"Ada parlait de son enfance tantôt comme d’un tapis moelleux, tantôt comme d’une tache qui ne s’efface pas." Au cours de conversations nocturnes avec Ada Boetti, dans son appartement du quartier de Pigneto qu’elle lui confie en son absence, le narrateur plonge dans les souvenirs d’enfance de son hôtesse, découvre son frère, Angelo, et toute une enfance à l’ombre d’un bonheur fragile, trop tôt foudroyé.
Happé, ensorcelé par ces autres vies que la sienne, le voilà qui, à son tour, pénètre comme par effraction la mémoire d’Ada et, de Rome à Londres, s’élance à la rencontre d’Angelo.
Un premier roman sortilège, à la fois moderne et atemporel, mélancolique et voyageur, où rêverie et réminiscence se confondent parfois dans un mouvement perpétuel à travers une Europe éminemment littéraire.
février, 2022
11.50 x 21.70 cm
160 pages
ISBN : 978-2-330-16083-8
Prix indicatif : 18.50€
Où trouver ce livre ?
Ce livre existe également en version numérique
Pierre Testard signe un remarquable premier roman. [...] Aussi n’est-ce sans doute pas un hasard si on songe à cette phrase de Proust (curieux d’ailleurs comme ce petit livre évoque à plusieurs reprises la si vaste Recherche), sur le « travail de l’artiste » : « chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l’expérience, sous des mots quelque chose de différent ». Miracle de ce premier roman qui communique ainsi à son lecteur le don de double vue de l’artiste, le pousse à traverser la surface sensible des apparences.
Entre Rome et Londres, avec des échappées à Naples et sur l’île imaginaire de Fumaro, Pierre Testard compose un puzzle de souvenirs épars, faisant dialoguer les époques et les lieux.
Un roman court, intense, tenu.
Une douce lecture où la rêverie se mêle à la mélancolie. Et si vous êtes une inconditionnelle amoureuse de l'Italie, ce premier roman vous plaira forcément, comme un bon film de Nanni Moretti.
Homérique et poétique, léger mais mordant, ce premier roman perfore les thèmes de l’altérité pour les déshabiller entièrement et recomposer les strates d’un ailleurs, celui de l’intime, du regard, de la perception de ce monde étrange qui nous entoure, peuplé d’individus tout aussi étranges dès lors qu’on s’attarde un peu sur leur psyché ; ainsi se déploie le destin des enfants Boetti, reflets de nos aspirations et de nos déceptions, de nos possibles trop souvent retenus.
Pierre Testard déstabilise autant qu’il charme en entrelaçant réalité labile et onirisme fellinien, comme s’il était sous l'emprise de personnages qui, émancipés de leur auteur, s’échappaient vers des vies dont ils avaient seuls le secret.
Dans ce récit de voyage fantasmé, dont l’écriture évolue progressivement d’une élégance mélancolique à la narration carnavalesque d’une soirée d’ivresse sauvage, l’auteur excelle à dépeindre des ambiances (ruelles, interrelations personnel/clients d’une pizzeria, murge dantesque). On en ressort contaminé, et séduit, par un fiévreux sentiment à la fois d’inconfort social et de flottement méditatif.
Un premier roman agile.
Le désœuvrement devient plus qu’une simple oisiveté : c’est aussi une volonté de ne pas faire œuvre, de ne pas la construire mais de la glaner.
Les Enfants Boetti est son premier roman mais croyez-moi, on n’a pas fini d’en entendre parler. Un texte particulièrement fascinant.
Les Enfants Boetti illustre à merveille le pouvoir de fascination des mots et la façon dont on peut se laisser happer par la vie des autres. Avec ce premier roman très maîtrisé, Pierre Testard entraîne son lecteur dans un voyage envoûtant dans les méandres de l’esprit et de la mémoire.