Sur une île à deux heures de la capitale italienne, un couple clandestin passe deux jours et deux nuits. La passion amoureuse vue comme un combat, entre désir de se perdre et affirmation de sa propre liberté. Par le finaliste du prix Strega 2016.
Deux êtres humains restent étrangers l’un à l’autre pendant qu’ils font l’amour. Définir cela comme “intimité” n’est rien d’autre qu’un malentendu. En se touchant et en se pénétrant, en buvant le même air pendant qu’ils s’embrassent, ils mesurent l’étendue de la distance qui les sépare, la résistance des corps à la fusion, l’impossibilité de ne faire qu’un, aspiration délirante des poètes. En réalité, ils se combattent, ils se battent l’un contre l’autre ou l’un pour l’autre, comme des ennemis ou des amis, ça ne fait aucune différence, ils se combattent en souhaitant perdre et être anéantis, alors qu’ils survivent. Puis il se lèvent de ce lit, de ce sol, ils se démêlent du siège de cette voiture garée le long d’un mur et ils se séparent, aussi différents qu’avant, si ce n’est plus. “On se dira tout, n’est-ce pas ? – Tu t’en souviendras ?”
E. A.
juin, 2018
10.00 x 19.00 cm
160 pages
ISBN : 978-2-330-10637-9
Prix indicatif : 16.80€
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Telle une caméra extérieure, la plume d’Edoardo Albinati saisit l'âme tourmentée d'un homme et d'une femme. Un magnifique exercice d'équilibriste.
Marcel Proust n'aurait pas désavoué cette investigation labyrinthique de la passion. Un sujet vieux comme le monde servi brûlant sous la glace d'une écriture impeccable et racée.
Un texte dense où l'honnêteté prime sur une certaine forme de morale.
L'écriture hypnotique d'Edoardo Albinati plonge le lecteur dans une bulle d'intimité où il dissèque impitoyablement le désir, du point le plus aigu de l'enchantement jusqu'à l'inéluctable délitement.
Livre aussi succinct que l'idylle qu'il conte, le roman d'Edoardo Albinati fait de cette rencontre amoureuse un combat plus qu'une fusion entre deux corps, deux esprits qu'il fait parler, s'exprimer ou jouir à tour de rôle, dévoilant peu à peu l'histoire de chacun, les valises laissées sur le quai et la genèse de leur rencontre. La mécanique du récit est précise et implacable, au centre d'une sorte de jeu d'échecs annoncé, dont la dame reste la pièce maîtresse.
Edoardo Albinati nous entraîne dans un huis clos sensuel et suffocant, où désir de se perdre et affirmation de sa propre liberté bataillent en permanence.