Récit traduit du russe par Marie Roche
Envoutante et déroutante, une cosmogonie inventée en forme de saga des petits peuples du grand nord sibérien.
Le Livre blanc d’Ilya Stogoff se présente comme la traduction du récit cosmogonique d’un peuple sibérien de la toundra où le chamanisme régit les relations avec les espèces animales. Ce texte nous raconte donc en six chants les avatars, souvent cruels, des rapports des hommes et des animaux jusqu’à l’arrivée du mystérieux Libérateur du monde, dont la mère, Oyo, était “tombée enceinte après avoir entendu le chant du Morse”.
Dans ce pays de tous les dangers, même les apparences sont trompeuses et un enfant sorti de l’oreille d’un paisible renne se transforme en horrible cannibale tandis que des guerres impitoyables ravagent la toundra où bêtes et humains sont massacrés avant de ressusciter ou de se dédoubler.
Envoûtante et déroutante, la narration repose sur un manuscrit dont “le traducteur” nous livre les circonstances de la découverte au XIXe siècle. Mais à donner trop de preuves d’authenticité, l’auteur, à la façon de Borges qui inventait des “bestiaires logiques et des syllogismes ornithologiques”, laisse lui-même s’insinuer le doute. D’autant plus que journaliste et auteur-culte de la jeunesse russe, crâne rasé à la skinhead, dégaine de rocker, petite croix noir et blanc à l’oreille, Ilya Stogoff aime sans doute trop la Sibérie – jusqu’à s’inventer la sienne.
novembre, 2007
10.00 x 19.00 cm
144 pages
ISBN : 978-2-7427-7152-3
Prix indicatif : 15.30€
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