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Les bonnes gens


Au soir de sa vie, Ginny, une vieille femme blanche, conte les terribles événements qui se produisirent, avant la guerre civile, dans la ferme isolée du Kentucky où, à peine sortie de l’adolescence, elle vécut avec son mari, Linus Lancaster, individu plus enclin à la bienveillance vis-à-vis de ses porcs voraces qu’envers ses esclaves noirs exploités à merci.

Dès lors que, prenant prétexte d’une hypothétique stérilité de sa femme, Linus se met à abuser sexuellement de Cleome et Zinnia, les deux domestiques noires qui, à peine plus âgées que Ginny, forment sa seule compagnie, l’épouse délaissée, rongée par la jalousie, entreprend de rivaliser avec sa sinistre moitié en matière d’atrocités racistes. Jusqu’à cette aube glaciale où, quelqu’un ayant enfin osé mettre sauvagement un terme aux jours du tyran, la jeune veuve comprend que ses deux esclaves en mesure, à présent, d’assouvir impunément leur vengeance, vont, à leur tour, imposer à leur maîtresse déchue et haïe une ordalie d’une cauchemardesque cruauté.

Dans ce roman d’une intensité rare, narré à plusieurs voix, Laird Hunt convoque sur un mode hallucinatoire l’une des périodes les plus sombres de l’histoire des États- Unis en érigeant, sur la scène même de toutes les amnésies, une stèle où se donne à lire la partition sans fin de la redoutable réversibilité du Mal.

février, 2014
11.50 x 21.70 cm
256 pages

Anne-Laure TISSUT

ISBN : 978-2-330-02751-3
Prix indicatif : 21.80€



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Ce livre existe également en version numérique

Un volume lancinant et fort où l'Américain impressionne comme jamais par sa manière de faire cohabiter violence et poésie.

On y chemine pas à pas, fasciné par la puissance de narration de l'écrivain et sa manière éblouissante de peindre les êtres et les lieux.

Alexandre Fillon, Livres Hebdo

Une vertigineuse inversion des pouvoirs aux accents faulknériens.

 

Laird Hunt s'impose comme écrivain (…) en accordant une solide vision historique à de puissantes images, qu'il fond dans un geyser poétique, un climat surnaturel nourri de contes, de fantômes, de nuits sanglantes et étoilées.

Emily Barnett, Les Inrocks

Le silence est le secret de ce livre.

 

Empreint d'accents faulknériens, secoué par des souvenirs d'un Lear dégénéré, il décrit et exacerbe les mécanismes de la servitude en la trempant dans le bain irréversible de l'hallucination.

 

Les Bonnes Gens est une tragédie antique traversée par d'impossibles gospels, un livre littéralement hanté, d'où l'Histoire n'a pas besoin de s'éveiller, car le sommeil lui a toujours été interdit.

Claro, Le Clavier Cannibale

Comment écrire une histoire de l'esclavage et des femmes après Toni Morrison? Comment dire la violence inhérente à l'Amérique, rendre leur voix aux oubliés de l'Histoire? Telles sont les questions qui traversent ce roman exigeant et poétique, qui même littérature et moralité, écriture et photographies, violence et beauté, silence et cri, tragédie et gospel.

 

(…) Un roman âpre et intense, ample parabole sur l'histoire américaine et la puissance du Verbe.

Christine Marcandier, Mediapart

Loin des bréviaires grandiloquents sur le sujet, Laird Hunt dresse un tableau sanglant et onirique des heures noires de l'histoire américaine.

Emily Barnett, Grazia

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