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Le silence de Milan



Le silence de Milan, c’est l’expression terrifiante de cette ville bruyante dans la tête de celui qui, exclu par sa condition, se retrouve condamné à l’exil intérieur. Le dialogue a disparu, ne laissant place qu’à l’incompréhension et à l’indifférence. Le silence est désormais le maître de personnages qui avancent, courbés sous le poids de leur isolement.

Avec le talent que, depuis longtemps, on lui connaît, et avec une écriture écorchée qui donne à l’angoisse une vibration tragique, Anna Maria Ortese, au travers de sept récits, conçus comme autant de variations sur le thème initial, offre ainsi une image fascinante de Milan, certes, mais implicitement de toute mégalopole de son genre. Et, en même temps, par l’usage paradoxal de l’écrit, elle fait entendre les voix de ceux que, d’habitude, on n’entend pas, ces petites gens dont la seule et vaine obsession est de retrouver le temps où le bonheur était encore perceptible, où la joie avait un sens, où Milan n’était pas devenu, comme toute grande ville, ce monstre d’indifférence qui a oublié ses humbles habitants.

On revient bouleversé de la lecture du Silence de Milan, conscient d’avoir longé le gouffre qui s’est ouvert sous les pieds de ceux pour qui la vie n’est plus qu’un mot dénué de signification et qui sont habités par la certitude que la rédemption n’aura pas lieu.

novembre, 2001
10.00 x 19.00 cm
192 pages

Claude SCHMITT

ISBN : 978-2-7427-3551-8
Prix indicatif : 17.30€



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