Afrique du Sud, 1832. La jeune esclave Philida, tricoteuse du domaine Zandvliet, a eu quatre enfants avec François Brink, le fils de son maître. Lorsqu’il se voit contraint d’épouser une femme issue d’une grande famille du Cap, dont la fortune pourrait sauver l’exploitation familiale, François trahit sa promesse d’affranchir Philida, et envisage de la vendre dans le Nord du pays. Celle-ci décide alors d’aller porter plainte contre la famille Brink auprès du protecteur des esclaves.
Tandis que les rumeurs d’une proche émancipation se répandent de la grande ville aux fermes reculées – l’abolition de l’esclavage dans l’Empire britannique sera proclamée en 1833 –, l’opiniâtre Philida brise peu à peu ses entraves au fil d’un chemin jalonné de luttes, de souffrance, de révélations, d’espoir.
À partir d’un épisode de son histoire familiale, André Brink compose un roman à la langue poétique, âpre et sensuelle. Parce qu’il n’est pas de justice sans sincérité, ni d’indépendance sans langage, il orchestre un chœur de voix narratives offrant à chacun l’occasion de dire sa vérité. Murmures, prières et cris scandent ainsi un hymne à la liberté rêvée, qui donne son souffle à ce récit puissant.
septembre, 2014
11.50 x 21.70 cm
384 pages
ISBN : 978-2-330-03444-3
Prix indicatif : 23.00€
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Un sombre et savoureux roman. A la fois album familial et chronique historique, les aventures (et terribles mésaventures) de "Philida du Caab" ont les vertus roboratives d'un roman à la Dumas ou d'une bonne série télévisée d'aujourd'hui. Le nouveau roman d'André Brink donne la preuve éclatante de la force et de la vitalité des littératures africaines.
A l'image de ce que Steve McQueen a pu montrer sur grand écran de la pratique esclavagiste outre-Atlantique avec Twelve Years a Slave. Un grand roman historique.
C'est sans concession. C'est du grand Brink.
Un livre magnifique qui captive et révolte.
Un hymne à la liberté, au combat pour les droits humains en plus d'être une histoire passionnante à lire et pleine de rebondissements.
André Brink réussit la prouesse de s'exprimer et de penser comme une esclave d'alors pouvait le faire, dans un monde magique, douloureux et beau.
La langue ample et puissante d'André Brink, parfaitement traduite par Bernard Turle, dresse le portrait inoubliable d'une Antigone noire, une révoltée simple et droite.
Conjuguant chronique sociale et réquisitoire politique, ce récit magistral ressemble à une descente aux enfers.
Mais Philida est aussi une remarquable enquête sur la société sud-africaine des années 1820-1830, avec une construction qui entremêle les voix des principaux personnages : une sorte de chœur où la langue, somptueuse et expiatrice, endigue le flot des larmes au fil d'histoires qui ne cessent de s'imbriquer les unes dans les autres, comme les brins de laine que tisse Philida.
Un superbe roman.
Un magnifique portrait de femme, qui transcende ses drames pour imposer son droit à la liberté.
A quand le film ?
Ce qu’il y a de passionnant dans ce roman, c’est d’abord le chœur des voix narratives qui permettent de donner à chaque personnage un langage approprié et une vision du monde originale.
Avec courage et une subtile empathie, André Brink interprète l’histoire vraie de son ancêtre et de Philida, restituant une réalité étonnante, aussi bien du côté des esclaves, moins résignés qu’on ne l’imagine, que des maîtres coincés entre leur cruelle insensibilité et leurs tourments puritains.
Puissante, émouvant et lyrique, cette fresque superbe interpelle, aujourd’hui comme hier, sur la notion de liberté individuelle.
C’est un roman terrible et poétique, porté par le souffle puissant de Philida, une femme forte et déterminée à briser les chaînes qui l’entravent.
C’est un portrait de femme somptueux et révoltant par un romancier magistral, la photographie d’une société encore traversée aujourd’hui par la violence et le questionnement identitaire autour des rapports de domination entre anciens maîtres et esclaves, entre hommes et femmes.
En romançant une histoire vraie, Brink démonte la fiction de pureté et de séparation raciale autour de laquelle s’est bâtie l’Afrique du Sud.
Philida (…) est une femme profondément libre. (…) Son étonnant personnage donne sa force et son énergie au roman.
L’écriture, tumultueuse, rocailleuse, émaillée de fautes grammaticales quand c’est elle qui s’exprime, de termes afrikaans (expliqués dans un glossaire), ajoute au charme dépaysant du livre.
Une écriture très charnelle. On y lit de fabuleuses descriptions, de généreuses énumérations, on éprouve le goût des figues et des raisins, on respire l’odeur des plantes du veld, la poussière des routes.