Pour échapper, le temps d’un dimanche d’été, à sa femme enceinte et à ses trois enfants, Albert s’incruste au baptême de Franny, la ?lle d’un ?ic qu’il connaît vaguement. Tandis que les invités se laissent gagner par l’ivresse, il succombe à la beauté renversante de Beverly, la mère du bébé baptisé ce jour de 1964. Le baiser qu’ils échangent est le premier des éboulements que subiront leurs familles, à jamais liées.
Albert et Beverly se marient et quittent la Californie pour la Virginie. Chaque été, ils se retrouvent avec leurs six enfants sur les bras – un petit clan plus ou moins livré à lui-même, prêt à tout pour tromper l’ennui. Mais un drame fait voler en éclats cette fratrie recomposée.
Des années plus tard, alors qu’elle travaille comme serveuse dans le bar d’un hôtel de luxe, Franny a un soir l’honneur inattendu de servir quelques whiskys à un auteur culte qu’elle révère. Devenue sa compagne, elle lui livre des con? dences sur son histoire, dont il s’empare pour faire son grand retour sur la scène littéraire. L’immense succès du roman fait resurgir la tragédie familiale et vient à nouveau chambouler les relations entre les membres de cette tribu éparpillée, soudée par le souvenir, le mensonge, la culpabilité. Et un inaltérable attachement.
Conteuse hors pair, ce qui lui a valu aux États-Unis une popularité jamais démentie, Ann Patchett livre un roman poignant et tendre sur l’enfance, le mystère de la famille et la persistance des liens. Suivant sur plusieurs décennies le destin de personnages lumineux jusque dans leurs zones d’ombre, elle compose un texte intime et littéraire sur ces histoires qui n’appartiennent qu’à nous.
janvier, 2019
14.50 x 24.00 cm
304 pages
ISBN : 978-2-330-11805-1
Prix indicatif : 22.50€
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Ecrit avec une fluidité irrésistible, orchestrant une temporalité complexe qui, avec ses brusques ellipses, rappelle parfois la narration d’Alice Munro, Orange amère se dévore comme un roman sentimental arrosé d’ironie désabusée.
Car tout est affaire de montage dans ce très réussi page-turner, qui choisit de n'éclairer que les moments-clés d'une histoire où l'amour et l'exaspération, l'innocence et la culpabilité, la mémoire et le déni se révèlent indissociables.
Tout ce monde-là grandit, vieillit, aime, meurt parfois, à coups d'ellipses radicales et d'observations aiguës.
Tout commence (…) par une longue scène de baptême contée avec l'ampleur de champ d'un Coppola et l'observation avisée d'un John Cheever.
En conteuse exceptionnelle, Ann Patchett déroule les conséquences de ce coup de foudre, en se jouant de la chronologie et des points de vue des uns et des autres, au travers de quelques événements marquant les membres des deux familles. (…). Comment « le fardeau inestimable de leurs existences » se transforme en un bestseller nommé « Orange arrière », c'est l'un des enjeux de ce roman magnifique et polymorphe qui écorche les coeurs sans jamais les assécher.
Oh le bon roman que voilà. Une histoire de famille (mais pas que), une histoire avec des écrivains et des lecteurs (mais pas que), une histoire qui brouille un peu les époques (mais pas trop), bref, une sacrée bonne histoire. Ann Patchett est une excellente conteuse, elle accroche son lecteur dès les premières pages et sait le surprendre tout en l’attachant de plus en plus fort à ses personnages, en équilibre sur un fil désenchanté. Un coup de coeur !
Ann Patchett excelle à raconter les scènes de la vie. Elle le fait avec un humour doux teinté de mélancolie et d’émerveillement, allant d’un personnage à l’autre, de 1965 à 2015. Elle ne minore pas la dureté des situations mais jamais elle n’incrimine ni ne donne dans la psychologie victimaire.
Entre la Virginie et le soleil de Californie, secrets, joies et drames s’entrecroisent pour former le tissu d’une entêtante saga sur la complexité des liens filiaux. Du grand art !
Dans ce beau roman fêtant l'amour sous toutes ses formes, Ann Patchett rend compte de la permanence des liens, dans une prose incandescente, à l'écriture ironique et un brin désenchantée, qui n'est pas sans rappeler l'univers de Raymond Carver.
Aucune amertume en refermant ce roman, mais au contraire un éblouissement face au talent incontestable d’Ann Patchett.
En grande conteuse, Ann Patchett a écrit une intrigue tendre et violente reflétant la vie qui passe, avec ses réussites et ses ratés. La remarquable construction de son roman n'offre aucun répit à son lecteur, qui s'attache à cette fratrie recomposée et à jamais blessée par son histoire. Un inoubliable portrait de famille.
Sensible et virtuose, le roman d'une époque.
La talentueuse Américaine Ann Patchett (…) nous emporte dans le tourbillon des liens filiaux sur plusieurs décennies, sans jamais nous perdre. Captivant.
Il y a beaucoup de moments jubilatoires dans cette lecture, souvent dans le style pince-sans-rire ; et des passages qui sonnent très justes dans les relations que les personnages ont entre eux ; mais aussi des épisodes cocasses ou très émouvants ; l'ensemble est un riche "portrait de famille" qui se lit avec grand plaisir.
Un coup de foudre et deux familles partent en vrille. Jalousie, drame, trahisons, chacun dissimule secrets et cicatrices. Les époques et les héros se mêlent pour nous plonger dans une symphonie douce-amère à la prose délicieusement enlevée. Ann Patchett excelle à camper des personnages pris dans le tourbillon de la vie.
Ann Patchett nous livre la chronique d’une famille américaine sur une trentaine d’années et c’est brillant. D’un chapitre à l’autre, elle traite de la plupart des aspects qui soudent ou éloignent les clans ; ses personnages sont croqués avec beaucoup de finesse et elle parvient toujours à les amener là où nous ne l’attendions pas. Ces 300 pages se lisent presque en un clin d’oeil alors qu’elles abordent des sujets délicats et profonds.
Ann Patchett déroule les destinées d’enfants liés à jamais par des sentiments plus forts que les péripéties de l’existence. Elle n’oublie jamais d’être acide plutôt qu’amère, donnant une saveur particulière à ces choses de la vie.