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L'Histoire du scorpion qui ruisselait de sueur


C’est un scorpion tatoué au dos d’une jeune Française que le narrateur a rencontrée un soir, dans un dancing, sur la côte israélienne. Il hante chaque nuit ses rêves, tente d’escalader le miroir de sa chambre, n’y parvient pas, tombe et recommence sans cesse, ruisselant de sueur. Mais un scorpion, qui ne boit pas d’eau, qui n’a pas de pores, peut-il transpirer ? Et s’il transpire, reste-t-il le même, ne perd-il pas tout son venin ? Construit de bout en bout sur cette métaphore, ce roman d’Akram Musallam dénonce la situation issue des accords d’Oslo et de l’échec de la deuxième intifada. Et il le fait avec beaucoup de lucidité et d’amertume, et avec cette autodérision qui est l’une des principales caractéristiques de la littérature palestinienne. L’impuissance du scorpion est aussi celle du père du narrateur, qui a perdu une jambe, et sa virilité avec, non du fait de l’occupant mais tout simplement d’un clou rouillé. Il demande néanmoins à son fils de lui masser la jambe amputée ou de la laver, ne pouvant reconnaître la perte ni l’accepter. D’autres fi gures ap pa raissent au fi l du récit pour aussitôt disparaître, dont celle d’un prisonnier, “mulet de la révolution”, qui vient d’être libéré après dix-huit ans d’incarcération, et qui se trouve contraint de se remettre au service de ceux qui l’ont toujours considéré comme un vrai mulet…
En campant de tels personnages, dotés chacun d’une forte charge symbolique, et grâce à une écriture à la fois sobre et dense, Akram Musallam se place parmi les plus talentueux écrivains palestiniens d’aujourd’hui.
Né en 1972 à Talfi t, près de Naplouse, en Palestine, Akram Musallam a obtenu un diplôme en littérature arabe à l’université de Bir Zeit. Journaliste et reporter au quotidien Al-Ayyâm (Les Jours) de Ramallah, il a publié deux romans, Hawâjis al-Iskandar (Les Tourments d’Alexandre, Ramallah, 2003) et Sîrat al-‘aqrab alladhî yatasabbabu ‘araqan (L’Histoire du scorpion qui ruisselait de sueur, Beyrouth, 2008), qui a obtenu le prix du roman de la Fondation Qattan. Il a en outre participé à l’édition critique du journal de Khalîl al-Sakâkînî (Beyrouth, Institut des études palestiniennes).

janvier, 2010
14.00 x 22.50 cm
112 pages

Stéphanie DUJOLS

ISBN : 978-2-7427-8847-7
Prix indicatif : 15.30€



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