Dans une petite ville de la côte japonaise, un homme emporté par la vague géante est resté accroché au sommet d’un cyprès. Il semble ne pas savoir si la mort l’a épargné ou si l’état dans lequel il se trouve préfigure un étrange purgatoire. Animateur de radio féru de pop-rock et de rap, cet insolite naufragé tente pourtant d’appréhender la situation. Depuis son perchoir à douze mètres de haut, il convoque ses derniers souvenirs et retrouve ainsi presque naturellement le ton et le rythme de son émission, fondée sur la confidence et la sincérité.
Du bas de l’arbre ou de beaucoup plus loin, des voix s’élèvent et lui répondent. L’émission semble bonne, certains la captent, d’autres non, mais déjà les récits rapportés par les uns font revivre les autres – à moins que l’imaginaire en ces terres dévastées ne soit le seul moyen de penser et de dire, de poursuivre et survivre. Ou plus simplement : d’envisager le présent.
Par ce roman aux cadences de manga, Seikô Itô transcende la sidération et invente une nouvelle façon de dire et de penser la catastrophe, bien au-dessus des discours convenus et des récupérations politiques.
novembre, 2016
11.50 x 21.70 cm
192 pages
ISBN : 978-2-330-06306-1
Prix indicatif : 21.00€
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Vous êtes sans doute mort, quoique rien n’est sûr : les limites entre vie et mort, rêve et réalité sont ici un peu floues.
Lui résiste avec énergie : bienvenue sur Radio Imagination.
Une superbe réflexion sur les vivants et les morts.
Parler pour combler le terrible silence qui suit cette catastrophe.
Les récits sont tendres, émouvants, parfois terrifiants, mais tous parlent, se confient, s’écoutent.
Ce roman est comme un album géant consacré aux victimes.
La plume est vive, les témoignages s’enchaînent rapidement.
L’excellente traduction de Patrick Honnoré.
Le lecteur plonge d’âme en âme jusqu’à l’étourdissement.
Un voyage imaginaire entre la vie et la mort.
Un livre puissant qui vous hante longtemps après la lecture et qui restera assurément l’une des plus grandes œuvres écrites sur le Japon post-tsunami.
Bourré d’humour, ce roman est un hommage aux disparus du tsunami qui a frappé le Japon en 2011.
Un conte craquant, cocasse.
L’imagination au pouvoir.
Seikô Itô dit les catastrophes venues de la mer.
Ne pas oublier, pour résister, pour donner une voix aux oubliés, aux disparus, à ceux auxquels on pense mais qui ne sont plus là.
Radio imagination comme une immense boîte de résonance entre les êtres où qu’ils se trouvent, qu’ils soient encore vivants ou déjà des fantômes.
DJ Ark comme un passeur qui permet de resserrer les liens entre les êtres.
Surtout ne pas s’arrêter, ne pas rompre le flot de paroles, ce serait abandonner ceux qui l’écoutent dans cette longue nuit qui n’en finit pas.
roman un peu fou, drôle, mystérieux, émouvant.
Loin d’être une œuvre triste et mélancolique, et c’est ce qui en fait la force à mon sens, Radio Imagination est un texte réjouissant, une lutte enthousiaste contre l’oubli et le silence qui utilise avec audace et sans tabou différentes formes narratives.
Les récits s’entremêlent, vifs, drôles, intimes, les voix se soutiennent, s’organisent, se répondent et s’entendent, solidaires et joyeuses.
Il a de l’énergie à revendre, il est perché — au sens figuré, mais aussi au sens propre : perché au sommet d’un cyprès du Japon dans une ville de bord de mer. »
Radio Imagination début sur le ton de la farce puis se gonfle de tristesse et de colère à mesure qu’apparaît l’ampleur de la dévastation. Son énergie, son ironie et son aggressivité juvéniles sont les premiers charmes de ce livre.
Hiroshima, la crise économique, Fukushima : Radio Imagination rappelle quelques-uns des obstacles qui se sont mis en travers de la vie des Japonais. Le roman le fait de biais, avec un humour grinçant, en tendant fictivement le micro aux victimes du monde tel qu’il va depuis plus d’un demi-siècle.
Radio Imagination marque parfois des pauses. Nous retrouvons alors les descriptions délicates de paysages auxquelles les romans japonais sont ont habitués, et dont nous ne nous lassons pas.
Dans cette émission à laquelle, du haut de son arbre, il arrive à redonner vie par sa seule imagination, ce DJ perché nous charme. Nous fait sourire, nous émeut.
Devenu roman culte au Japon, cette radio imaginée émet ses ondes jusqu’à nous, des humains de là-bas à ceux d’ici, de ceux qui ont disparu en haut à ceux qui les écoutent en bas.