C'est le sens du premier roman de Ronit Matalon, paru en Israël en 1995. Un ouvrage en forme de kaléidoscope où la romancière reconstitue un album familial (le sien ?) de façon bouleversante et où elle retrace à travers lui, l'histoire du clan Cicurel (...). Ronit Matalon compose une fresque envoûtante : le portrait en « grand angle » d'une tribu perdue, privée de ses racines. 

Ariane Singer, Transfuge

L'écriture de Ronit Matalon est précise et sensible, elle mêle de manière inextricable l'intime et ce qui relève de la destinée collective.

Nathalie Levisalles, Libération

Le livre n’a pas pris une ride et explore avec talent et nostalgie les relations entre les classes sociales, la dolce vita à l’africaine, les rapports avec les boys et les domestiques dans un face à face moins réducteur qu’il n’y paraît. En déterrant le passé par fragments, Esther fait revivre les différents personnages d’une famille digne d’un livre d’Albert Cohen et la vie en Egypte dans un kaléidoscope attachant et même envoûtant...

Ariane Bois, Onlalu

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