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La couleur de la nuit


En cette nuit du 11 septembre 2001, Mae n’est pas, comme d’ordinaire, en train de rôder, fusil en main, dans les ténèbres du désert du Nevada : dans la caravane où elle vit seule, elle se repasse en boucle les quelques secondes de vidéo où elle vient de reconnaître, parmi les New-Yorkais paniqués courant dans les décombres, le visage convulsé de Laurel, la femme qu’elle a aimée et qui a disparu de sa vie depuis trente ans. Loin de partager l’effroi que suscite sur la planète entière le spectacle des deux tours qui ne cessent de s’effondrer, Mae y lit une invitation longtemps espérée à assumer de nouveau pleinement la cruauté à laquelle elle a, très jeune, été initiée par son propre frère avant que, entre drogue et sexe, Laurel et elle ne fassent, jusqu’au bout, l’apprentissage de la violence au sein d’une secte restée célèbre pour l’atrocité d’un de ses crimes “rituels” à la fin des années soixante.

Mais Laurel, contactée, refuse radicalement de renouer avec cette dangereuse mémoire dont Mae, qui hait la pusillanimité des “mortels”, se veut la gardienne farouche et passionnée. Lâchée dans ses rêves de carnage et de sanctuaire amoureux, Mae accule alors son ancienne compagne à une ultime rencontre.

A travers le saisissant personnage de Mae faisant fusionner au creuset de son délire deux des épisodes les plus emblématiques de l’histoire récente des Etats- Unis, Madison Smartt Bell en appelle aux mythes dionysiaques pour interroger avec audace le présent d’une humanité dont la propension archaïque à rechercher l’extase dans la catastrophe contribue à façonner l’éternel enfer.

octobre, 2011
11.50 x 21.70 cm
240 pages

Pierre GIRARD

ISBN : 978-2-330-00044-8
Prix indicatif : 22.40€



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Un livre formidablement moderne.

Bruno Juffin, Les Inrockuptibles

Ils sont rares, les écrivains américains qui ont raconté le 11 septembre sous cet angle : un envoûtement jubilatoire face au désastre. Mais Madison Smartt Bell est un écrivain rare. […] Sous sa plume, les violences (meurtre, sang, viol) déchirent les pages. […] C’est une violence aussi crue qu’enrobée d’une écriture abrasive et lumineuse. Le lecteur dévore les pages comme Mae regarde s’effondrer les tours.

Charlotte Pudlowski, 20 minutes

Après La Ballade de Jesse, roman musical tendre et d’inspiration personnelle, Madison Smartt Bell revient avec La Couleur de la nuit, un livre sombre et énigmatique, surprenant par sa forme ramassée et son propos dérangeant. […] Assurément une expérience de lecture saisissante.

Pascal Jourdana, Le Matricule des Anges

L’Amérique “Peace and Love” n’était pas un roman rose : c’est ce que nous rappelle, brillamment, Madison Smartt Bell dans cette suite d’éclats hallucinés à la recherche de la vérité profonde de son pays.

Christophe Mercier, Le Figaro

L’écrivain américain n’a manifestement pas fini de s’interroger sur nos démons, nos fractures, notre rapport à l’innocence. Son questionnement est aussi glaçant que marquant.

Alexandre Fillon, Le Journal du Dimanche

De la violence universelle comme pâte à pétrir, Madison Smartt Bell façonne un objet esthétique envoûtant, au confluent des Anciens et des Modernes. […] Les chapitres courts, chocs à la chaîne, se lisent en poèmes, l’ensemble comme un recueil qui quadrille l’Amérique, des plaines désertiques aux “colonnes d’ombre à l’endroit où s’étaient dressées les tours”.

Thomas Stélandre, Le Magazine Littéraire