Sous-titre
Sur les pouvoirs de la littérature
Justine Augier ("De l'ardeur", "Par une espèce de miracle"...) qui pratique et incarne une forme de pudeur et d'éthique littéraire assez uniques voit son projet d'écrire sur la littérature comme lieu de l'engagement entrer en collision avec la maladie et bientôt la mort de sa mère. Alors que la nature même de l'urgence mute, l'intime et l'universel se tressent dans un texte bouleversant de justesse et de clairvoyance. Et qui rappelle le potentiel devenir résistant de chaque lecteur.
À l'intersection du littéraire et du politique un livre bref et fulgurant qui trouve sa place entre Hannah Arendt et Joan Didion. Pas moins.
« DANS UN TEMPS D’ENFERMEMENT et de suspens qui rendait curieusement attentif aux dangers de l’époque, l’envie d’écrire sur la littérature et ses pouvoirs m’a traversée une première fois. Elle naissait d’une croyance familière bien qu’intermittente en la puissance de la littérature face à ce qui enferme, écrase le temps, les identités, la langue, les possibles, les luttes et les espoirs. En ces temps suspendus qui nous enjoignaient de revenir à l’essentiel, dans lesquels vibraient toutes nos craintes, existentielles et politiques, j’ai pensé trouver de quoi tenir en revenant à cette croyance en une capacité des phrases à changer quelque chose au réel, par l’entremise de ceux qui lisent. Puis, à mesure que la vie a repris son cours, cette foi a peu à peu faibli, a fini par perdre de son aura brûlante, et j’ai mis de côté les quelques pages écrites.
L’hiver suivant, mon envie s’est imposée de nouveau. Cinq mois plus tôt, nous avions découvert que ma mère souffrait d’une leucémie dont elle allait mourir un mois plus tard. Elle avait passé la plus grande partie des cinq mois qui venaient de s’écouler enfermée dans une chambre stérile d’hôpital, séparée du reste du monde, une pièce dans laquelle, à part le personnel médical, seuls mon frère et moi avions le droit de pénétrer. Lors d’une visite, j’ai évoqué l’envie qui m’avait traversée et, des semaines plus tard, alors que nous pressentions une rechute après des mois de rémission, alors que nous attendions dans la chambre les résultats d’une analyse devant confirmer nos craintes, elle a prononcé ces mots : Il faut que tu l’écrives, ce livre sur la littérature et ses pouvoirs. J’ignorais quelle idée elle pouvait s’en faire depuis son enfermement mais je savais une chose, la possibilité de ne pas l’écrire avait disparu.”
J. A.
janvier, 2023
11.50 x 21.70 cm
144 pages
ISBN : 978-2-330-17483-5
Prix indicatif : 18.00€
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- Rencontre à Colombes (92).
Justice Augier, à la fin de ce récit, l’ayant traversé, comprend qu’elle ne l’a pas fait seule, elle l’a écrit sous la commande de sa mère. Elle cite Perec : L’écriture est le souvenir de leur mort et l’affirmation de ma vie. J’ai pensé en terminant ce livre que cette citation pouvait aussi s’appliquer à nos lectures les plus importantes, lire est le souvenir de nos morts et l’affirmation de nos vies.
Voilà ce qu’est Croire. Un refuge qui « permet de continuer à vivre », comme disait Romain Gary. Et un trait d’union. Entre les morts et les vivants ; entre les mots, ces super-héros de la consolation, et les chagrins inguérissables ; entre la France et la Syrie ; entre alam (« douleur », en arabe) et amal (« espoir »), l’anagramme le plus beau et le plus mystérieux du monde.
Un si beau texte. Plus intime, engagé, éclairant que jamais.
Croire est un formidable hommage aux êtres habités par leur volonté de participer à la compréhension du monde qu’ils traversent. Il y a autant de questionnement que de clarté dans le texte éminemment touchant et incarné de Justine Augier.
Croire est à la fois, les deux s’épaulant et se conjuguant, un chant d’amour à une mère qui s’en va et un exercice de gratitude pour la littérature qui aide à résister. Au chagrin, à l’injustice, à l’oppression, au nihilisme, à l’ignorance.
Dans Croire, récit intime d’un deuil, Justine Augier dévoile sa confiance inébranlable en l’écriture. [...] Une réflexion à la fois intime et politique sur ce que peuvent les mots et l’écriture, pour soi, pour les autres, pour le monde. [...] Un parcours et une affection hors norme.
Ce livre va relier une fille à sa mère … c’est très très beau. [...] Une grande écrivaine.
Un récit contre l’oubli. Littérature et politique font chemin commun dans cet ouvrage, cousin d'écrits d'Hannah Arendt et Joan Didion.
Magnifique livre… Un texte à ne pas manquer.
Une littérature contre l'oubli, mais lumineuse, à l’image de ce livre au propos rédempteur et magnifique.
Une bouleversante réflexion sur le deuil, la langue et la littérature.
Justine Augier rassemble ici tout ce qui l’aide à résister. [...] C’est aussi l’histoire d’une fille qui revient vers sa mère et c’est très beau.
Un livre extraordinairement bien écrit et extraordinairement émouvant.
La sensation d’ouverture, d’élargissement et d’élévation du regard – et de la pensée – croît irrésistiblement tandis qu’on avance dans la lecture de cet essai grave, dans lequel le fil des idées de Justine Augier ondoie avec lucidité, et une douce opiniâtreté, autour des thèmes entrecroisés du deuil, du courage, de l’engagement, de la foi – non pas en Dieu, mais en la force sacrée des mots, armes de résistance contre la destruction, le nihilisme, ce qu’en d’autres temps on appelait le Mal.
Convoquant des auteurs et autrices qui lui ont donné le goût des idées et des mots (Perec, Antelme, Ernaux, Alexievitch...), l’autrice met de l’ardeur dans les siens pour dire combien la littérature « donne à voir l’obscurité » et ouvre en même temps « la possibilité d’une communauté ».
Justine Augier entrelace ici, en un tissu dense, souvenirs personnels et références littéraires, images et citations, pour décrire toutes les formes d'engagements que les mots rendent possibles.
C’est un court récit et pourtant c’est un monde que révèle le nouveau roman de Justine Augier. [...] Elle évoque avec force et pudeur le deuil qui submerge et la littérature qui sauve, qui relie.
Un manifeste exaltant les lectures reliant les hommes, en même temps qu'un ouvrage splendide sur les retrouvailles d'une fille avec sa mère.
Si chagrin imprègne ces pages, c'est la confiance dans les mots, capables de changer les choses, qui l'emporte.
Croire est cette promesse réalisée. Arraché à la tristesse du deuil, cet essai plonge le lecteur dans un réseau de citations et d'échos qui finissent par tisser une nasse, une toile dont les fils seraient constitués de phrases et de paragraphes empruntés aux auteurs et aux autrices qui non seulement nous aident à vivre, mais qui sauvent probablement l'humanité du chaos le plus absolu.
Récit de la maladie et de la mort d’une mère mêlé à une réflexion sur le pouvoir consolateur des livres et de la littérature. De l’intime à l’universel. Un petit miracle de justesse et d’émotion. [...] Un poignant et sublime chant d’amour.
Justine Augier explique pourquoi la littérature comme l’écriture empêchent l’homme de désespérer et constituent le refuge le plus merveilleux, celui qu’on ne pourra jamais nous enlever.
- [Télévision] France 5, La Grande Librairie, François Busnel
- [Podcast] France Culture, Bienvenue au (Book) Club, Olivia Gesbert
- [Interview] Elle, Olivia de Lamberterie
- [Podcast] France Inter, L’heure bleue, Laure Adler
- [Rencontre filmée] Maison de la Poésie
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