Originaire du Hedjaz, un jeune poète et chanteur, Ma‘bad, se décide à aller chercher fortune à Bagdad. Il y arrive par malchance vers 810, au moment où la guerre civile opposant les deux fi ls de Haroun al- Rachid, Al-Amîn et Al-Ma’mûn, bat son plein. Dans la grande métropole abbasside, Ma‘bad fréquente les basfonds et les lieux de plaisir, et se fait peu à peu connaître et apprécier par les notables des deux bords. Devenu chanteur attitré d’Al-Amîn, il prend la fuite pour Bassora lorsque son maître perd défi nitivement la partie. De là, les hasards de la vie aventureuse le conduisent jusqu’en Iran, mais on le retrouve bientôt à Bagdad, au service d’Al-Ma’mûn, où il encourt tour à tour sa disgrâce et sa faveur…
Puisant son inspiration pour l’essentiel dans deux grands classiques arabes du Xe siècle, Rachid El-Daïf nous offre un beau roman historique qui, à l’instar de ses prestigieux modèles, voudrait “instruire en divertissant” – ou inversement. Le tableau qu’il dresse de Bagdad à son apogée est celui d’une ville où le brassage des populations et le métissage des cultures engendrent une étonnante liberté des moeurs. Et nous voyons éclore une véritable “civilisation du plaisir” qui parvient, sinon à brider la violence endémique, du moins à en atténuer les effets.
Né au Liban en 1945, Rachid El-Daïf est professeur de langue et de littérature arabes à l’université de Beyrouth. D’abord tournée vers la poésie, son oeuvre est depuis les années 1980 entièrement consacrée au roman. Textes traduits en français : L’Eté au tranchant de l’épée (poèmes, Le Sycomore, 1979) et, chez Actes Sud, Passage au crépuscule (1992), Cher monsieur Kawabata (1998), Learning english (2002), Qu’elle aille au diable, Meryl Streep ! (2004) et Fais voir tes jambes, Leïla ! (2006).
avril, 2010
11.50 x 21.70 cm
272 pages
ISBN : 978-2-7427-8996-2
Prix indicatif : 20.30€
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