Ils fréquentent le même lycée et ont les mêmes passe-temps : la natation, les jeux vidéo, le sexe, l’alcool, la drogue… Quand ils ne sont pas à la piscine en train de s’entraîner, ils se murgent chez l’un ou l’autre, fument joint sur joint, enchaînent les parties de GTA, matent des pornos et se tapent leurs copines. Et puis il y a les virées. Ce soir-là, ils avaient coché toutes les mauvaises cases : une voiture “empruntée”, l’aiguille dans le rouge au compteur, les pupilles explosées. Ils tuent un cycliste en rase campagne. Ça flippe pas mal pendant quelques jours, et puis les choses reprennent leur cours.
Un peu bêtement, mais c’est l’âge, ils se figurent que la nouveauté est le meilleur remède contre l’ennui. Alors quand ils en ont marre de l’herbe, ils pilent des cachets de toutes les couleurs pour voir ce que ça fait ; quand le porno classique ne suffit plus, il se tournent vers le bizarre ; et quand ils ont épuisé leur stock de vannes sur le souffre-douleur de la bande, ils passent aux coups. De là à faire le projet de le tuer, il n’y aura plus qu’un pas.
Portrait désespérant de justesse d’une certaine adolescence contemporaine, Comme des rats morts est un roman noir sombre et brillantissime. Une sorte de Trainspotting à la piscine. Un choc.
octobre, 2017
13.50 x 21.50 cm
256 pages
ISBN : 978-2-330-08678-7
Prix indicatif : 21.80€
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Ce train-train sans perspectives produit sur le lecteur un effet de sidération tel qu'il lui faudra attendre les dernières pages du livre pour comprendre que parmi cette bande de jeunes déboussolés se dissimule un véritable sociopathe. Ainsi va le talent désespéré de Benedek Totth, proche de celui de Bret Easton Ellis : brosser le portrait d'une société si dépravée qu'on n'y peut plus distinguer le bon grain de l'ivraie.
Le portrait d'une génération en rut qui se crame les neurones jusqu'à la lie et un premier roman dérangeant pour ce traducteur de Bret Easton Ellis, cela ne surprend pas.
C’est intense, brutal et sans issue. Comme dans un manège fou, on est ravi de ne plus pouvoir descendre en route. Mais attention : le fond et la forme, très crus, risquent de secouer les plus chastes.
Benedek Totth, noircit ses pages avec un talent fou - bien aidé par la magnifique traduction de Natalia Zaremba- Huzsvai et Charles Zaremba. Il écrit comme on crie, poussé par la rage du désespoir. Totth connaît la force de l'humour - ses dialogues n'en manquent pas -, il sait aussi que le monde avance trop vite et laisse au bord de l'eau ceux qui ne savent pas nager. C'est désespérant, c'est beau, c'est du roman noir.
Ce roman particulièrement sombre se lit d'une traite, dans une langue pleine de vitalité et parfois de poésie.
Avec ce roman extrêmement sombre, cru et violent, le Hongrois Benedek Totth offre un saisissant portrait d'une génération Z totalement destroy. Deep End, version 2017.
Comme des rats morts, de Benedek Totth est fort et brillant, flirtant avec les débuts de Bret Easton Ellis.
Un roman brillant, mais brillant comme un diamant noir et maudit que l’on ne voudrait jamais posséder, une histoire que l’on ne lâche pas malgré la répugnance et le rejet qu’elle nous inspire.
Comme des rats morts dresse le portrait sans fard d'adolescents à la dérive. Renversant ! Son roman sombre, saignant, implacable, dans lequel l'ivraie tue toute bonne herbe avec I’efficacité du Roundup de Monsanto, agit comme une véritable onde de choc. Les eaux bleues du Danube n'ont jamais paru aussi troubles.
Dans ce premier roman choc au langage cru, rythmé comme un hymne punk, Benedek Totth raconte cette génération désoeuvrée des années 2.0. Ces enfants perdus dont même le portable qui leur sert de béquille n'a pas plus de valeur que la petite culotte de la maman sexy du copain ou que la vie d'un pauvre type percuté au hasard d'une virée nocturne en bagnole.
Disons-le d’emblée : la lecture de Comme des rats morts, premier roman du Hongrois Benedek Totth, est un choc. Comme des rats morts a en outre quelque chose d'unique, un côté roman-manifeste, comme le cri d'amour et de désespoir lance par une génération perdue d'avance, avant d'avoir pu arriver à maturité. Ces adolescents nés avec le siècle, qui ont tout appris sur la toile et se socialisent, communiquent, existent à travers les réseaux sociaux.
Une lecture certes chaotique mais affreusement drôle aussi dans le genre grandguignolesque psychotique tarantinesque et ce serait surtout se priver de la petite piqûre de rappel à base de merci mon Dieu, qui que vous soyez d’avoir survécu à mon adolescence ! Pour son premier roman Benedek Totth signe son « Hungarian Psycho ». En comparaison, Patrick Bateman a presque la fibre d’un humaniste.