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Quand arrive la pénombre


Un enfant chétif sous la coupe de nonnes sadiques, un assassin venant à confesse se con?er à sa prochaine victime, un voleur littéralement aspiré par le tableau qu’il s’apprête à dérober, ou encore un tueur à gages qui n’aime rien tant que le méli-mélo de danger, de mystère, de petites ?lles et d’aventure… : autant d’histoires qui, plutôt que décrire des scènes ou investir des lieux, se focalisent sur des situations singulières, sur des actes répréhensibles et sur la noirceur des âmes. Les protagonistes – tous des hommes, c’est à noter – sont pris par une rage irréductible, une passion dévorante ou un extravagant fatalisme. Leur conduite est dénuée de tout aspect dramatique. Ils tuent des épouses, des ennemis, des inconnus, des ?llettes buvant du lait chocolaté… pour simplement balayer une complication domestique.

Avec la virtuosité qu’on lui connaît, Jaume Cabré décline changements d’optique et ruptures de temps pour orchestrer une machinerie minutieuse qui place le lecteur dans la très délicate situation de voyeur. Impossible ici de trouver la moindre justi?cation à l’exercice du mal, tout l’art de l’auteur consistant précisément à nous le rendre e?royablement ordinaire.

janvier, 2020
11.50 x 21.70 cm
272 pages

Edmond RAILLARD

ISBN : 978-2-330-13044-2
Prix indicatif : 22.00€



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Cabré semble avoir appris l’art de la nouvelle à l’école des Borges et Bioy Casares. Moins métaphysicien, plus soucieux d’efficacité narrative que le duo argentin, il excelle à assembler de petites machines infernales qui font, avec une sorte de gaîté macabre, voler en éclat logique, morale, lois du récit... Cabré est un terroriste de la nouvelle, et, plus généralement, tout le recueil est une variation, espiègle et virtuose, sur les liens entre l’art et le crime.

Damien Aubel, TRANSFUGE

Cabré, (…), confirme par ailleurs ici sa capacité à faire résonner les différentes nouvelles entre elles, comme il l’avait déjà réussi dans Voyage d’hiver (…), par de plaisants jeux d'échos, et à faire des œuvres d’art qu’il met en scène de passionnants prolongements de la vie terrestre. 

Ariane Singer, LE MONDE DES LIVRES

Conteur virtuose capable de jouer du contre-pied, Jaume Cabré ne hausse jamais le ton et s’amuse à pousser le bouchon toujours un peu plus loin. Le résultat s’avère aussi glaçant que réjouissant.

Alexandre Fillon, LE FIGARO LITTÉRAIRE

Comme Voyage d'hiver, ce nouvel opus est bien ficelé : des personnages croisés au début du recueil reviennent vers la fin, et un subtil système d'échos traverse l'ensemble, installant le lecteur dans une architecture qui séduit par sa complexité. Une incitation renouvelée à découvrir l'œuvre romanesque.

Didier Garcia, LE MATRICULE DES ANGES

Mises en abyme, échos, jeux sur le double, Jaume Cabré déploie toute sa virtuosité pour offrir au lecteur un panorama de la banalisation du mal. 

Aline Sirba, ON L'A LU

Cabré aime aussi à se lancer dans de brefs récits, secs comme des coups de trique, aux protagonistes limités, filant vers l’essentiel à travers une épaisseur temporelle suggérée sans être explorée. (…) Une fois de plus, le derviche tourneur Cabré s’interroge sur le mal, son modus operandi et son univers mental ; le passage à l’acte à la fois insondable et simple comme bonjour. 

Antoine Perraud, LA CROIX

Comme dans Confiteor, ces nouvelles montrent que chaque vie est un tissu d’histoires mêlées, de souvenirs, de liens qui passent par des hommes et des femmes de toutes les époques. Comme dans un précédent recueil de nouvelles, Voyage d’hiver, toutes celles-ci sont indépendantes au premier regard mais sont néanmoins reliées par des fils et des jeux d’échos.

Guy Duplat, ARTS LIBRE (LA LIBRE BELGIQUE)

Jaume Cabré est aussi à l’aise pour le marathon que pour le sprint. L’auteur de l’inoubliable chef d’œuvre Confiteor le prouve avec les treize nouvelles qui constituent son dernier opus Quand arrive la pénombre

Alexandre Fillon, LIRE

S’il est vrai, à en croire Camus, que le suicide est la question fondamentale de la philosophie, et que philosopher c’est apprendre à mourir, comme dit l’autre, l’écrivain catalan Jaume Cabré retourne l’idée comme un gant, et chez lui le chantage au suicide, l’un des ressorts de son dernier livre, devient facilement une variation sur le meurtre, que l’écriture fabuleuse transforme en objet esthétique. (…). Bon, Montaigne, qui mêlait étroitement vie et mort pour un meilleur apprentissage de l’absence, avait tout dit de ce cheminement. Mais Jaume Cabré, qui a quelque mal avec la fin du jour et ses menaces — ou son angoisse —, choisit de parer au plus pressé et de prendre la voie la plus courte pour accéder à la pénombre — promesse de la nuit bienfaisante, bienheureuse de l’oubli : le meurtre. 

Albert Bensoussan, EN ATTENDANT NADEAU

Voici un superbe recueil de nouvelles qui confirme que l’auteur catalan est bien l’un des conteurs d’histoires les plus talentueux du panorama littéraire européen contemporain. 

QUE TAL PARIS ?

Le Mal et sa beauté, des tableaux qu’on pénètre, des meurtres qu’on commet ; treize nouvelles où mettre en majesté les maléfices, les empoisonnements, les vaines vengeances, de la fiction. Avec un plaisir sadien, toujours d’une haute moralité dans son interrogation du comportement humain, Jaume Cabré écrit un recueil de nouvelles comme une variation, avec une preuve parfaite de l’étendue de sa palette, des manières de raconter nos désirs destructeurs. Avec un saisissant humour noir, Quand arrive la pénombre chante les puissances, chthoniennes, de la création. 

LA VIDUITÉ

(…) ces contes noirs devraient figurer en bonne place chez tout amateur de nouvelles exigeant.

Alain Leroy, L'INCORRECT

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