Paul reçoit une lettre de son frère Odd qui lui annonce qu’il “disparaît pour un temps indéterminé” et lui demande en post-scriptum s’il peut passer chez lui pour vérifier que le robinet d’un lavabo du deuxième étage de la maison familiale a bien été purgé. Malgré un “rhume colossal”, Paul prend sa voiture et parcourt les trois cents kilomètres qui le séparent dudit robinet.
«Un avenir» est une histoire de famille, une cascade narrative, un engrenage existentiel qui, sur une intrigue faussement fluette, nous entraîne d’un triplex monégasque (où l’art animalier fait bon ménage avec le cours de l’acier) à la jungle malaise sans quitter le vieux canapé de la bibliothèque familiale – ou presque. Mais c’est aussi un «road-trip» en tracteur, une balade aux abords inquiets de l’enfance, une épique séance de natation, un caprice écossais, une vue en coupe de la neurasthénie masculine – entre autres.
Véronique Bizot déploie un style irrésistible, miracles de phrases en fugue jamais alourdies par leur insondable richesse. Son univers est singulier, unique, joyeusement déroutant : la noirceur y est délicieuse parce que toujours saturée d’incongruité drolatique, de lucidité étonnée, de souriant désarroi et de métaphysique légèrement récalcitrante.
[RENTRÉE FRANÇAISE 2011]
août, 2011
11.50 x 21.70 cm
112 pages
ISBN : 978-2-7427-9951-0
Prix indicatif : 15.30€
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Sur la très belle couverture d’Un avenir, la réplique miniature d’une cabine téléphérique, dérisoire et désuète au bout de son fil. Le cliché provient d’une série nommée « Jouets tristes », renseigne la légende. Un intitulé prédestiné, semble-t-il, à qualifier le désespoir ludique, l’allégresse teintée d’amertume qui, depuis son premier recueil de nouvelles, distingue le style de Véronique Bizot. […] Excellente surprise de cette rentrée littéraire, le roman s’avale d’un trait, comme une liqueur de folie douce, vivifiante et moins anodine qu’il n’y paraît. Discrètement tendues vers un même point de fuite – l’inquiétante disparition du frère Odd – les saynètes nourrissent encore de subtiles réflexions sur les notions de choix, d’échec et de talent mais aussi sur la toute-puissance, intraitable et absurde, de la solitude.
Dans une langue onctueuse, Véronique Bizot, lauréate du prix Lilas 2010, taille un roman fulgurant. […] Cent petit pages émouvantes, des digressions hilarantes et un roman joyeusement foutraque. A croquer.
Véronique Bizot confirme qu’elle est une grande.
Un avenir devrait élargir encore le cercle de ses admirateurs. Son style affreusement noir, pourtant drôle, et même tendre, est irrésistible.
Je viens de lire Un avenir de Véronique Bizot édité chez Actes Sud. J’ai aimé l’histoire mais surtout l’écriture, le style, c’est brillantissime
Un avenir est un roman magique. (…) On en sort lesté du poids de plusieurs vies, condensées en une centaine de pages qui éclairent sur les personnages en même temps qu’elles posent, entre eux et nous, un obstacle translucide à travers lequel les jeux d’ombres ne précisent pas tout. Un peu comme si, dans la maison froide, Paul projetait son haleine sur une vitre et que celle-ci s’y figeait dans un brouillard.
Irrésistiblement drôle et délicieusement cruel, ce road trip agricole a beau avancer à la vitesse d’un tracteur fatigué, il se lit d’une traite.
Véronique Bizot possède un talent particulier pour les situations et les personnages étranges.
Grâce à son style fluide et riche, l’auteure dépeint avec subtilité et humour une famille qui n’existe plus.
Véronique Bizot est une virtuose du moyen-métrage romanesque.
Véronique Bizot confirme son talent pour décrire l’extrême fragilité de l’homme, à l’abandon face à la solitude contemporaine.
Une intelligence d’écriture qui éclaire une vie au fil des pages pour aboutir à un dénouement lumineux. Il est rare de se sentir si près d’un homme en si peu de pages.
Un spectacle touchant, drolatique, distancé. La fin, quant à elle, est d’un symbolisme jubilatoire.
Véronique Bizot nous entraine d’un lieu à l’autre avec une ironie irrésistible.
La phrase de Véronique Bizot ne redoute ni la longueur ni la sinuosité, suivant peut-être l’exemple célèbre du roman mémoriel de Proust.
Pathétique et drôle. à déguster comme un breuvage amer, mais tout à fait réjouissant.