Sous-titre
Une tragédie de moeurs
Laissant derrière eux le lustre de l’Upper East Side et de lourds effluves de scandale assortis du spectre de la déchéance financière, Frances Price (veuve foutraque aussi séduisante qu’insupportable) et son fils Malcolm (archétype du «loser») larguent les amarres, lestés de tout le cash encore à leur disposition, en compagnie de Small Frank, le chat (maussade réincarnation fossilisée du défunt mari, jadis l’avocat le plus retors d’Amérique).
Au terme d’une croisière en transatlantique marquée par la présence à bord d’une voyante exclusivement spécialisée dans la détection des trépas imminents, le trio débarque à Paris dans un modeste appartement qui prend bientôt des allures d’arche de Noé, accueillant un casting de personnages en mal d’amour, parmi lesquels un médecin et son caviste, un détective privé sommé de retrouver la voyante, elle-même priée d’entrer en contact avec le chat, sans oublier la truculente Mme Reynard, une expatriée américaine qui tutoie la démence. C’est entourée de cette communauté d’excentriques un rien envahissants que Frances met la dernière main à un plan aux allures de possible autodestruction… cependant que Small Frank tente vainement d’en finir avec l’existence.
Désopilante “tragédie de mœurs” en forme d’émouvantes tribulations œdipiennes, «French Exit» est aussi une satire allègrement givrée de la haute société américaine.
octobre, 2020
11.50 x 21.70 cm
272 pages
ISBN : 978-2-330-13711-3
Prix indicatif : 23.00€
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Sale rejeton de Woody Allen et Wes Anderson, deWitt met en scène une galerie de personnages plus barrés les uns que les autres et fait preuve d'un sens rare du dialogue. Et derrière l'excentricité de son univers, se dissimule un goût prononcé pour la satire. On vient de se cogner Emily in Paris ; on a désormais « Patrick in Paris ». Et, franchement, y'a pas photo...
(…) immense talent de Patrick deWitt qui donne un roman complètement fou et inclassable, supérieurement drôle et bien écrit et surtout d’une originalité époustouflante (…). Remède garanti à la morosité galopante de cette fin d’année.
Ce romancier mélange la folie et l’amour filial, la pure dinguerie et un certain sens de la désinvolture, conservant une écriture fantasque qui met aussitôt le lecteur de bonne humeur. Mais résumer French Exit à une pochade serait une grossière erreur. Sous-titrée Une tragédie de moeurs, cette fiction quitte régulièrement la fantaisie absurde pour se pencher sur la solitude d’une poignée de personnages secoués par les blessures de l’enfance et la maladresse affective.
L'esprit de carnaval et la satire sociale dominent l'incisif French Exit. (…) le cinquième roman traduit en français de Patrick deWitt se tient quelque part entre les genres. Et non content d’être parvenu à rendre « marrant » le fait de « passer d’un désastre brûlant à un autre », l’écrivain canadien (…) y invite également le fantastique.
Plus on avance, plus cette histoire devient dingue et plus ses personnages semblent trouver tout ça normal. Un vrai délire plein d'humour mais non sans émotion.
On rit énormément en lisant ce récit d’un naufrage annoncé mais on est aussi saisi par d’intenses moments d’émotion qui nous prennent par surprise, aucun personnage n’étant ici totalement noir ou blanc. Inclassable et irrésistible, (…).
La fin de ce roman est aussi déjantée que le début mais il s’en dégage une tendresse folle, (…). Le canadien Patrick deWitt aime entremêler tragique et loufoque, légèreté et gravité. À 45 ans Patrick deWitt n’en est qu’à son quatrième roman mais il a déjà un nom connu à l’international. Et surtout un style et un imaginaire uniques qui font de chacune de ses productions une délicieuse surprise.
Cette satire piquante et désuète propulse le lecteur dans un monde surréaliste empreint de naïveté toute américaine, ou Candide au pays de la femme entretenue qui découvre l’envers d’une médaille en chocolat qui fond entre ses mains. C’est drôle, pathétique, dérisoire, enfantin et surtout léger, comme la vie peut l’être parfois. Un bon bol de fantaisie indispensable en ces temps de pandémie.
Slapstick comedy, satire enjouée et qui vise juste, les dialogues sont drôles et les situations délicieusement décalées font rempart de leur humour à la mélancolie des âmes blessées et vulnérables.
Situations absurdes, rebondissements cocasses, dialogues à pouffer de rire : Patrick deWitt embarque son lecteur dans un récit fantasque, mais sait aussi quitter la caricature pour cultiver l’émotion. (...) Subtil et plein d’esprit, French Exit est un brillant roman d’amour pudiquement maquillé en comédie de moeurs.
Dickens revu par Lewis Carroll. Et un certain désespoir nonchalant traité sur le mode de la dinguerie. Car le nonsense, après tout, c’est l’absence de sens : si les personnages de Patrick deWitt paraissent si légers et flottants, c’est peut-être en raison du vide qui les habite et dont la certitude ne les quitte pas.
Ce French Exit ressemble à une comédie de Woody Allen menée tambour battant.
De livre en livre, deWitt développe une oeuvre farfelue même si pas forcément gaie, totalement hors du temps et des préoccupations de notre époque, et ça fait du bien à lire. A ce titre, French Exit est une réussite parfaite.
Dès le départ, on le voit, le ton est donné : celui d’une cocasserie absolue et hilarante. (...) Il y a du Wodehouse chez Patrick deWitt : le délire, la verve dans le détail, les excès de Wodehouse, tempérés par une secrète tendresse. Car French Exit est aussi l’histoire de l’amour d’une mère et d’un fils, d’un amour tardif, possessif, castrateur, mais intense. Ce quatrième roman de l’auteur canadien confirme hautement les promesses des trois premiers, et témoigne de la diversité de sa palette : il est aussi à l’aise à Paris que dans l’Oregon de 1851 des Frères Sisters !
Les dialogues ciselés de Patrick deWitt font mouche. Et la réflexion autour de la quête du bonheur à travers la recherche du « toujours plus », est posée avec une passionnante acuité.
On lit ce roman comme on assiste à une pièce de boulevard : les retournements de situations sont théâtraux à souhait, tout comme les personnages, principaux et secondaires. Sous une apparence caricaturale, ils sont pourtant d’une étonnante complexité, et c’est là que se trouve tout le talent de Patrick deWitt. La recette parfaite pour un roman absolument divertissant.
Bienvenue dans l’univers cocasse de Patrick deWitt, l’une des plumes les plus hilarantes et aiguisées de sa génération. Oeuvre tragi-comique où l’absurde côtoie la satire, (…).
On avait repéré le Canadien Patrick deWitt en 2012 avec l’extraordinaire Les Frères Sisters, western désopilant et baroque adapté à l’écran par Jacques Audiard, puis avec un roman néogothique très farfelu, Heurs et Malheurs du sous-majordome Minor (…). Avec French Exit, il ouvre les vannes et semble atteint de bouffées délirantes. Sérieux, s’abstenir.
Vaudeville jouissif qui cache derrière l’absurde une noirceur délicate, French Exit se lit dès lors comme une farce grave qui nous muscle les zygomatiques mais réfléchit aussi au poids de la filiation et du superflu dans la quête du bonheur moderne.
Oscillant entre tragédie de mœurs et brillante satire de la haute société new-yorkaise, French Exit a donc de nombreux arguments pour plaire. Certains s’attacheront aux déboires de cette galerie de personnages aussi déboussolés qu’excentriques tandis que d’autres apprécieront le ton mordant de l’auteur qui peint un portrait au vitriol de cette caste de l’Upper East Side totalement déconnectée des réalités. Au final, peu importe l’angle de lecture adopté, Patrick deWitt vous fera passer un excellent moment.