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Martin John


Martin John est-il un authentique délinquant sexuel, un fou, un mysti?cateur ? Attaque-t-il vraiment des femmes dans la rue, dans le métro de Londres et dans les trains, ou se contente-t-il de rêver de le faire ?

Nul ne le sait, et sans doute pas même sa mère qui le traite en permanence, et non sans rudesse, comme un irresponsable.

Ce qui paraît néanmoins certain, c’est que toutes les organisations sociales – famille, employeurs, services de santé, police – semblent avoir échoué à protéger Martin John du monde et échoué à protéger le monde de lui.

Mimétiques des aléas d’un cerveau dysfonctionnel, les pages du roman sont tantôt presque vides de mots, tantôt débordantes d’une parole torrentueuse. Des détails cruciaux dérivent, masqués et pourtant à portée de main pour qui veut reconstituer le puzzle. C’est ainsi qu’on apprend que Martin John sou?re d’excentriques quoique ino?ensives manies (un intérêt maladif pour l’Eurovision et les horaires de trains, une haine des mots commençant par la lettre «p», une collectionnite aiguë portant sur les vieilles cassettes ou les journaux périmés), mais aussi qu’il est le pur produit d’une culture misogyne.

Sertissant des choix narratifs et stylistiques radicaux dans l’empathie qu’elle éprouve pour ses personnages, Anakana Scho?eld livre ici un roman puissant servi par une écriture dont l’audace initie le lecteur “en temps réel” aux spectrales géographies de la perturbation mentale.

février, 2020
11.50 x 21.70 cm
368 pages

Anne RABINOVITCH

ISBN : 978-2-330-13106-7
Prix indicatif : 22.50€



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Sa forme audacieuse (…) laisse l’imagination libre de concevoir tous les scénarios possibles. Anakana Schofield va enfin à rebours de l’époque : là où l’on a tendance à réduire les “prédateurs sexuels” à des bêtes sauvages lâchées dans la nature, l’autrice montre les pathologies, la misogynie de la société et de la culture, qui font de ce pauvre garçon la victime autant que le coupable idéals.

Yann Perreau, LES INROCKUCTIBLES

Effrayant, troublant, dérangeant, Martin John l’est d’autant plus que sa lecture est limpide. Anakana Schofield réussit l’exploit de proposer un ouvrage à l’image des aléas de ce qui se passe dans le cerveau déstabilisé de Martin John, tantôt très bavard, tantôt presque mutique, et à travers des « circuits » pour le moins originaux, alors que les pièces s’assemblent aisément à la lecture.

Pascale Fauriaux, GROUPE CENTRE FRANCE

Si le roman d’Anakana Schofield est remarquable de précision psychologique (…), il excelle plus encore par l’inventivité formidable avec laquelle il transpose la perturbation mentale en objet d’écriture. L’auteure utilise à plein la dimension graphique des mots. Elle brosse un portrait comme elle dessinerait un paysage – ou une carte, (…). À n’en pas douter, Martin John ouvre les yeux de ses lecteurs.

Zoé Courtois, LE MONDE DES LIVRES

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