Aller au contenu principal

L'Enfant rieur


Il lui aura fallu attendre le très grand âge pour rencontrer enfi n en lui-même cet enfant rieur qu’il aurait pu être si les circonstances – deux guerres, et quantité d’incertitudes écrasantes pour sa jeunesse – avaient rendu cela possible. A tant d’années de distance, afi n de ne pas imposer au personnage principal son “moi actuel, qui depuis lors a tant vécu”, il s’agit pour lui de ré-imaginer à partir des souvenirs. Voilà pourquoi ce livre est à lire comme le roman des commencements d’une vie, dans une société désormais lointaine : un monde plus paysan qu’urbain, fait de grandes maisonnées, de vastes parentèles, de fermes et de terres et de chevaux – mais aussi de règles strictes, de droits et devoirs inégalement partagés entre les sexes, de profond respect pour les lois, les hiérarchies… et de tentatives de révolte.

Tout en chapitres courts composés avec vivacité, dans l’écriture si transparente et sereine qui – alors – ne lui était pas encore advenue, Henry Bauchau raconte ici (de 1913 à 1940) une partie importante de “son époque”. Et lui qui a longtemps cru qu’il deviendrait un “homme d’action”, lui qui a si tardivement rencontré sa vraie vocation d’écrivain puis la notoriété littéraire, lui qui, pour tant de lecteurs, depuis longtemps fait fi gure de vieux sage, prend un visible et malicieux plaisir à redessiner les péripéties dangereuses et les courants contraires dont a fi ni par s’affranchir l’enfant rieur.

L’enfant rieur est un être empli d’une joie profonde que les circonstances extérieures tiennent souvent sous l’éteignoir. À de rares moments perce un rire libéré des contraintes.

Avec L’enfant rieur, il reconstitue l’architecture branlante qui lui a permis de trouver en lui la force de s’épanouir.

Pierre Maury, Le Soir

Sous l’épopée personnelle, ce magnifique écrivain donne à voir la traversée de l’histoire, sans la décrypter, en mettant ses pas dans celui qu’il était alors et qui a vécu les événements, comme Fabrice à Waterloo, sans comprendre.

Ceux qui connaissent l’œuvre d’Henry Bauchau, retrouveront dans ce récit la tonalité si particulière de ses écrits, cette grande douceur par-dessus le feu brûlant de l’inconscient, et cette sortie de la caverne qui a si souvent guidé ses personnages empruntés à la mythologie grecque.

Sophie Creuz, L'Echo

Fort de sa connaissance du psychisme humain, Henry Bauchau apprivoise sa propre fragilité par la grâce d’une écriture empreinte du merveilleux et de la lucidité de l’enfance.

Marie Landrot, Télérama

Avec L’enfant rieur, œuvre en prose atypique, Henry Bauchau plonge dans les ombres qui obscurcissent sa vie depuis ses origines, résonnant toujours de souffrance, d’insatisfaction et de culpabilité.

Aliette Armel, Le Magazine Littéraire