Manhattan, 3 juillet 2008. Une femme est sur le point de quitter l’homme avec lequel elle vit depuis près de dix ans. Le même jour à Paris, une autre jeune femme vient d’embarquer sur un vol pour New York.
L’une et l’autre et pour des raisons différentes vont aborder dans cette ville irrésistible un week-end très particulier, quitter cette sorte d’exil intermédiaire où les a placées leur désir de rupture et tenter de retrouver, au-delà de la mélancolie, ce qui pourrait les affranchir d’une image d’elles-mêmes aujourd’hui dépassée.
Ces deux femmes ne se ressemblent pas, elles ne se connaissent pas. Dans un sentiment d’isolement mêlé d’une acuité extrême provoquée par la beauté évocatrice de New York, elles vont revisiter les dix années qui s’achèvent pour elles symboliquement dans cette ville étrangère. Mais la mémoire des sentiments comme celle des faits ne révèlent pas en tout lieu les mêmes contours, ne génèrent pas les mêmes conclusions : en trois jours Manhattan va bousculer ces deux femmes, les subjuguer, susciter en elles l’exaltation, le désir de l’amour et l’oppressante nécessité de conclure, de circonscrire le réel pour aborder une autre phase de la vie.
Conjuguant l’exploration psychologique de ses personnages à la tonalité éblouissante de leur séjour à New York, Céline Curiol signe ici un roman d’un magnétisme absolu. Et un hommage véritable à New York.
«Née en 1975, Céline Curiol a publié deux romans aux éditions Actes Sud : »Voix sans issue «et» Permission«, puis un récit de voyage intitulé »Route rouge« aux éditions Vagabonde.»
août, 2009
11.50 x 21.70 cm
432 pages
ISBN : 978-2-7427-8538-4
Prix indicatif : 22.30€
Où trouver ce livre ?
Il y a du Don DeLillo chez cette romancière française qui donne à entendre une belle rumeur déboussolée.
Le livre ne tranche pas, il laisse ces destinées perdues dans les limbes de la fiction, ou dans l’esprit du lecteur, qui les accueille pour longtemps.
Roman d’amour, roman de réflexion sur le couple, la souffrance, la mélancolie, la solitude et le désir d’amour, l’ouvrage mêle adroitement passé et présent, réalités objectives et subjectives, avec un sens aigu de la psychologie.
Céline Curiol a l’art d’éclairer d’une lumière tranchante cette errance flottante au sein d’une ville où elle a longtemps vécu. Loin des clichés, elle capte l’aimantation insidieuse de Manhattan, nid électrique lavant les cerveaux affolés par l’amour en fuite. (…) L’exil intermédiaire, c’est cet état second, totalement volontaire, qui pousse à prendre la poudre d’escampette avant l’effondrement des sentiments. Par son écriture sinueuse et mélancolique, pleine de pensées magiques et de sursauts de vie, Céline Curiol voit ce vagabondage comme un délicieux ensevelissement de soi, une hibernation salutaire.
Dans nos vies soumises à une impérieuse normalité, le moindre écart fait figure d’événement. Quand la littérature s’en empare, cette exploration est féconde, tant elle semble trouver sa raison dans les failles de la vie. Histoires de femmes qui se promènent au bord de la folie, crapahutent dans de grandes cités, le monde de Céline Curiol, depuis ses deux premiers romans, décrit des situations en marge. Son dernier livre, Exil intermédiaire, participe de la même obsession.