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Khamsa khamsa khamsa



Une jeunesse
“Ton archive conserve ce monde dans lequel nous vivions tel qu’un lieu réel, qui autrement pourrait être confondu avec un rêve.”
Mère
Khamsa signifie “cinq” en arabe. Répété trois fois comme une incantation protectrice, ce mot représente l’espace dans lequel j’ai grandi avec mes frères et soeurs, à l’abri de tout mauvais oeil. À la maison, nous parlons hébreu, anglais et français, ayant déménagé en France depuis Israël en 2007. Mais concrètement, nous avons grandi dans une bulle. Un monde imaginaire créé par nos jeux et nos personnages.
La plus jeune est Sara, 15 ans. Avant elle, Jonathan, 17 ans, Michael, 20 ans, Nina, 22 ans, et moi, 25 ans, l’aînée. Entre portraits d’amis et scènes domestiques, mon regard évolue pendant que mes frères et soeurs grandissent. Quand j’avais 10 ans, je me suis promis de ne jamais oublier le regard d’enfant : tout est nouveau, imagination et réalité se confondent, l’inconnu est fascinant.
Les récits coming of age sont souvent documentés par un parent, mais ici, c’est l’aînée protectrice, à la fois participante et observatrice, qui s’efforce d’honorer ces moments d’entre-deux.
Nous avons grandi hors de l’école traditionnelle, dans une philosophie alternative dénommée l’“instruction en famille”, articulée autour des besoins et des désirs de chaque enfant. L’approche de mes parents consistait à nous accueillir au monde dans l’amour et la joie pendant les sept premières années, puis à nous laisser explorer des activités et la vie sociale jusqu’à l’âge de 14 ans et, enfin, à nous soutenir dans un projet personnel – dans mon cas, la photographie – qui se professionnalise jusqu’à nos 21 ans. Sans école pour nous distraire, tout se mettait en place naturellement. Il fait chaud et venteux un soir de fin de printemps, dans le jardin d’une vieille maison en pierre au bord d’un lac. Elle semble incroyablement solide de l’extérieur, mais l’intérieur est doux et désordonné. On s’enfonce dans sa bulle, les joies et les peines vécues se rassemblent dans notre être. Un sentiment d’appartenance transcendant, une fusion particulière de sérénité et d’ennui. Il n’y a rien à voir, pourtant tout est beau.

juin, 2022
20.00 x 30.00 cm
48 pages


ISBN : 978-2-330-16562-8
Prix indicatif : 22.00€



Où trouver ce livre ?

Khamsa khamsa khamsa est donc cela, un geste de sorcellerie fraternelle, une protection supérieure, une façon de lier par la force de l’art les membres d’une famille, de les unir au-delà des vicissitudes du temps et des mouvements des psychologies singulières. Se présentant sous la forme d’une archive familiale – des mosaïques d’images ouvrent et ferment l’ouvrage – ce livre solaire est un éloge des interactions d’enfance doublé d’un portrait de chacun des protagonistes.

Fabien Ribery , L'INTERVALLE

Khamsa khamsa khamsa – « cinq » en arabe, répété trois fois comme une incantation protectrice – est un récit visuel autobiographique déployé sous la forme d'une archive familiale.

DE L'AIR

Suivant un enseignement alternatif, loin des bancs de l’école, la jeune artiste photographie sa vie de famille singulière. Elle est ainsi le témoin de l’évolution de celles et ceux qui constituent son clan.

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