Suite à son licenciement, Hasna se doit d’accepter les opérations de chirurgie esthétique préconisées par sa conseillère de réinsertion dans l’emploi. Elle vit très mal ces interventions et sombre peu à peu dans une étrange résistance.
Novella noire inspirée de la littérature d’anticipation, ce récit à la deuxième personne est l’histoire d’une insurrection silencieuse, d’une insurrection sans visage, à l'endroit d'une société normée par les technologies du regard et de la surveillance de masse.
Le visage est la clé de ton existence et tu le sais. Il faut que tu saches t'en servir, que tu assumes et puisses te regarder dans un miroir sans sourciller. C'est ainsi que tu trouveras ta place dans la société, et aussi, un job.
E.
février, 2020
10.00 x 19.00 cm
112 pages
ISBN : 978-2-330-13080-0
Prix indicatif : 12.00€
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Dans ce bref roman noir au verbe inventif, efficacement écrit à la deuxième personne du singulier, Espedite salue le combat résistant d’une femme qui tente de se soustraire aux regards qui l’aliènent.
Abordant des thèmes brûlants de l’actualité, comme le port du voile, l’omniprésence des caméras de surveillance et le danger des réseaux sociaux jetant en pâture nos identités, Espedite livre une anticipation sociale sombre et politique s’inscrivant dans une tendance de la SF française dont Alain Damasio est devenu le chef de file. Avec son style tantôt poétique et aérien, tantôt cru et corrosif, l’auteur excelle dans l’art de la violence esthétisée, nous empêchant de détourner notre regard des maux de notre société.
Le texte d’Espedite est saisissant : sombre, cauchemardesque, avec une impression « fin de monde » qui résonne fort avec le Vienne du tournant du 20e siècle et qui parvient à décrire dans des mots hypnotiques un avenir complètement désenchanté.
Ce livre pose une vraie question sur nos usages (selfies, filtres, réseaux, smileys, chirurgie...) et notre privation inconsciente mais consentie de liberté.
Avec des faux airs de la série Black Mirror et une plume rongée à l’os, le récit de l’auteur des Aliénés (2015) dérange autant qu’il réveille : et si, à force de décrire des humains qui ne prennent pas soin des autres et privilégient les faux semblants, Espedite révélait le monde de demain ?
Une fable grimaçante sur le biopouvoir, où les filles sont condamnées à être belles et où, surtout, règne enfin « l'ordre scopique : se montrer et ne jamais se dérober au regard, fût-il numérique ».
L’écriture est noire, poétique, organique, tectonique, dense, presque saturée.
Écrit au vocatif, Cosmétique du chaos pointe du doigt les dérives de la technologie du regard et de la surveillance de masse. On ose à peine croire qu'il s'agit d'un roman d'anticipation, tant il fait écho à certaines dérives de notre société actuelle. (… ). Tranchant comme un scalpel, l'écriture de l'auteur pose de vraies questions sociétales en révélant l'intimité d'un être emporté dans une expérience dont elle renie les codes. Finalement, nous sommes toutes des Hasna potentielles.
Un roman en adéquation avec une époque fébrile, inquiétante et dangereuse où chacun construit sa cage avec sa langue.
Espedite déjoue la langue pour mieux porter le regard sur les dérives de l’image auxquelles nous donnons notre aval. Avec ou sans le savoir, nous validons tous les jours les injonctions du marketing à être ceci ou cela en fonction des objets à vendre, des attitudes à avoir, des pensées à concevoir.
La liberté ne serait que beauté et jeunesse. Le pouvoir s’est emparé de nos corps et nos esprits ont abdiqué or … l’essentiel est ailleurs, dans ce qui ne se donne pas mais bruisse discrètement.