“Les secrets et les mensonges ne déguisent pas seulement le menteur qui a agi en secret. Ils déguisent tous ceux que le menteur a maintenus dans le noir, tous ceux qu’il a trompés.”
Célèbre documentariste et homme de gauche engagé, Leonard Fife fut l’un des soixante mille Américains à fuir au Canada pour éviter la conscription pendant la guerre du Viêtnam. Désormais âgé de soixante-dix- sept ans et se sachant condamné, il a accepté de se prêter à une interview filmée que veut réaliser l’un de ses anciens élèves, Malcolm, devenu son disciple. Fife a exigé le noir complet sur le plateau ainsi que la présence constante de sa femme derrière lui pour écouter ce qu’il a à dire, bien loin des attentes de Malcolm. Au terme d’une vie de mensonges et de lâcheté, Fife entend lever le voile sur tous ses secrets. Mais sous l’effet de l’aggravation rapide de son état, sa confession ne ressemble pas, elle non plus, à ce que lui-même avait prévu.
Puissant, bouleversant, écorché, ce roman testamentaire sur les formes mouvantes de la mémoire pose la question de ce qui subsiste – de soi, des autres – lorsqu’on a passé sa vie à se dérober.
septembre, 2022
14.50 x 24.00 cm
336 pages
ISBN : 978-2-330-16802-5
Prix indicatif : 23.00€
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Impressionnant de maîtrise, élégiaque et mordant, tel est le dernier Russell Banks. Un des grands romans de cette rentrée.
Avec ce roman crépusculaire, Russell Banks qui, au fil d’une oeuvre aussi riche que politique, a toujours offert à ses personnages une étonnante authenticité, signe une vertigineuse réflexion sur l’identité. Enchâssant les niveaux de récit et de temporalité, multipliant les zones troubles, l’auteur de Continents à la dérive, American Darling et Affliction célèbre son art autant qu’il souligne les vérités fluctuantes et les faux-fuyants inhérents à toute vie humaine. C’est d’autant plus saisissant que tout, ici, pourrait avoir valeur de testament.
Russell Banks a rarement été aussi personnel et touchant qu’avec cet intime dix-neuvième ouvrage.
Fiction et réalité puisent l’une dans l’autre avec une cruauté implacable. À 80 ans, l’auteur de De beaux lendemains a souvent suggéré qu’aucune vérité n’existait sans une part sombre, quasi indicible, d’abject. Le crayon gomme note, rature, efface et recommence dans une litanie inévitable.
Avec l’intime Oh, Canada, son dix-neuvième ouvrage, Russell Banks a rarement été aussi personnel et touchant.
Avec ce roman férocement caustique, Russell Banks, (…), nous livre une réflexion magistrale sur le sens d’une vie humaine évaluée à l'aune des apparences. À l'heure de l'agonie, toute vérité, même douloureuse, est-elle bonne à dire ? Oui, nous répond Banks, qui plaide pour cette honnêteté terrible, presque insensée envers soi-même et ceux qu’on aime. Ou comment déclarer sa flamme avant de redevenir poussière.
Peut-on raconter sa vie ? Et qu’est-ce qui nous pousse à le faire ? Dans son dernier livre, Oh, Canada, Russell Banks explore ce domaine étrange des souvenirs qui trament le récit de toute existence.
Russell Banks, qui avait déserté les rives du roman depuis Lointain souvenir de la peau (en 2012), y revient pour livrer ce profond et déroutant voyage intérieur derrière lequel il est difficile de ne pas voir une œuvre testamentaire. À 82 ans, portraitiste infatigable de l’Amérique depuis ses débuts comme romancier, il signe le requiem désespéré d’un pays qui ne lui a jamais fait aussi peur qu’à l’heure actuelle.
Avec une grande virtuosité littéraire, l'auteur s'interroge sur la notion de vérité. Ne vivons-nous pas dans notre propre monde ? C'est toute la question.
Lui-même âgé de 82 ans, Russell Banks interroge avec autant de force que de style le rapport à la vérité et à la mort. On ne peut qu'être touché par ce livre sur la vieillesse, la mémoire qui s'enraie.
Norman Mailer disait qu’écrire un roman passé 80 ans relevait de la gageure. Russell Banks, 82 ans, lui apporte un démenti vibrant avec l’une de ses œuvres les plus puissantes, les plus personnelle.
Opération vérité chez Russell Banks. [...] Puissant.
Avec son écriture tendue qui épouse les dernières heures d’un homme égaré dans sa mémoire, Russell Banks nous livre une cruelle méditation sur la mort.
Fife, Russell Banks le cadre serré, avec toute l’immense puissance romanesque qu’on lui connaît. Un nouveau sommet dans une œuvre qui n’en manque pas.
Très très beau roman, crépusculaire et cependant lumineux, romanesque et comment ! Tout en trahisons volontaires ou involontaires, avec le bruit de la mort qui approche et pose sa faux sur la gorge du vieil homme.
Le roman est une farce funèbre, une mémoire délirante, une confession flamboyante, Russell Banks nous balade, fait de l’histoire un prétexte à réflexion : que reste-t-il de nos vies au dernier soir ? Peut-on reprendre le scénario de nos existences pour faire le tri de ce qu’on va léguer ? Peut-être saura-t-il à la fin qui il est vraiment et la trace qu’il laisse.
Ce roman résonne comme un étrange "vrai-faux" testament.
Un roman d’une grande puissance, d'une grande finesse également et d'une terrible honnêteté sur les méandres de la mémoire, sur l'amour et le mensonge, sur nos ratés, nos bassesses, et sur ce qui reste, ce (ceux) qu'on laisse après soi. Une grande confession, un roman bouleversant.
Russell Banks offre un puissant récit sur la maladie, la vieillesse et la mort imbriqué dans une passionnante enquête métaphysique et ontologique. [...] Un livre complexe mais brillant.
C’est un livre vraiment troublant et assez fascinant.