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À propos de la littérature autrichienne
Dans ces essais marquants, W. G. Sebald parle d’une façon inédite de neuf grandes personnalités de la littérature autrichienne, parmi lesquels Schnitzler, Kafka, Canetti, Bernhard, Handke… Il place au centre de ses études la condition psychique de l’écrivain, mais aussi ses souffrances liées aux faits politiques de son époque, et s’interroge : “Ceux qui se donnent la peine de décrire le malheur ne témoignent-ils pas de son possible surpassement ?”
"S’il est juste de dire que l’on ne pourrait lire Schnitzler sans Freud, le contraire est également vrai. Tout aussi importantes m’apparaissent les contributions de Canetti à la compréhension des structures paranoïdes ou les descriptions d’une finesse microscopique que Peter Handke fait des états de crise schizoïdes. (…)
Un autre objet se trouve au centre de mes analyses : le malheur du sujet qui écrit, qui a déjà été souvent mentionné comme un des traits caractéristiques fondamentaux de la littérature autrichienne. Ceux qui embrassent la profession d’écrivain ne sont certes pas des gens qui abordent la vie sereinement. Sinon, comment en viendraient-ils à se lancer dans la tâche impossible de trouver la vérité ? Mais la proportion de vies malheureuses dans l’histoire de la littérature autrichienne est tout sauf rassurante…”
W. G. SEBALD
septembre, 2014
11.50 x 21.70 cm
272 pages
ISBN : 978-2-330-03038-4
Prix indicatif : 23.00€
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Sebald nous montre une littérature qui prend l'histoire à la gorge. C'est aussi, et ce n'est pas étonnant de la part de cet archéologue de la mémoire, un bel essai sur l'intelligence du roman qui transforme la réflexion en récit."
Même s'ils restent largement académiques, ces essais disent tout des obsessions du Sebald à venir, et de son œuvre traversée par les motifs de l'étrangeté ou de la perte, mais conçue dans le continuum d'une langue qu'on dira ouverte – sur la nature, la connaissance, le futur.
La Description du malheur est à double titre un texte prémonitoire. Encore apparenté à une recherche universitaire, ce premier essai sur la littérature autrichienne annonce une œuvre à venir résolument hantée par les fantômes du passé.
Au contact de ces artistes du désespoir, la mélancolie devient créative et n'a plus rien de commun avec l'enténèbrement de la raison. Les forces de réflexion parviennent à contrebalancer le travail de destruction.
Hanté par la destruction de la nature, de la culture et des êtres, le livre de Sebald n'a pourtant rien de mortifère. « Ceux qui se donnent la peine de décrire le malheur, nous dit-il, ne témoignent-ils pas de son possible surpassement? »
Puisse la noirceur du monde actuel engendrer un tel « surpassement ».