Aller au contenu principal

Sourvilo



En Russie, les grand-mères sont la mémoire vivante de l’histoire tragique de leur pays. Svetlana Alexievitch raconte d’ailleurs qu’enfant, sa grand-mère lui avait appris «à écouter ce qu’on avait pas le droit de dire...»

Valentina Sourvilo, 94 ans, se raconte à sa petite fille : une enfance heureuse à Leningrad, brutalement interrompue par l’arrestation de son père, en 1937. Puis viennent l’assignation à résidence à la campagne, la mort de sa mère, et le retour dans sa ville natale, qui va être assiégée pendant plus de deux ans. C’est le tristement célèbre Siège de Leningrad. La faim, le froid, la peur, les bombardements et les fusillades, la trahison des amis mais, aussi, parfois, la surprise d’une main tendue... À travers le témoignage exceptionnel de sa grand-mère Valentina, c’est le destin de tout un pays que nous raconte Olga Lavrentieva, qui, grâce à une maîtrise stupéfiante, donne ses lettres de noblesse au roman graphique russe.


1937. L’apogée de ce qu’on a appelé la Grande Terreur instaurée par Staline. La répression procède par catégories sociales : les anciens nobles, les trotskistes, les militaires, les ouvriers... et ceux qui sont d’origine polonaise comme Vikenty Kazimirovitch Sourvilo, dont le nom de famille est sans équivoque.

1941. L’Allemagne envahit l’URSS sur plusieurs fronts. Hitler l’a ordonné, Leningrad, berceau de la Révolution de 17, doit être rayée de la carte. Assiégée, cette ville de trois millions d’habitants brutalement confinés, se retrouve coupée du monde, avec des stocks de nourriture largement insuffisants : blé et farine pour 35 jours, viande et bétail sur pied pour 33 jours, sucre et conserves pour 300 jours alors que le siège va durer... 900 jours. Bombes et obus vont réduire la Venise du Nord en un champ de ruines où sévissent le froid – jusqu’à moins 38 °C – et la famine. Quand enfin le siège sera levé, en 1944, on dénombrera 1 800 000 morts dont 1 million de civils.
C’est à sa grand-mère bien-aimée, Valentina Vikentyevna Sourvilo, témoin et victime de la terreur stalinienne et de la guerre, qu’Olga Lavrentieva confie le fardeau d’en raconter l’histoire tragique.
Celle de millions de Soviétiques.

septembre, 2020
16.50 x 24.00 cm
320 pages

Polina PETROUCHINA

ISBN : 978-2-330-13013-8
Prix indicatif : 28.00€



Où trouver ce livre ?

Un « travail remarquable ».

Fabrice Piault, LIVRES HEBDO

On n’avait encore jamais vu la guerre comme la dessine la Russe Olga Lavrentieva. […] Si Sourvilo passionne en revisitant la grande histoire, c’est aussi, comme les Maus ou Moi, René Tardi..., une impressionnante entreprise de transmission. Olga Lavrentieva ne se contente pas de dérouler platement le fil de la mémoire de son aïeule. Elle désamorce les pièges de la BD historique trop scolaire en impulsant un souffle graphique moderne et constant. 

Vincent Brunner, LES INROCKS

À la fois précis et brumeux, presque onirique par moments, son graphisme en noir et blanc évoque - sans doute une coïncidence, pour sûr un compliment - celui du Français Edmond Baudoin. Il s’épanouit autant dans les scènes de bombardements que dans celles de danse, donnant le sentiment de trouver à chaque page le trait parfait. 

Vincent Brunner, LES INROCKS

La grand-mère de l’auteure se souvient de ses années de jeunesse, entre purges politiques et siège de Stalingrad pendant la Seconde Guerre mondiale. L’inventivité graphique et le magnifique dessin sombre d’Olga Lavrentieva évoquent avec puissance ces jours tragiques. Un témoignage familial saisissant où se mêlent petite et grande histoire.

Anne-Claire Norot, MARIE CLAIRE

Du même auteur